Sac pour l'Ireland - Wild Atlantic Way

Liste de matériel

Une des grandes questions qui se pose lorsque l’on veut partir est la suivante : que dois-je prendre dans mon sac ? Cela va évidemment dépendre de la saison, de « l’engagement » de la randonnée, de sa durée. Je vous propose donc ici une liste par type de randonnée afin de vous aider dans ce choix. Encore une fois ces listes ne refléteront pas forcément l’avis de tout le monde certains prendront plus, d’autres moins. L’idée est surtout de donner une base avec laquelle vous vous en sortirez.

Je ne donne pas d’avis concernant le nombre d’items à emporter avec vous, notamment pour les vêtements. Il faut juste garder en tête que les habits prennent beaucoup de place surtout en autonomie il faut donc ne pas être trop gourmand. Pour ma part, ma philosophie est d’avoir un set que je porte et un autre en réserve (sauf le pantalon). Je lave dès que je peux t-shirt/chemise, caleçons et chaussettes.

Essayez de voyager le plus léger possible, vous gagnerez en confort, en vitesse mais également en capacité à emmener plus de nourriture et donc de partir plus longtemps, plus loin.

N’hésitez pas à partager votre avis, vos astuces, vos conseils !

 Habillement - Plus d'infos

  • Veste Coupe-Vent imperméable : bien qu'on soit en été on est pas à l'abri d'une bonne averse ou d'un gros orage surtout en montagne. Il faut donc pouvoir se protéger de la pluie et aussi du vent. Le poncho ou le k-way "tout bête" sont également des solutions.
  • Haut respirant : comme nous sommes en été, il devrait faire chaud, il y a donc un fort risque de transpirer. Il faut donc avoir un haut respirant afin de rester le plus sec possible et/ou de sécher le plus rapidement à l'arrêt.
  • Option - Haut chaud : surtout valable si vous passez la nuit en refuge, une petite doudoune (sans manches par exemple) ne tient pas trop de place et est bien confortable.
  • Pantalon ou short : évidemment le choix dépend de vos habitudes, il existe également des pantalons aux jambes dézippables. Privilégier les matières légères et respirantes mais un minimum solide.
  • Sous-vêtement : slip, boxer ou caleçon cela dépendra de vous... Surtout privilégier les matières qui n'irritent pas !
  • Chaussettes : vos chaussettes sont un des éléments principaux auquel porter une attention toute particulière car avoir des ampoules aux deux pieds après 15min de marche gâche un peu la journée. En été il faut des chaussettes respirantes qui évacuent rapidement la transpiration. La laine (mérinos) est la meilleure matière pour cela à mon sens.
  • Couvre chef : soyez prudent avec le soleil ! Le port d'une casquette ou d'un chapeau est plus que conseillé en été.
  • Chaussures : LE choix le plus important. Vos pieds sont votre moyen de transport il faut donc en prendre soin et donc choisir des chaussures adaptées. Qu'elles soient donc à tige haute ou basse (selon les goûts de chacun) il faut qu'elles respirent, histoire de ne pas nager dans sa sueur et éviter les ampoules.

Matériel

  • Sac à dos : pour une journée ne dépassez pas les 35L (et encore c'est déjà beaucoup). Privilégié les sacs avec ceinture abdominale pour relaxer vos épaules.
  • Lunettes de soleil : très important surtout en montagne car les UV sont "plus agressifs". Choisissez des catégories 3 voir 4 (lunettes de glacier)
  • Bâtons de marche : je suis pour ma part assez adepte des bâtons même à la journée mais cela dépend vraiment de chacun.
  • Gourde/poche à eau : prenez suffisamment d'eau pour la journée (ou prévoyez des points de ravitaillement). La poche à eau permet de boire régulièrement sans avoir à ouvrir son sac. Pour la gourde, je prends en général une bouteille en plastique toute bête, c'est léger et solide.
  • Drap de soie : indispensable si vous dormez en refuge.
  • Kit orientation : en fonction de votre itinéraire et de vos capacités d'orientation, ne pas oublier la carte et la boussole (voir même le GPS mais pas forcément utile à la journée). Par contre cela n'est utile que si vous savez vous en servir. Heureusement les sentiers sont très bien indiqués en général en France.
  • Couteaux : le petit couteaux est toujours bien pratique ne serait-ce que pour découper le saucisson de la pause midi. Par contre un couteau type opinel suffit amplement.
  • Lampe frontale : la frontale ne prend pas de place et peut vous sauver en cas de sérieux retard sur l'horaire. Elle est de plus bien utile au refuge. La lampe du téléphone peut être pratique aussi mais vous aurez une main occupée et la batterie tient moins bien...
  •  Nourriture : n'oubliez pas non plus le casse-croûte du midi et de quoi grignoter durant la rando.

 Habillement - Plus d'infos

  • Veste Coupe-Vent imperméable : bien qu'on soit en été on est pas à l'abri d'une bonne averse ou d'un gros orage surtout en montagne. Il faut donc pouvoir se protéger de la pluie et aussi du vent. Le poncho ou le k-way "tout bête" sont également des solutions.
  • Haut respirant : comme nous sommes en été, il devrait faire chaud, il y a donc un fort risque de transpirer. Il faut donc avoir un haut respirant afin de rester le plus sec possible et/ou de sécher le plus rapidement à l'arrêt.
  • Haut chaud : souvent indispensable au bivouac le soir. Pour ma part je prends une micro doudoune sans manches, suffisante pour la saison.
  • Pantalon ou short : évidemment le choix dépend de vos habitudes, il existe également des pantalons aux jambes dézippables. Privilégier les matières légères et respirantes mais un minimum solide.
  • Sous-vêtement : slip, boxer ou caleçon cela dépendra de vous... Surtout privilégier les matières qui n'irritent pas !
  • Chaussettes : vos chaussettes sont un des éléments principaux auquel porter une attention toute particulière car avoir des ampoules aux deux pieds peut réellement poser problème à la longue. En été il faut des chaussettes respirantes qui évacuent rapidement la transpiration. La laine (mérinos) est la meilleure matière pour cela à mon sens.
  • Couvre chef : soyez prudent avec le soleil ! Le port d'une casquette ou d'un chapeau est plus que conseillé en été.
  • Chaussures : LE choix le plus important. Vos pieds sont votre moyen de transport il faut donc en prendre soin et donc choisir des chaussures adaptées. Qu'elles soient donc à tige haute ou basse (selon les goûts de chacun) il faut qu'elles respirent, histoire de ne pas nager dans sa sueur et éviter les ampoules.
  • Gant et bonnet : pour certains treks surtout en montagne ou dans des régions comme la Scandinavie, je prends systématiquement gants et bonnets pour le soir ou en cas de chute brutale des températures ; même en été.
  • Option - les guêtres : l'utilisation de guêtres peut être conseillée en terrain humide et/ou boueux pour protéger le pantalon et éviter l'infiltration d'eau dans la chaussure.

Matériel

  • Sac à dos : son volume dépendra de la durée du trek et des points de ralliements rencontrés. Dans tous les cas éviter les trop gros volumes car on va vite à les remplir de choses inutiles. Pour ma part j'ai un 65L qui me permet de tenir en autonomie complète 7 jours tout seul (nourriture comprise).
  • Abri : élément extrêmement important car ce sera votre "Chez Vous" pour la durée de votre trek. Vous avez le choix entre la tente, le tarp ou même le sur-sac pour la belle étoile. Plus d'infos
  • Sac de couchage : emportez avec vous le "bon" sac, ni trop chaud ni trop froid. En général je mets mon sac dans un sac étanche histoire de l'avoir toujours bien sec pour le soir. Plus d'infos
  • Matelas : vous avez le choix entre le matelas mousse, l’auto-gonflant ou le gonflable. Le R-value est important pour estimer la thermicité du matelas (un R-value de 2,5 correspond à un matelas adapté jusqu'à 0°C, plus le R-value est haut plus on peut emmener le matelas dans le froid).
  • Option - drap de soie : utile pour ne pas trop salir son duvet.
  • Réchaud : à gaz, essence, alcool ou bois, il en existe différents types, tailles et poids. A essayer avant de partir pour ne pas avoir de mauvaises surprises.
  • Popote : à prévoir en fonction du nombre de personnes. Ne pas emporter d'ustensiles inutiles qui pèseraient lourd.
  • Combustible : adapté à votre réchaud. Faites bouillir 1L d'eau chez vous avant de partir et pesez la masse perdu de la cartouche de gaz (par exemple) afin d'estimer votre besoin. Pour ma part je pars sur 16g/L (avec mon réchaud et ma popote).
  • Gourde/poche à eau : Prévoir environ 2L d'eau portable en continue. La poche à eau permet de boire régulièrement sans avoir à ouvrir son sac. Pour la gourde, je prends en général une bouteille en plastique toute bête, c'est léger et solide.
  • Option - Micropur ou filtre : prévoir des pastilles pour décontaminer l'eau ou un filtre. Ainsi vous pouvez boire l'eau de quasiment n'importe quel ruisseau. Assurez vous juste que l'eau que vous puisez soit clair et sans particules en suspension.
  • Kit orientation : en fonction de votre itinéraire et de vos capacités d'orientation, ne pas oublier la carte et la boussole voir même le GPS si vous partez le long d'un itinéraire non balisé. Par contre cela n'est utile que si vous savez vous en servir. Heureusement les sentiers sont très bien indiqués en France, en général.
  • Couteau : un couteau peut être utile en de nombreuses circonstances mais rien ne sert de prendre un modèle "Rambo". Un opinel n°8 par exemple est très bien.
  • Lampe frontale : bien pratique le soir en bivouac ou bien si vous marchez tôt ou tard.
  • Lunettes de soleil : très important surtout en montagne car les UV sont "plus agressifs". Choisissez des catégories 3 voir 4 (lunettes de glacier)
  • Bâtons de marche : je suis pour ma part assez adepte des bâtons surtout si le sac est un peu lourd et qu'il y a beaucoup de dénivelé.
  • Option - Panneau Solaire : si vous partez loin de toute source d'électricité pendant longtemps, un petit panneau solaire souple peut être utile pour recharger téléphone, GPS ou appareil photo. Il faut tout de même estimer l'avantage de cette solution par rapport à celle de prendre des batteries ou piles de rechange.
  • Couverture de survie : Très utile en cas de problème mais également pour isoler le fond de la tente (utilisée comme tapis de sol). A avoir en fond de sac dans tous les cas.
  • Kit "fond de sac" : je prends souvent en fond de sac quelques petits éléments comme de la cordelette (étendoir ou lacets de secours), un set de couture (comme ceux qu'on trouve dans les hotels - très pratique en cas de déchirures des habits), calepin, stylo, boule quies,... des petites choses qui doivent être vraiment utiles et qui pèsent rien.
  • Trousse de soin : aller au plus utile, ça ne sert à rien de prendre de quoi faire une opération à coeur ouvert. Si vous en êtes là c'est qu'il faut appeler les secours.
  • Serviette de bain : petite serviette microfibre, pour le bain, la toilette ou éponger la tente par exemple.
  • Nourriture : à adapter en fonction de la durée, de l'effort,..

 Habillement - Plus d'infos

  • Veste Coupe-Vent imperméable : indispensable pour se protéger des éléments extérieurs. Le gore-tex est une bonne solution pour ne pas être trempé de sueur.
  • Haut respirant : il faut éviter d'être humide pour ne pas avoir froid. Un haut assez chaud et respirant est indispensable.
  • Haut chaud : privilégier la polaire durant l'effort et la doudoune le soir si les températures ne sont pas trop extrêmes sinon prendre des doudounes adaptées à la température.
  • Pantalon : choisir un pantalon étanche de préférence pour ne pas être mouillé par la neige. Je ne suis pas fan des pantalons doublés polaire, je préfère ajouter un collant en dessous;
  • Sous-vêtement : slip, boxer ou caleçon cela dépendra de vous... Surtout privilégier les matières qui n'irritent pas !
  • Chaussettes : vos chaussettes sont un des éléments principaux auquel porter une attention toute particulière car une grande partie de la chaleur est perdue par les pieds et il faut les garder en bonne santé. Choisir des chaussettes en mérinos adaptées aux températures rencontrées.
  • Bonnet ou chapka: la majorité de la déperdition thermique se fait par la tête. Il faut donc se protéger efficacement surtout le soir au bivouac. Choisissez donc un bonnet bien chaud ou même une chapka fourrée en cas de froid extrême.
  • Chaussures : LE choix le plus important. Vos pieds sont votre moyen de transport il faut donc en prendre soin et les tenir au chaud. Quelles qu'elles soient  il faut qu'elles respirent, histoire de ne pas nager dans sa sueur et éviter les ampoules.
  • Gant : pièce maîtresse de la garde robe hivernale si on ne veut pas perdre de petits bouts de doigts. Prendre des gants étanches à l'eau et au vent adaptés aux conditions de températures rencontrées.
  • Tour de cou ou cagoule : en cas de grand froid ou de vent fort l'utilisation d'un tour de cou ou encore mieux d'une cagoule permet vraiment de protéger le visage. Le nez et les joues ont vite tendance à geler, faites attention!
  • Option - les guêtres : l'utilisation de guêtres peut être conseillée pour éviter que la neige n'entre dans les chaussures.

Matériel

  • Raquettes à neige ou ski : à choisir en fonction de vos préférences ou de votre habilité. Privilégier le robuste facile à réparer.
  • Sac à dos : son volume dépendra de la durée du trek et des points de ralliements rencontrés. Dans tous les cas éviter les trop gros volumes car on va vite à les remplir de choses inutiles. Pour ma part j'ai un 65L qui me permet de tenir en autonomie complète 7 jours tout seul (nourriture comprise). Toutefois en hiver le matos nécessaire peut nécessité d'utiliser une :
  • Pulka : sur la neige et en cas de gros volume transporté, la pulka peut s'avérer intéressante car elle permet de libérer le dos d'une lourde charge.
  • Abri : élément extrêmement important car ce sera votre "Chez Vous" pour la durée de votre itinérance surtout en hiver en cas de tempête de neige. Privilégier une tente 4 saisons prévues à cet effet. Ne pas hésitez à prendre une taille de plus et une grande abside pour le confort. Plus d'infos
  • Sac de couchage : emportez avec vous le "bon" sac, c'est à dire adapté aux températures hivernales. En général je mets mon sac dans un sac étanche histoire de l'avoir toujours bien sec pour le soir. Plus d'infos
  • Matelas : vous avez le choix entre le matelas mousse, l’auto-gonflant ou le gonflable. Le R-value est important pour estimer la thermicité du matelas (un R-value de 2,5 correspond à un matelas adapté jusqu'à 0°C, plus le R-value est haut plus on peut emmener le matelas dans le froid).
  • Option - drap de soie : utile pour ne pas trop salir son duvet.
  • Réchaud : à gaz, essence, alcool ou bois, il en existe différents types, tailles et poids. En hiver si il fait très froid (<-10°C) privilégier l'essence car le gaz montre ses limites par ces températures.
  • Popote : à prévoir en fonction du nombre de personnes. Ne pas emporter d'ustensiles inutiles qui pèseraient lourd.
  • Combustible : adapté à votre réchaud. Faites bouillir 1L d'eau chez vous avant de partir et pesez la masse perdu de combustible afin d'estimer votre besoin.
  • Gourde/poche à eau : Attention l'eau va surement geler dans votre sac la journée. Prenez plutôt une thermos et refroidissez l'eau chaude avec de la neige par exemple.
  • Kit orientation : en fonction de votre itinéraire et de vos capacités d'orientation, ne pas oublier la carte et la boussole voir même le GPS si vous partez le long d'un itinéraire non balisé. Par contre cela n'est utile que si vous savez vous en servir. Heureusement les sentiers sont très bien indiqués en France, en général.
  • Couteau : un couteau peut être utile en de nombreuses circonstances mais rien ne sert de prendre un modèle "Rambo". Un opinel n°8 par exemple est très bien.
  • Pelle à neige : toujours pratique. Ne pas choisir une pelle en plastique mais en métal.
  • Lampe frontale : bien pratique le soir en bivouac ou bien si vous marchez tôt ou tard surtout que les nuits sont longues et les journées courtes en hiver.
  • Lunettes de soleil : très important lorsque tout est en neige. Choisissez des catégories 3 voir 4 (lunettes de glacier)
  • Masque de ski : plus adapté que les lunettes en cas de vent ou de tempête. En choisir un qui respire bien.
  • Bâtons de marche : je suis pour ma part assez adepte des bâtons surtout si le sac est un peu lourd et qu'il y a beaucoup de dénivelé.
  • Option - Panneau Solaire : si vous partez loin de toute source d'électricité pendant longtemps, un petit panneau solaire souple peut être utile pour recharger téléphone, GPS ou appareil photo. Il faut tout de même estimer l'avantage de cette solution par rapport à celle de prendre des batteries ou piles de rechange.
  • Couverture de survie : Très utile en cas de problème mais également pour isoler le fond de la tente (utilisée comme tapis de sol). A avoir en fond de sac dans tous les cas.
  • Kit "fond de sac" : je prends souvent en fond de sac quelques petits éléments comme de la cordelette (étendoir ou lacets de secours), un set de couture (comme ceux qu'on trouve dans les hotels - très pratique en cas de déchirures des habits), calepin, stylo, boule quies,... des petites choses qui doivent être vraiment utiles et qui pèsent rien.
  • Trousse de soin : aller au plus utile, ça ne sert à rien de prendre de quoi faire une opération à coeur ouvert. Si vous en êtes là c'est qu'il faut appeler les secours.
  • Nourriture : à adapter en fonction de la durée, de l'effort,..

Route vers Detifoss, Islande

Tour de l'Islande

3500km

parcourus

65km/h

de moyenne

+50

cascades somptueuses

1

Eruption volcanique

3trolls

(pétrifiés)

L’ Islande est très à la mode en ce moment et on comprend vite pourquoi lorsque l’on y va. Ce pays est magnifique ! A cheval sur les plaques tectoniques américaine et européenne, l’île connait une forte activité volcanique dans une ambiance de Grand Nord, le tout parsemé de cascades majestueuses, de lacs, d’immenses espaces vierges… C’est parfait ! Ce voyage a été mon premier road trip en solo, l’Islande se prête parfaitement à ce genre de voyage. Voici donc mon récit de ces 14 jours au pays des Volcans, des elfes et du peuple caché.


Quelques mots sur l'Islande

Bien que perdue au milieu de l’Atlantique nord par 66° de latitude, l’Islande fait partie de l’Europe. L’île a une superficie équivalente au cinquième de la France métropolitaine mais ne compte que 300 000 habitants. La population se concentre sur la bande littorale et notamment dans l’agglomération de Reykjavik qui accueille 200 000 personnes autant dire que le reste du pays est pratiquement vide ! L’Islande est donc un paradis pour les randonneurs en quête de solitude sauvage ou pour entreprendre un road trip durant lequel vous ne croiserez que une ou deux voitures par heure…

L’Islande est également intéressante d’un point de vue historique. Bien que son peuplement par des moines Irlandais remonterai au VIIIe siècle ap JC, l’île a connu un essor durant la période Viking au IXe et Xe siècle. Elle servie d’avant poste pour la conquête du Groenland par Eric Le Rouge (en 984) puis surement de Terre-Neuve (Vinland) par Leif Erikson. On retrouve de nombreuses reliques de cette époque dans le pays, que ce soit des bâtiments mais également dans un certain mode de pensée et dans certaines croyances.

Concernant les croyances il est intéressant de noter que 40% de la population croit aux elfes et dans une race d’humains invisibles mais bien présents, le peuple cachés. Cette croyance est si forte qu’elle est prise en compte lors de la construction de routes par exemple afin de ne pas détruire un lieu elfique.

L’Islande est également connue pour son activité volcanique. Nous avons tous en mémoire l’arrêt complet du trafic aérien en 2010 après l’éruption de l’Eyjafjöll. L’Islande est à cheval sur le rift Atlantique, c’est à dire qu’une partie du pays est en Amérique et l’autre en Europe pour simplifier. On recense environ 130 volcans actifs, des geysers, nombre de fumerolle et autres phénomènes telluriques, le volcanisme est omni présent. Les humains exploitent cette ressource pour créer de l’électricité (géothermie) ou pour se chauffer. Même l’eau de la douche à une petite odeur soufrée.

D’un point de vue climatique, l’Islande connait un climat relativement tempéré bien que situé juste sous le Cercle Polaire Arctique. Cela vient du fait que l’île est baignée par le Gulf Stream, les températures sont donc toujours relativement clémentes même en plein hiver si l’on compare avec d’autres pays à la même latitude ; par exemple la température moyenne du mois le plus froid (Janvier) est de -0,5°C. Toutefois le climat de l’Islande n’est pas à prendre à la légère, celui-ci est très changeant et peut être violent avec beaucoup de vent et de pluie. On peut facilement voir les quatre saisons en l’espace de quelques heures, un proverbe islandais résume très bien cette nature changeante de la météo : « Si le temps ne te plait pas, attends juste cinq minutes »


Premier Jour : de Paris à Reykjavik

On est début septembre et c’est le départ pour l’Islande pour un voyage qui me trottait dans la tête depuis longtemps. Décollage à 12h45 de Charles de Gaulle et quelques heures plus tard ça y est j’y suis ! Je serai tout seul pour ce voyage, mon premier voyage 100% solo… On verra ce que ça donne.

Une fois à l’aéroport je récupère ma petite voiture qui va être mon compagnon pour ces deux semaines, ça sera une Kia Rio rouge. J’aurai préféré un 4×4 pour explorer les fameuses F-Road mais le prix de la location tout seul était un peu élevé.

En Islande la plupart des routes intérieures sont des « F-Roads ». C’est route ne sont pas goudronnées et peuvent passer par des guets… L’utilisation d’un véhicule approprié est légalement obligatoire, il faut donc avoir un 4×4 pour les parcourir. Ne vous engagez pas à la légère sur ces routes surtout si vous devrez y traverser une rivière, sur ce point la F35 est très pratique car on y reste au sec tout du long.

Première étape : rejoindre Reykjavik pour y finir la journée.

La route entre l’aéroport et la capitale met dans le bain rapidement : les paysages sont volcaniques et vide. C’est sympa même sous la grisaille.

J’arrive en une heure au centre ville. Bien que ce soit la capitale, il n’y a que 200 000 habitants à Reykjavik en comptant toute l’agglomération. La ville n’est donc pas bien grande. Je trouve l’auberge de jeunesse où je passerai la nuit (Kex Youth Hostel) et j’y dépose mes affaires. J’enchaîne ensuite sur un tour en ville et un complément de courses.

La ville est sympa mais je n’ai pas le temps de beaucoup me balader, je ferai ça le dernier jour.

Je finirai la soirée en mangeant dans un restaurant sympa qui propose des soupes servies dans une miche de pain creuse et en me couchant tôt pour être en forme pour le lendemain.


Deuxième Jour : Le Cercle d'Or

Levé matinal à 6h30 car aujourd’hui c’est la première vraie journée ici et elle est chargée. L’idée est de parcourir le Cercle d’Or, c’est à dire la région au nord est de Reykjavik et qui concentre nombre de lieux à visiter. C’est également une des zones les plus denses en terme de tourisme même si cela reste contenu.

Pour l’heure je quitte la ville et je suis la route 36 vers le lac de Þingvallavatn.

Le « Þ » se prononce à peu près comme le « th » anglais. On retrouve par exemple cette lettre dans le nom du célèbre dieu nordique Thor : Þórr

La paysage est beau surtout sous la lumière matinale. La végétation rappelle celle que l’on trouve dans les pays nordiques c’est à dire un camaïeu de vert sombre et de brun. Après quelques temps à rouler je m’arrête sur la route pour aller voir une faille typique de la tectonique locale. On voit parfaitement la cassure et la zone sent le souffre témoignant d’une proche activité volcanique.

Je continue ensuite ma route vers le célèbre Geysir, le geyser a qui l’on doit justement le nom du phénomène. On sent en arrivant sur place que le lieu est touristique mais il n’y a pas encore trop de personnes en cette heure matinale. La zone connait une intense activité géothermale : ça fume et ça boue partout.

Le clou du spectacle étant Strokkur le dernier geyser en activité, en effet Geysir a arrêté ses impressionnantes « éruption » il y a de ça quelques années.

N’ayant jamais vu de geysers auparavant je dois avouer que le spectacle est impressionnant, notamment le bruit que celui-ci fait lors de l’éjection de la colonne d’eau.

Après pas mal de temps à admirer Strokkur, je reprends la route en direction de la superbe cascade de Gullfoss. Cette cascade est de toute beauté notamment par le sentiment de puissance qu’elle dégage. Elle n’est pas forcément très haute mais le débit d’eau qui chaque seconde se déverse est hallucinant. Je m’arrêterai me faire un bon café juste au bord de l’eau admirer le spectacle.

Un peu de vocabulaire : le suffixe « foss » signifie la cascade.

Une fois le café fini, je fais demi tour vers la Þingvellir. Le site se trouve le long de la route 36. C’est un lieu très important de l’histoire Islandaise car c’est ici que c’est tenu durant des siècles de Þing c’est à dire l’assemblée. C’est également un superbe lieu pour observer la fracture du rift et faire de la plongée dans les eaux cristallines filtrées par les roches.

Je prends donc le temps de flâner jusqu’à ce que les touristes m’agacent et me poussent à continuer le voyage.

Ma route m’emmène ensuite vers la cascade de Glymur qui l’une des plus hautes d’Islande. Pour y accéder il faut d’abord suivre la route 47 et ensuite finir le chemin à pied par une petite randonnée très sympa même si ça grimpe pas mal à la fin. La cascade est très belle, nichée entre les falaises et haute de ses 198m.

Une fois arrivé en haut de la cascade je souhaite redescendre par l’autre côté pour varier. Le problème c’est qu’il faut traverser la rivière qui alimente la cascade. En soit rien de bien méchant si ce n’est que l’eau est gelée. Je ne traîne donc pas en traversant (en caleçon) et je manque de rien de trébucher dès les premiers mètres. De l’autre côté je m’arrête 2min me sécher avec de la mousse…

La descente est beaucoup moins sympa de ce côté (rive droite) car très boueuse…

De retour à la voiture je reprends la route et je rejoins enfin la route 1 qui m’accompagnera tout au long du voyage. Je ne reste pas très longtemps dessus car je bifurque ensuite sur la 60 en direction des fjords du Nord Ouest. Je m’arrêterai non loin de la route dans un coin sans charme pour passer la nuit dans la voiture.

Première bonne journée même si avec le recul j’aurai dû passer plus de temps à Þingvellir je pense.


Troisième Jour : Les Fjords du Nord Ouest

J’ai pas trop mal dormi dans la voiture (en position passager), mieux que ce que j’aurai pensé en tous cas.

Je reprends rapidement la route en direction des fjords.

Le premier arrêt sera à une réplique de la maison du Viking Eirik Le Rouge, premier véritable colon du Groenland selon les Sagas. J’aime beaucoup ces longues maisons au toit végétalisé avec peu d’ouvertures ; ça sent la rusticité pratique et salvatrice durant les longs hivers…

Je continue ensuite en suivant toujours la route 60. Nouvel arrêt après quelques kilomètres à Sælingsdalur.

C’est à présent pour aller voir une église du Peuple Caché. Cette église est une grosse colline pyramidale pour le commun des mortels mais d’après les dires locaux c’est un haut lieu spirituel du Peuple Caché. Je m’y rends donc afin de, peut-être, voir tout cela par moi même. J’entreprends donc l’ascension de la colline. La vue est sympa mais malheureusement pas de contact avec un éventuel Peuple Caché…

Après ce dernière arrêt j’attaque le vif du sujet des Fjords du Nord Ouest car la route n’est plus goudronnée. En Islande, il n’y a guère que la route principale (la 1) et quelques routes secondaires adjacentes qui sont bonnes. Le reste des routes est carrossable mais avec une petite citadine c’est pas l’idéal. J’avance donc au ralenti, pas beaucoup plus que 30km/h. Au moins j’ai le temps de profiter du paysage. Il y a quasiment personne sur la route le sentiment de solitude (positif) se met doucement en place.

Rapidement le temps vire à la tempête…  J’ai pas envie de me tremper à monter ma tente ce soir, ça sera donc encore une nuit dans la voiture. Je me pose à un petit col pas loin d’une statue. On voit rien dehors. Je suis totalement humide car j’ai voulu aller faire un tour sous la pluie… mauvaise idée. Je finis donc la soirée ainsi en mangeant froid … Youpi…


Quatrième Jour : Plus loin dans les Fjords

Au matin la pluie et le brouillard sont toujours là. Je repars donc sans rien avoir vu de la vue certainement belle du coin par beau temps. La route est toujours aussi mauvaise et j’avance pas très vite.

Vers la fin de matinée, le mauvais temps se calme un peu et le soleil a l’air de vouloir percer ; ce qui arrive finalement vers midi offrant ainsi un superbe spectacle d’arcs-en-ciel, de clairs obscurs et de lumière absolument superbes.

Je me dirige ensuite vers la cascade de Fjallfoss (également appelée Dyjandi). La route pour s’y rendre passe par les montagnes et je ne croise personnes durant plus d’une heure. Les effets de lumière sont toujours aussi beaux.

La cascade est également impressionnante avec 100m de haut et 30m de large. On dirait un voile posé sur la montagne.

La route m’emmène ensuite à Isafjorður. Je m’y arrête pour manger chaud (des frites et un burger !!!) et aussi refaire le plein et vérifier que la voiture va bien. Après cette pause je longe la côte qui ondule au rythme des fjords.

Plus loin pose pour observer la faune locale car un groupe de phoque séjourne dans la zone et par chance ils sont là à 50m. Ils gardent leur distance mais ils sont faciles à voir.

Il est temps de trouver un lieu pour la nuit, ce qui sera fait à la point d’Ogurnes. J’installe le camp pas très loin de la route mais vu le passage proche de zéro je ne serai pas embêté. Dernier spectacle de a journée, il y a au milieu du fjord un baleine dont j’aperçois le souffle, trop loin pour l’appareil photo mais très sympa quand même.


Cinquième Jour : Sortie des Fjords

Une bonne petit nuit bercé par le bruit du ressac et 0 voitures. Les matinées sont fraîches en ce début de septembre.

Je reprends la route afin de sortir des fjords. Avant de rejoindre Holmavik, je passe par une sorte de plateau totalement désolé et rocailleux. Ce vide est beau.

Holmavik n’est pas très intéressante comme ville. Je fais juste un petit tour pour aller une source sainte mais c’est pas très impressionnant. Je lis dans mon guide que dans une ville voisine, à Drangsnes, qu’il y a un troll pétrifié et surtout des bains publics gratuits.

J’y file donc surtout après ces 4 jours sans douches… La ville est toute petite mais ils ont installé en front de mer trois petits bassins alimentés par une source chaude certainement captée en amont. J’y plonge après avoir pris une petite douche. Quel bonheur d’être dans une eau à 35°C face à la mer. Je me pose et profite du moment.

Après ce bain bien mérité je vais voir Kerling la troll pétrifiée. C’est aujourd’hui un gros rocher posé là, c’est assez étonnant.

De mémoire la légende dit que trois trolls ont voulu creuser un canal pour séparer les fjords du nord ouest de l’Islande. Affairés à leur besogne il n’ont pas vu le soleil se lever et ont été pétrifiés sur place. D’après la légende, toujours, l’île de Grimsey face à Kerling serait son taureau lui aussi pétrifié. Les deux autres trolls sont de l’autre côté du fjord, on les verra plus loin.

Une fois cette pause trollesque effectuée je reprends la route et rejoins la numéro 1 après une pause repas face à la mer.

Les Fjords du Nord Ouest m’auront pris trois jours mais ça les valait. L’isolement du lieu est superbe, surtout en cette période car il n’y a vraiment pas grand monde à croiser.

Une fois sur la route principale je retrouve un peu de trafic et le coin est moins sympa, plus plat…

Je ferai également un petit crochet pour aller voir les deux trolls pétrifiés de ce côté du fjord.

Cette nuit je me poserai aux chutes de Kolufoss. Il pleut bien je prends donc mon repas sous la pluie mais je ferai la nuit dans la voiture.


Sixième Jour : Geocaching et Route Perdue

Déjà 1700km…pas mal. Aujourd’hui je n’ai pas de gros programme, mon but principal est de réaliser une geocache perdue au bout d’une route à Skagafjord.

Le principe du Geocaching est simple : des personnes (n’importe qui) vont cacher des petites boites dans des lieux intéressants et simplement renseigner leurs coordonnées GPS sur le site. Le but n’est pas tant de retrouver la boite en tant que telle que de découvrir quelque chose, une lieu, un brin d’histoire. Quasiment tous les arrêts que je fais en Islande ont été motivés par une geocache jusqu’ici. https://www.geocaching.com/play

Le début de la route pour la geocache est plutôt bon et ça avance bien. Par contre rapidement je me retrouve sur une toute petite route caillouteuse et pas large du tout. Impossible de faire demi tour… J’avance quasiment au pas. Je dois parfois sortir de la voiture pour enlever les cailloux sur la route… J’avoue qu’à un moment je me demande un peu ce que je fais là. Après 2h pas facile j’arrive enfin dans la petite ferme abandonnée. De là il faut descendre vers la rivière et ensuite traverser par une sorte de caisse en bois suspendue par trois câbles au dessus des flots déchaînés… Pas rassurant mais ça passe bien. La géocache est enfin là ! Il faut la mériter celle-ci !

Pour la suite de la journée je retournerai sur la route 1, ce qui me prendra du temps depuis la géocache, pour ensuite m’engager sur la route 76 en direction de Siglufjorður, joli petit village aux maisons colorées. Il y a aujourd’hui un tunnel qui relie cette ville à Olafsfjorður mais je préfère emprunter l’ancienne route de montagne (la 802).

Je m’arrêterai pour la nuit au niveau du minuscule refuge. L’endroit est beau même sous la grisaille. Je profiterai calmement de la fin de soirée en admirant le paysage et en bouquinant.


Septième Jour : Akureyri

Journée pas très chargée en perspective. J’en suis à peu près à la moitié de mon voyage et j’ai bien besoin d’une bonne douche, d’un bon repas et de me poser un peu. Direction donc Akureyri, la deuxième plus gros agglomération Islandaise avec 17000 habitants.

Avant cela je dois rejoindre la Route 1 mais comme il est encore tôt je décide de revenir sur mes pas et de monter faire un tour au petit lac de de Hraunsvatn. Pour cela il faut se garer à une petite ferme non loin de la Route 1. On attaque ensuite le chemin de montée par une barrière à bétail (qu’il faut bien refermer évidemment).

La montée est sympathique surtout qu’il fait beau, par contre il y a un vent à décorner les boeufs surtout au niveau du lac.

Le site est beau, niché entre de petits sommets à pics. Le Lac est connu pour la pêche aux salmonidés. Je fais une petite géocache et je redescends.

Je prends ensuite la route vers Akureyri. Je passerai la nuit au Akureyri Backpackers, auberge de jeunesse dans la petite rue de Hafnarstraeti. L’auberge est sympa et bien tenue. L’après midi je fais un petit tour en ville mais il n’y avait rien de bien excitant à voir (je n’ai pas non plus exploré très loin). Le soir je profiterai d’être en ville pour manger un bon repas le soir, chaud et cuisiné !

Ça me fait du bien de voir un peu de monde et de papoter (notamment avec un Québecois et une Allemande de ma chambre) mais j’ai aussi hâte de retrouver la nature et la solitude, on y prend vite goût surtout dans ces paysages.


Huitième Jour : Myvatn et Krafla

Malgré quelques ronflements la nuit n’aura pas été si mauvaise. Le matin je déjeune avec Pascal, le Québecois. Je prends ensuite la route en direction de l’ouest et du Myvatn qui est une région assez dense en activité volcanique.

Sur le chemin je m’arrête à Godafoss, lieu historique car c’est ici que, selon la légende, les icônes païennes ont été jetées aux flots lorsque l’Islande a décidé de se christianisé. Je contourne ensuite le Myvatn par le sud, c’est un grand lac à l’est duquel on aperçoit déjà quelques structures intéressantes. Myvatn signifie « Lac des Mouches », en effet en été le lac est recouvert d’une nuée de mouche pouvant être un véritable calvaire. Il y en a beaucoup moins en septembre mais celles-ci restent agaçante car attirées par le CO2 c’est à dire par la bouche, les narines et les yeux.

Je commence mes visites autour du Myvatn par Dimmuborgir. Ce lieu étonnant est un ensemble de structures basaltiques aux formes extravagantes et formant un véritable labyrinthe. Je visite avec Stéfie, l’allemande du backpacker de la veille que j’ai croisé sur le parking.

Nous continuons ensuite vers Hverfell, un immense cône de scorie d’origine manifestement volcanique. Il fait gris en cette fin de matinée, cela donne donc à l’ensemble une impression de Mordor ou de paysage Lunaire. La vue du haut est belle et l’ensemble est impressionnant.

Pour la descente on fait ça pleine pente, c’est plus marrant et plus rapide.

On se rend ensuite à pied à une grotte géothermal, Grjotgja. La grotte se niche dans une faille bien fumante et de l’eau y remonte bien, bien chaude.

Au retour de la grotte Stéfie continue la route de son côté. Pour ma part je me dirige vers le Krafla. Le soleil est enfin de retour et ça change tout !

Je roule donc les vitres grandes ouvertes, la musique à fond ! Les paysages changent c’est de plus en plus beau.

Après une grosse colline, je m’arrête à Hverir qui est une grande zone à la riche activité volcanique : fumerolles, bains bouillants et une bonne odeur de souffre. C’est très beau, les couleurs sont folles.

Je continue la route quelques kilomètres avant de tourner sur la gauche vers Krafla, un volcan de 818m d’altitude à la riche activité sachant que la dernière éruption date de 1984. L’endroit est très venteux aujourd’hui, ça ajoute à la majesté de la nature ici avec le cratère et son lac aux eaux d’un bleu irréaliste. C’est beau.

Je vais ensuite me promener dans une coulée de lave qui a quelques années. La vie y reprend doucement ses droits au beau milieu des roches noires. Il n’y a pas grand monde, il fait beau, tout cela invite à flâner.

Retour ensuite sur la route 1. Direction plein est dans des paysages absolument merveilleux ! On voit à des dizaines de kilomètres à la ronde. Il n’y a personne, il fait beau, j’appuie un peu (trop) sur l’accélérateur ; la sensation de liberté est absolue !

Après les kilomètres vite avalés, je prends à gauche sur la route 864 qui me mènera à Detifoss. Mais pour l’heure je vais trouver un petit coin pour la nuit car il se fait tard et je n’avance pas vite sur cette petite route de graviers.

Je me poserai pas loin de la route mais comme d’habitude il n’y a personne pour m’embêter… Au loin j’aperçois le Krafla malgré sa distance de 40km environ. Superbe lieu de bivouac. Cela aura été certainement la meilleure journée du voyage. Tant de belles choses à voir …


Neuvième Jour : Detifoss, Seydisfjordur et Snaefell

Quel silence la nuit… Cela donne une impression presque inquiétante parfois car l’esprit va vite à inventer des bruits et leurs origines…

Toujours que je reprends la route rapidement car il fait frais ce matin, je prendrai donc le petit déjeuner plus loin. J’arrive à Detifoss au bout de 40min de route un peu difficile car très ondulée et donc inconfortable.

Je descend vers la chute d’eau, c’est grandiose ! Detifoss est la cascade d’Europe qui possède le plus gros débit avec 200 000 litres à la seconde pour une chute de 44m… C’est la chute d’eau la plus impressionnant qu’il m’ait été donné de voir. Ce qui est bien en Islande c’est qu’il y a peu de barrière, on peut donc ici avancer jusqu’à avoir les pieds dans l’eau au bord de la chute…impressionnant…

La scène d’intro du film Prometheus a été tournée à Detifoss.

Je remonte ensuite à pied le long du fleuve Jökulsá á Fjöllum vers la cascade de Selfoss en amont. Egalement impressionnante par sa largeur.

Après être retourné à Detifoss profiter encore un peu du spectacle et avoir fait une geocache dans le coin, je remonte au parking prendre un café et le petit déjeuner.

Demi-tour ensuite vers la route 1. Le soleil brille, le ciel est bleu et la route toujours aussi « tôle ondulée ». Le sol est noir cendre cela donne des airs lunaires. Au loin un nuage m’attire le regard, en regardant bien c’est le panache de fumée de l’éruption du Bárðarbunga qui était en court lorsque j’y étais. Malgré la distance on le voit bien.

Je file plein Est ensuite. Les paysages toujours aussi grandioses défilent trop rapidement. J’arrive vers Egilsstaðir mais la ville est très décevante et je ne m’arrête que le temps de faire des courses et le plein d’essence.

J’attaque ensuite la route 93 qui me mène à Seydisfjordur. La descente est particulièrement intéressante et sympa en voiture. Le petit village est niché au fond d’un fjord, c’est sympathique. Je m’arrête à la petite auberge/restaurant prend un verre au soleil.

Une scène du film Walter Mitty a été tournée à cet hôtel (quand il y a l’éruption après la descente en longboard)

Demi tour ensuite et je reprends direction de la 1 mais pas pour très longtemps car j’oblique vers la 931 dans l’idée de monter sur le plateau du Snaefell. La vue est belle sur les hauteur en venant d’Egilsstaðir mais on voit bien une sorte de brouillard grisâtre qui est dû à l’éruption du Bárðarbunga.

La montée sur le plateau, par la route 910, est impressionnante. En haut, changement total d’ambiance : on se retrouve dans une sorte de toundra à perte de vue. Au loin le Snaefell, point culminant de l’Islande avec 1833m, ainsi que le Vatnajökull.

Le Vatnajökull est un gigantesque glacier qui recouvre 8% de l’Islande soit quasiment la surface de la Corse en comparaison. Pouvant atteindre 1000m d’épaisseur, il renferme plusieurs volcans en son sein dont certains actifs.

Pour le soir je me trouve un beau coin avec une super vue pour planter la tente. Le glacier n’étant pas loin il fait particulièrement froid et il y a pas mal de vent. Il y a normalement pas mal de rennes dans ce coin mais je n’en ai pas vu pour l’instant… peut-être demain. Dans la nuit, je sors la tête pour voir si il n’y a pas d’aurore (comme quasiment toutes les nuits), pas d’aurore mais au loin je vois des nuages tous rouges malgré la nuit vu la direction je pense que c’était la réflexion de la lumière émise par la lave de l’éruption du volcan sur les nuages. L’impression était singulière.


Dixième Jour :Journée de transition

Nuit froide ! Mais ça a été. Le programme de la journée n’est pas bien chargé car je suis un peu dans un entre-deux.

Je prends donc mon temps le matin, je commence par aller voir le barrage hydroélectrique qui est dans le coin. Demi tour, sur le chemin je ne roule pas très vite pour essayer de voir des rennes mais ils font la tête et se cachent… pas grave.

A la descente je suis témoin d’un phénomène sympa : il y a tellement de vent qu’une cascade accrochée d’ordinaire à la paroi monte en direction du ciel… pas banal….

Je roule ensuite en direction du sud. Plutôt que de suivre uniquement la route 1 j’emprunte la 939 qui passe par la montagne et est bien plus jolie.

La descente vers la côte est belle. Il fait beau mais il y a pas mal de nuage, cela donne donc des effets de lumière très sympa.

Après une pause repas dans le village de Djupivogur, je continue sur la route 1 vers Hofn. J’y passe rapidement sans trop prendre le temps.

Le temps passe vite et il est déjà temps de trouver un endroit où dormir. Tâche ardue ce soir car aucun coin ne me dit ni n’est bien approprié.

Après une longue recherche je me dirige vers le Flaajokull. Pour cela il faut que je prenne une route bien mauvaise mais ça passe.

Le glacier est une langue mourante du Vatnajokull. On note malheureusement le recul du glacier du fait de sa fonte…

Le soir après avoir bouquiné je jette un coup d’oeil dehors et là Ô miracle une AURORE !! Alors oui c’est pas mal couvert et l’aurore n’est pas très forte mais que c’est beau ! Je tente la photo ci-dessous mais le rendu n’est pas fou…ça aura été un beau cadeau quand même.


Onzième Jour : Jokulsarlon, Skatafell et Sandar

Journée chargée aujourd’hui qui commencera avec le très connu Jokulsarlon.

Sur la route qui me mène à la route 1, j’ai la magnifique surprise de tomber sur un troupeau de rennes. Il doit y avoir environ un vingtaine de bêtes et un superbe mâle à la ramure impressionnante. Je profite un peu en les regardant paître.

La route vers Jokulsarlon est rapide. J’arrive sur le site auquel il y a déjà un peu de monde.

Le site est beau, l’immense glacier se jette dans un grand lac de fonte qui se jette ensuite dans la mer. Comme le glacier se casse au moment d’arriver dans le lac celui-ci est rempli d’iceberg bleus et gris. C’est très beau. Pour couronner le tout des phoques vivent ici et se laissent approcher. Sur la plage de sable noir les icebergs s’échouent donnant ainsi des contrastes saisissant.

Ce lieu a été le tournage de nombreux films dont Lara Croft et James Bond Demain ne meurt jamais.

Après Jokulsarlon, je reprends la route et je m’arrête à un glacier pour faire une geocache.

Une scène de Batman begins a été filmé près de ce glacier.

Je continue ensuite vers une autre geocache cachée à côté d’une belle église au toit tout de végétal.

Direction Skaftafell. Skaftafell est un parc national offrant beaucoup de randonnées et d’activité. Avec le recul j’aurai dû y passer une journée entière mais bon faut faire des choix.

Je décide de réaliser la petite randonnée qui mène à la cascade de Svartifoss. Il y a des arbres ce qui est relativement rare en Islande. Le chemin est sympa et facile. La cascade superbe : c’est une falaise en fer à cheval constituée d’orgues basaltiques. C’est très beau.

J’aurai dû rester un peu plus longtemps dans le Skaftafell mais j’ai continué ma route vers les Sandar.

Les Sandar, ceux sont d’immenses étendues de sable noir qui sont créés lors des éruptions. Les volcans font fondre la glace, notamment celle du Vatnajokull, ce qui créé d’énormes coulées de boues chargées de roches et dévastant tout sur son passage.

Alors les Sandar c’est un peu déprimant … Du sable noir à perte de vue et sous le ciel gris ça ne rend pas les choses plus gaies…

Pour la nuit je me dirige vers Fjaðargljufur. C’est un canyon de 2km, les parois sont verticales avec la rivière au fond. Les verts sont impressionnants, avec le Sandur noir au fond c’est beau.

La vue pour la nuit est bien, plus que quelques jours en Islande, il faut que je profite.


Douzième Jour : Hjorleifjskofði, DC-3 et Cascades

Une longue journée en prévision. Elle commencera par la visite de l’Hjorleifskofði. Ce lieux m’a été conseillé par un pote, Julien, qui y est allé en février. Ce lieux est historique c’est un des premiers lieux de peuplement d’Islande et un tombeau viking s’y trouve au sommet. Le lieu est un peu magique, on dirait une île perdue au milieu d’une mer de sable noir. Dans le passé c’était une île mais le niveau de la mer a baissé reliant ainsi la « colline » à l’Islande.

L’ascension des 220m de la colline, seul, sous la pluie a quelque chose de mystique. Personne ne vient ici car ce n’est pas connu. En haut la vue depuis le tombeau est sublime surtout par mauvais temps je pense. Un peu plus bas on trouve les ruines de la ferme d’Arnarson. Je retrouve aussi la trace du passage de mon pote sur le logbook de la geocache du sommet. Je suis content d’être venu ici.

Ma prochaine étape est l’épave d’un vieux DC-3 qui s’est crashé ici après guerre. Pour y aller faut trouver le début du chemin que je ferai à pied car la voiture passerait pas je pense.

Rendu sur place j’attaque la balade de 3,5km. J’avance bien, dans l’immensité du Sandur, et au loin je commence à apercevoir l’avion.

Sauf que… sauf que plus je me rapproche plus je me dis qu’il y a un problème : une bonne grosse rivière au débit important me coupe le chemin pour l’avion… Je décide de descendre plus bas afin d’essayer de voir si il y a un passage. Mais non, pas de passage. Plutôt que de prendre des risques à traverser je rebrousse chemin. En regardant de plus prêt je me rends compte de mon erreur et je reprends donc la voiture pour pousser 400m plus loin et prendre au final la bonne entrée pour l’avion… J’attaque de nouveau les 4km. L’avion se rapproche de nouveau mais pour de bon cette fois-ci.

C’est un peu surréaliste de le voir la comme ça. Il ne reste pas tous les morceaux mais l’avion est en bon état.

Encore 4km de retour à la voiture et hop c’est reparti direction la superbe cascade de Skogafoss qui est également le début de la randonnée du Landmannalaugar.

Le trek du Landmannalaugar est LA randonnée à faire si vous allez en Islande, la beauté des paysages y est époustouflante.

La cascade est impressionnante, véritable mur d’eau de 60m.

La route continue et la série des superbes cascades aussi avec Seljalamdsfoss qui a la particularité de ne pas être accrochée à la falaise. On peut même passer derrière c’est très beau.

Je finirai la journée en rejoignant Gulfoss pour la nuit. J’y arrive relativement tard car la journée a été bien bien longue…

C’est bientôt la fin du voyage…


Treizième Jour : Retour à Reykjavik

De retour à Reykjavik en début d’après midi. La boucle est bouclée. 3500km à 57km/h de moyenne.

Je prends un lit dans le backpacker rue Laugavegur (que je trouve mieux que le Kex). J’y retrouve Pascal, mon camarade Québecois de Akureyri. Comme j’ai pas mal de temps j’en profite pour visiter la ville. C’est très sympa Reykjavik dans un style tout scandinave. La journée se passe tranquillement au soleil.

Le lendemain pareil, je visite, je prends le temps, je bois des cafés au Reykjavik Roaster (qui font d’excellents cafés).

En fin de journée, je rejoins Pascal avec qui on prend des verres au Dylon et avec qui on goutte le « Rotten Shark » du requin gardé sous terre plusieurs semaines. C’est horrible ça pue l’urine, immangeable… La soirée continue au bar de l’auberge de jeunesse avec des Français, un américain et d’autres personnes ; c’est toujours sympa c’est moment cosmopolites.

23h, je reprends une dernière fois la route en direction de l’aéroport, je rends la voiture puis s’amorce une longue attente car mon avion est tard dans la nuit.

Ça y est c’est le retour…bye bye Islande et à bientôt!


Conclusions

Quel pays absolument fantastique ! J’ai beaucoup utilisé de mots tels que « Superbe », « Magnifique » ou encore « Merveilleux » mais c’est parce que c’est le cas ! L’Islande offre vraiment des paysages à part. On retrouve les « codes » des paysages nordiques comme on peut le voir en Norvège mais le volcanisme ajoute vraiment un plus.

14 jours pour faire le tour que j’ai fait c’est un peu rapide avec le recul. J’aurai peu être dû passer plus de temps dans la partie entre Hofn et Reykjavik, dans le triangle d’or aussi mais je ne regrette pas les choix que j’ai fait. Les fjords du Nord Ouest par exemple m’ont pris quasiment trois jours mais ça valait le coup. Prendre un 4×4 aurait été également plus sympa, déjà pour aller plus vite sur les routes en gravier et aussi pour explorer le centre mais encore une fois entre le budget et le timing il fallait faire des choix.

Dans tous les cas j’ai adoré ce voyage, le faire seul lui aura donné un aspect différent mais très sympa aussi. L’Islande n’est pas très grande mais on peut y passer une vie à explorer je pense ! Ce qui est sûr c’est que je dois y retourner, que ce soit au Nord Ouest dans le Hornstrandir ou au centre faire la traversée,… les idées ne manquent pas… 

Pour conclure : si vous hésitez à aller en Islande, arrêtez ! Allez-y vous ne serez pas déçus !

Quelques infos utiles :

  • Site d'info généraliste sur l'Islande : Lien
  • L'excellent site météo Islandais qui donne aussi des infos sur l'activité volcanique : Lien
  • Un autre site intéressant qui donne l'état des routes : Lien

Bivouac au Lac de l'Etoile - Parc National des Ecrins

GR54, Tour des Ecrins

10jours

de trek

176km

parcourus

12000m

D+

14cols

Ce n’est pas le GR le plus connu mais le GR54 n’a rien à envier au GR20 ou au Tour du Mont Blanc. Techniquement d’une part, les chiffres parlent d’eux-même : un peu moins de 180km et environ 13000m de dénivelé positif, 11 cols et une altitude moyenne de 1800m. Mais d’un point de vue scénique non plus, le GR54 n’a pas à rougir : on traverse l’un des plus beaux massif des Alpes, on passe par tous les étages montagnards, on croise Chamois, Marmottes et Vautours,… et cerise sur le gâteau, le chemin est bien moins couru que d’autres GR tel que ceux cités précédemment. En d’autres termes, le Tour de l’Oisans et des Écrins est superbe et sauvage et y randonner a été un bonheur pendant 10 jours.


Le GR54 et le Parc National des Ecrins

Le Tour de l’Oisans et des Écrins est une boucle qui parcoure ces magnifiques massifs au cœur de l’Isère. La diversité des paysages, leur beauté et leur aspect sauvage (surtout pour la partie Sud) font de ce GR l’un des plus beaux qui soit. Toutes les journées de marche sont ponctuées par le passage d’au moins un col, par des lacs de montagne ou des vallées majestueuses. En terme de difficultés, le GR54 n’est pas simple mais reste accessible au plus grand nombre car il est tout à fait possible de faire chaque nuit en refuge et donc de voyager léger. Pour ma part j’ai choisi le bivouac tout du long car ce format offre la plus grande liberté qui soit. Le fait de traverser des villages ou des bourgs au moins tous les deux jours permet également de ne pas avoir à prendre trop de nourriture sur soit et permet de varier les menus.

On parcourt le GR54 en grande partie dans le Parc National des Écrins. Cet espace de protection de la nature et des traditions montagnardes est à respecter comme un joyau. Le feu y est évidemment interdit ainsi que le camping. Toutefois le bivouac est autorisé entre 20h et 8h. Le mieux pour bien connaître les règles à suivre est de se rendre sur le site du parc, ce que je vous conseille avant le départ : http://www.ecrins-parcnational.fr/

Download file: GR54.gpx

Premier Jour : de Paris aux Ecrins

Nous sommes début juillet, c’est le jour du départ ! Enfin ! Comme toujours avant de partir en randonnée (et en vacances…) l’attente a été longue. Mais on y est ! Je rejoins Quentin, un ami, qui aurait dû m’accompagner sur tout le GR54 mais comme on le verra cela ne sera pas possible pour lui malheureusement. Pour se rendre aux Écrins rien de plus simple : un peu de TGV jusqu’à Grenoble et un peu de bus jusqu’à Bourg d’Oisans d’où nous débuterons le GR54.

Il ne nous aura donc fallu qu’une grosse matinée pour passer de la ville à la montagne. Sur place on complète notre réserve de nourriture avec un peu de frais pour les prochains jours et le midi. Le « début » du GR54 est facile à trouver, il se situe derrière le camping de la Cascade et commence directement par une petite montée dans les rochers (attention en cas de pluie ça peut être glissant je pense). Il fait super beau, voir même trop chaud et les prévisions météo sont au beau fixe pour les prochains jours…

On s’arrêtera sur les hauteurs de Bourg d’Oisans pour grignoter notre midi.

Le chemin continue ensuite de monter pour finalement déboucher dans le joli hameau de La Ville auquel on s’arrête 2min profiter de la fontaine publique ! Le GR54 continue ensuite en alternant chemins et passages goudronnés le tout en nous faisant passer par de petits villages typiquement montagnard. Encore une fois on profite des fontaines que l’on trouve dans quasiment chacun d’eux. Il fait très très chaud et les mouches sont nombreuses et bien agaçantes !

Le chemin redescend une fois le village du Rosay passé. On rejoint le torrent de la Sarenne au niveau d’un superbe pont en pierre romain. Nous sommes à présent sous le couvert de la forêt, il fait donc meilleur mais il y a toujours autant de mouches c’est fatiguant. On avait prévu de dormir dans ce coin mais la topologie ne s’y prête pas du tout et les mouches nous poussent à avancer, de plus il est encore tôt alors autant gagner du temps.

On longe ainsi le torrent sur pas mal de distance, petite pause boisson fraîche à une buvette et on continue.

Nous trouverons notre emplacement pour la nuit un peu plus loin, une grande étendue d’herbe assez plate et pas trop loin de la Sarenne. Les mouches sont un peu moins présentes. Il est l’heure de prendre notre petit repas du soir après une première bonne journée (entre le trajet et la marche) et on se couchera tôt.


Deuxième Jour : du Col de Sarenne au plateau d'Emparis

La deuxième journée commence glorieusement envahis par les mouches. On quitte donc rapidement le bivouac en direction du col de Sarenne (1999m). Sur le chemin on croise un berger qui conduit ses moutons dans un enclos. En continuant d’avancer deux patous surgissent de nul part et viennent vers moi, un devant, l’autre derrière, je ne fais pas le malin. Heureusement le berger les calme…

Les patous sont des chiens de bergers élevés dès leur plus jeune age au sein du troupeau. Ils se pensent donc « moutons » et feront tous pour les protéger. Faites donc attention lorsque vous approchez d’un troupeau non gardé car le patou peut être agressif malheureusement. Des « attaques » de randonneurs sont enregistrées chaque année.

La montée vers le col n’a pas vraiment de charme car elle suit une route. Il y a beaucoup de cyclistes. On fait une pause au refuge afin de boire un coup.

Nous entamons ensuite la descente vers Clavans-Les-Bas. Il fait déjà très chaud et Quentin commence à avoir les pieds dans un sale état à cause de ses chaussures. Il a des bonnes ampoules à chaque pied et a mal à chaque pas… C’est pas bon signe.

Nous prenons  notre pause midi au début du chemin qui monte vers Besse. Il fait de plus en plus chaud et les mouches sont une plaie. Une fois à Besse on attaque une montée de 700m de dénivelé. C’est pas mal mais en temps normal ça passerait bien mais là avec la température accablante c’est franchement dur ! Quentin a de plus en plus mal aux pieds…

Par contre une fois en haut le spectacle est sublime : devant nous s’étale le Plateau d’Emparis, immense prairie verte qui n’est pas sans rappeler les Grandes Plaines Américaines d’une certaine façon, sauf qu’ici point de bisons mais des marmottes.

Je motive Quentin à avancer encore un peu afin de bivouaquer à côté d’un point d’eau. Ses pieds le font vraiment souffrir, ça m’inquiète pour la suite…

Notre emplacement pour la nuit est très beau. On est légèrement surplombant on a donc la vue sur tout le plateau. Juste à côté le « Rif du Coin » nous permet de nous rafraîchir et de laver un peu nos affaires…

La soirée se finit avec une fondue lyophilisée bien méritée et une armée de mouche pour nous souhaiter bonne nuit…


Troisième Jour : Du Plateau d'Emparis au Lac de l'Etoile

La journée commence par une mauvaise nouvelle : Quentin décide d’arrêter le GR étant donné l’état de ses pieds et la douleur qu’il ressent à chaque pas… Il va donc descendre jusqu’à La Grave et continuer en stop jusqu’à une gare. Je continuerai donc sans lui.

Nous sommes encore une fois chassés par les mouches ce matin. La montée au Col du Souchet (2365m) ne présente pas de difficultés et est vite avalée. Du haut le massif de la Meije se dévoile, beau et impressionnant.

La descente vers la Grave est jolie surtout grâce à la Meije (3983m) en face. Le GR54 passe également par quelques jolis village comme le Chazelet ou Les Terrasses. La Grave aussi est joli mais plus animé déjà.

Après la pause du midi, Quentin reste là et je continue… J’aurai préféré qu’il puisse continuer mais vu ses pieds c’est mieux comme ça pour lui. Je vais continuer seul mais c’est pas grave, ça donnera une autre dimension au GR.

Direction Villar-d’Arêne et plus loin Pont d’Arsine. Le chemin est plat et facile par contre il fait une chaleur étouffante… Je m’arrête quasiment toutes les heures boire 1L d’eau… Je suis trempé…

Mais bon j’avale du terrain et je me retrouve rapidement à gravir le chemin qui mène au Refuge de l’Alpe de Villar-d’Arêne. Je suis à accueilli par un troupeau de vaches.

Pour finir cette longue journée, durant laquelle j’aurai abattu pas mal de kilomètres, je me mets à la recherche d’un coin pour mon bivouac du soir (après avoir pris une petite bière au refuge quand même …).

Mon dévolu se jettera sur le Lac de l’Etoile car on y est un peu caché par rapport au sentier et surtout l’emplacement est superbe ! Une sacré journée qui fini et surtout une chaude journée ! J’aurai bu quasiment 7L !


Quatrième Jour : du Lac de l'Etoile à Vallouise

J’ai survécu à ma première nuit tout seul… En même temps le plus inquiétant en montagne, la nuit, c’est plus le silence qui règne que réellement les bruits alentours.

Je refais mon sac après un petit déjeuner rapide et j’attaque direction le Col d’Arsine (2348m). Au col il y a pas mal de marmottes mais les photos ne rendent pas bien…

J’attaque ensuite la descente. On suit le ruisseau du Petit Tabuc qui va grossissant au fur et à mesure. Le décor minéral laisse la place à des forêts de conifères. C’est un très beau paysage, il fait encore suffisamment frais pour en profiter et comme les jours précédents je ne croise personne…

Le chemin continue ensuite vers Le Casset et Le Monêtier-les-Bains. Je commence à croiser des randonneurs qui remontent vers le col. Le sentier commence à se « civiliser », il y a présent des cyclistes et on se retrouve dans des sortes de champs. Le tout a beaucoup moins de charme forcément…

Après une pause à Monêtier, j’embraye sur la montée vers le Col de l’Eychauda (2425m). Le début de l’ascension se fait heureusement à l’ombre sous le couvert de la forêt. Je croise quelques cervidés qui cherchent également la fraîcheur du sous-bois. La montée se fait en suivant le Torrent de la Selle, c’est sympathique.

Par contre, vers 2177m, on débarque sur une zone de télésiège et d’installation de sports d’hiver… ça casse toute l’ambiance. Le chemin est caillouteux et poussiéreux, tout est « maîtrisé », artificiel. C’est ainsi jusqu’au col auquel on trouve un lac de rétention pour la neige artificielle.

Je continue dans le Ravin des Neyzets, heureusement la vue est beaucoup plus sympa ici.

Les 600m de descente jusqu’à Chambrian font mal au genoux surtout si l’on compte les 800m de D- après le col d’Arsine… Pour couronner le tout j’ai droit à un saignement de nez bien abondant surement dû à la chaleur, à l’altitude et la déshydratation.

Je décide de continuer vers Vallouise pour ce soir et de faire une nuit en camping afin de prendre une bonne douche. Le problème c’est que Vallouise c’est pas tout près et que la route pour y aller c’est que du goudron globalement. Autant dire que c’est un calvaire pour les genoux…

Je me résous donc à faire un peu de stop pour économiser mes petites articulations… Un couple de Hollandais me prendra au bout de quelques minutes et, coup de chance, il loge au camping où je voulais aller !

Ils me déposent donc devant l’accueil, royal. Après avoir poser ma tente je m’octroie une vraie douche, la première depuis le départ ! En fin d’après-midi, je passe un peu de temps avec « Vinz » un autre randonneur qui fait le GR54. C’est un ancien gérant de bar à Paris qui a tout lâché et qui fait des randos depuis. On discute de tout ça autour d’un petit pastis bien mérité après cette longue journée encore une fois très/trop chaude.


Cinquième Jour : de Vallouise au Refuge du Prè de la Chaumette.

J’ai moins bien dormi cette nuit que les précédentes… Forcément dans un camping il y a un peu plus de bruit le soir qu’à 2300m d’altitude..

Aujourd’hui au programme : passage du Col de l’Aulp Martin, point culminant du GR54 avec ses 2761m. Ce qui donne un dénivelé de 1100 depuis le parking d’Entre les Aygues suivi d’une descente de 900m. Une journée sportive mais au bout de quatre jours complets, je commence à avoir la forme.

Comme je viens de le dire je commencerai la journée à Entre les Aygues car ce n’est que du goudron depuis Vallouise. J’arrive donc à me faire prendre en stop pour ces 8km.

Le début du chemin est très beau. On se balade en fond de vallée avec le joli torrent de la Selle à côté. Après quelques kilomètres on arrive à la Cabane du Jas Lacroix à laquelle se repose le berger et où je recharge en eau. Le site est charmant.

Le GR54 change rapidement de physionomie après la cabane. L’environnement devient de plus en plus minéral au fur et à mesure. Les 700m de D+ au dessus de la cabane se font bien sentir surtout qu’il fait déjà bien chaud.

La fin de la montée se réalise dans un environnement 100% minéral. Je pense que la roche est du schiste, ceux sont des sortes d’ardoises empilées très friables. Il faut faire un peu attention si il y a du monde au dessus. Je pense également qu’en cas de pluie le chemin doit être assez dérapant, prudence donc.

En tous cas j’arrive enfin en haut, très jolie vue. J’y croise un couple qui réalise le GR54 avec qui on papote un peu.

Le chemin traverse ensuite jusqu’au Pas de la Cavale (2735m). Il faut ensuite attaquer la descente vers le Refuge. La vue est belle. On croise pas mal de moutons qui se cachent derrière des rochers pour ne pas trop souffrir de la chaleur.

J’avale rapidement le dénivelé et je suis relativement tôt au Refuge du Pré de la Chaumette (1790m). Je profite du temps que j’ai pour manger une bonne omelette, une part de tarte et une bière, grand luxe ! Je passe ensuite une bonne partie de l’après midi à discuter avec le gardien. C’est toujours intéressant de discuter avec les gardiens de refuge, ils ont plein de chose à nous apprendre.

Plus tard dans l’après midi, le couple de tout à l’heure arrive également au refuge. On va ensuite chercher un emplacement pour bivouaquer. Le bivouac est autorisé à côté du refuge mais dans une zone précise, demandez simplement au gardien de vous l’indiquer en cas de doute. Malheureusement le terrain n’est pas très plat et surtout très herbeux (grandes herbes hautes) ce n’est pas le plus pratique. En soirée Vinz arrive enfin avec son énorme sac à dos qui doit être rempli à plus de 20kg.

Fin de journée toujours avec les mouches et gros dodo…


Sixième Jour : du Pré de la Chaumette à la Chapelle-en-Valgaudémar

Encore une sacré journée en perspective : trois cols à passer et pas mal de kilomètres jusqu’à la Chapelle !

J’attaque donc tôt mais le couple de la veille est déjà parti ! Le début du chemin se fait bien sans difficulté. J’enquille rapidement jusqu’au Col de la Valette (2668m) malgré le dénivelé. Dans la montée je rattrape mon petit couple qui prend son temps.

Après le col, on entame une descente bien pentu et constituée de cette roche en feuillets bien glissant, prudence donc surtout si il pleut !

Un petit peu de plat et on attaque le Col de Gouiran (2597m) qui se passe facilement.

La physionomie du terrain à beaucoup changée ces derniers jours, on est dans la partie sud du GR54 qui est beaucoup plus « montagnarde » en terme de « minéralité » et d’ambiance. Toute cette partie sera ma préférée jusqu’à la Muzelle.

Une fois le Col de Gouiran dépassé, on longe le « Vallon Plat » jusqu’au Col de Vallonpierre (2607m). Malheureusement trop pris par le chemin à parcourir j’ai un peu oublié de faire des photos ici mais c’est l’un des plus beau paysages des Ecrins que j’ai pu voir. La vue sur la face Ouest du Sirac (3441m) est saisissante et impressionnante !

La descente vers le Refuge de Vallonpierre (2271m) permet de profiter de spectacle. Le site du refuge en lui même est magnifique avec le lac et le chaos rocheux alentour, encore une fois je zappe les photos (…).

Je profite du lieu pour faire une pause omelette avant de continuer ma route.

Je pense qu’il y a une très belle rando à faire sur 2 jours en partant du fond de vallée puis en reliant le Refuge de Vallonpierre suivi de celui du Chabournéou

Suit ensuite la très longue descente vers la Chapelle en Valgaudémar, 1100m plus bas. De mon côté ça se passe bien jusqu’au Refuge du Clot mais ensuite les long kilomètres de plat me cassent les genoux. En plus de cela il fait toujours aussi chaud… La fin du chemin se fait en longeant des champs c’est moins sympa. Je suis toujours étonné de voir comment en quelques heures on passe de la haute montagne à la vallée. L’avantage de la marche est de vivre la transition en douceur.

Enfin arrivé à la Chapelle en Valgaudémar, je prends une place au camping municipal qui est très bien en terme de rapport qualité/prix. Une fois installé, direction la douche qui fera un bien fou ! Je profite de la fin d’après midi pour refaire des courses et aller faire un tour dans le village qui est très joli.

En fin de journée je retrouve Vinz qui reste également au camping pour la nuit par coïncidence. On se prend donc une petite bière ensemble afin de bien finir la soirée.


Septième Jour : de la Chapelle en Valgaudémar au Col de la Vaurze.

Demain, mon pote Ben doit me rejoindre au village de Désert-en-Valjouffrey, le soucis c’est que ce n’est pas loin du tout. Je vais donc devoir faire une petite journée ainsi que demain.

Pour le moment je plie bagage et je prends direction Villar-Loubière. Le chemin est aménagé et ne présente pas d’intérêt. Villar est un village de montagne typique et charmant. C’est de là que commence la vraie montée qui a pour première étape le Refuge des Souffles (1968m). Je prends mon temps mais les 900m de D+ se font bien et dans un beau décor.

L’emplacement du refuge est très sympa, légèrement boisé. Je prends le temps d’y manger un bout et de me reposer comme il est encore tôt.

Après cette longue pause je reprends la route vers le col. Après avoir discuter avec le gardien je décide de dormir dans le Ravin de Périnon vers 2050m. Le seul « soucis » c’est qu’il n’y a pas d’eau dans le coin je me ravitaille donc bien au refuge, au total j’emporte 4L pour ce soir et demain matin. Cela peut paraître beaucoup mais vu la chaleur c’est limite…

Le chemin est joli jusqu’au bivouac. Il tourne dans le fond de vallée à une altitude à peu près constante.

J’arrive donc rapidement à mon emplacement pour la nuit. Je m’installe sur la petite colline au sud du ravin. C’est un joli site, encore une fois il n’y a personne. Par contre les mouches et les taons n’ont pas oubliés d’être là… Pas étonnant étant donné qu’un troupeau de mouton paît dans le coin. J’espère qu’il n’y pas de patou …

Il est tôt j’ai donc tout mon après midi mais pas grand chose à faire. Je tourne en rond. J’ai bien essayé la sieste dans la tente mais le soleil est au zénith et il y fait trop chaud…

L’après midi passe donc ainsi, lentement. En début de soirée j’ai la visite du troupeau de mouton qui passe littéralement sur mon lieu de bivouac. Je joue donc au berger pour qu’elles n’endommagent pas ma tente en priant qu’il n’y ait pas de patou un peu trop protecteur. Je suis impressionné par le nombre de brebis blessées, parfois salement…

Ainsi se finit la soirée. Tranquillement dans mon petit coin tout seul… Je me sens bien.


Huitième Jour : du Col de Vaurze au Désert en Valjouffrey

Petite journée en perspective : je passe le col, je descend au Désert et j’attends Benjamin…

Je démarre donc « tard » en prenant mon temps.

La montée au col est sympa et pas trop difficile. D’en haut la vue est très belle, on aperçoit bien le Désert en Valjouffrey loin en bas, 1200m plus bas.

Après quelques minutes à profiter de la vue, j’attaque la longue descente. En soit il n’y a rien de vraiment compliqué mais les nombreuses pierres rendent la chemin un peu dangereux. Peu de temps après être arrivé au Désert, j’ai assisté à un hélitreuillage dans ce chemin. J’apprendrai plus tard que c’était une dame qui a pris dans la cuisse un rocher lancé à pleine vitesse : bilan une fracture du fémur… Le rocher a surement dû être « lâché » par un mouton en amont. Tout ça pour dire soyez prudent dans cette longue descente. Durant la mienne j’ai vu un nombre impressionnant de brebis avec les pâtes cassées.

Toujours est-il que me voilà arrivé au petit village. Il a un air de bout du monde j’aime bien. Il fait très typique. Je n’ai pas trop de news de Benjamin, je ne sais pas trop à quelle heure il doit arrivé car il y a eu des changements de trains et malheureusement le réseau passe très mal ici.

En attendant je me pose au petit bar « Les Ecrins » prendre un verre et recharger le téléphone.

Le temps passe et toujours pas de nouvelles… Je décide d’aller faire un tour pour trouver le coin bivouac du soir. Il n’y a pas grand chose comme emplacement sympa et à proximité du village. Je repère néanmoins un coin au nord du village en direction du Côte Belle.

Je retourne au bar et j’arrive enfin à capter un chouya de réseau qui me permet de recevoir une mise à jour de Benjamin : il y a eu un gros couac avec les trains et il n’est pas sûr de trouver un bus pour monter aujourd’hui au Désert … Aïe… De toute façon je n’ai rien d’autre à faire que de l’attendre. Je reste donc au bar et finalement je passe pas mal de temps à discuter avec le gérant qui est d’origine corse.

C’est finalement en début de soirée que Benjamin arrive, transporter en Entraigues et le Désert dans la benne d’une camionnette … Une image qui me restera de le voir arriver ainsi on se serai cru dans un film…

Pour la fin de soirée on se pose au coin que j’avais repéré, on mange rapidement harcelés par les moustiques et hop au dodo.


Neuvième Jour : du Désert-en-Valjouffrey à Valsenestre

Il fait légèrement humide ce matin en fond de vallon, on décolle donc rapidement du camp. La première étape de la journée est de gravir Côte Belle (2290m). Le chemin début en pente douce mais rapidement celle-ci se raidit. Pour ma part ça va pas mal comme ça fait neuf jours que je marche mais Ben lutte un peu étant donné que c’est sa première journée et que pour ne rien arranger son sac pèse bien lourd ! Mais on avance, tranquillement. De toute façon ça sert à rien de se presser on a le temps aujourd’hui.

Le « sommet » sera tout de même rapidement atteint et on s’octroie une bonne petite pause en haut. Nous y croisons une mère et sa fille qu’on retrouvera à la Muzelle ainsi que deux potes avec qui on passera la fin d’après midi.

La vue du haut est sympa ; au nord on aperçoit le col de la Muzelle qui est impressionnant vu d’ici.

Nous descendons ensuite vers Valsenestre. Dans le haut de cette partie on trouve quelques formations rocheuses intéressantes qui pourrait faire penser à des sculptures.

La suite de la descente se fait dans la broussaille. C’est long par contre et assez monotone au bout d’un moment… Sans compter sur la chaleur toujours aussi présente.

Arrivé dans le fond du vallon nous nous dirigeons vers le village mais on s’arrêtera avant près de la rivière pour se baigner un peu et laver nos affaires.

Il est encore relativement tôt. On tue donc le temps comme on peut à une table de pique-nique. D’abord que tous les deux puis rejoins par les potes du Côte Belle (un gars et une fille). On finit la soirée tranquillement avec eux.

Pour le bivouac pas le choix Il y a un espace obligatoire et nous respecterons la règle. Par contre il n’y a même pas un point d’eau ou quelque aménagement que ce soit. Il pourrait y avoir un effort de fait à ce niveau.

Demain dernière vraie journée de marche et dernier col à passer…


Dixième Jour : De Valsenestre au Lac de la Muzelle

Nous partons tôt pour faire la montée vers le col à la fraîche. On rejoint le GR54 où on l’avait laisser, un peu plus haut. 1100m à gravir avec un final qui est réputé un peu dangereux.

Le début monte doucement jusqu’au niveau de la Cabane du Ramu (environ 2100m sur le GR). Par contre ensuite ça se redresse fort et les lacets s’enchaînent jusqu’au sommet. C’est de la rocaille glissante mais ça passe à l’aise. Vu de bas le col est impressionnant. On monte chacun à son rythme. J’arriverai en haut en premier suivi de Ben quelques minutes plus tard.

La vue du Col de la Muzelle (2613m) est superbe ! Devant s’étend le lac niché entre les falaises et surplombé du la Roche de la Muzelle (3465m).

La descente vers le Lac de la Muzelle (2099m) se fait bien même s’il faut faire un peu attention aux chevilles car il y a beaucoup de cailloux.

Arrivés en bas nous nous dirigeons directement vers le refuge savourer une bonne bière bien méritée encore une fois ! Il est tôt on se prend donc également à manger et on savoure l’instant. On croise de nouveaux la mère et sa fille de Côte Belle et les deux de la veille.

Nous allons rejoindre une coin pour le bivouac pas trop tardivement car contrairement à la fois précédente où j’étais venu ici (Entre la Muzelle et le Lauvitel) il y a pas mal de monde étant donné que le lac est facilement accessible par la route…

Mais on se trouve un bon petit coin assez isoler avec une belle vue sur le lac. Dernier bivouac, dernière nuit en montagne…


Dernier Jour : Descente et Retour

Voilà c’est le dernier jour. Ce soir on sera à Paris…

On range tout une dernière fois et on attaque la descente le long du Ruisseau de la Pisse. C’est un joli chemin bien à l’ombre et embelli par les flots tumultueux du torrent. On croise pas mal de monde qui viennent passer la journée au lac.

Une fois en bas on rejoint rapidement Bourg d’Oisans en stop afin d’éviter une longue partie plate et réussir à prendre un train plus tôt.

La boucle est bouclée et le GR54 fini !

Pouf ! Nous voilà de retour à Paris en quelques heures alors que ce matin on était encore à 2000m dans un décor superbe. Fin de cette aventure, préparons la suivante….


Conclusions

Cela ne va pas être très original mais j’ai adoré ce GR. Comme je le disais en préambule il n’a rien à envier au GR20 ou au Tour du Mont Blanc je pense. Au contraire, le fait qu’il y ait peu de monde améliore encore l’expérience.

Les Ecrins sont définitivement l’un des plus beaux massifs des Alpes, je vous conseille vraiment d’aller le découvrir. Nombre des étapes du GR54 peuvent être réaliser sur une journée (en aller-retour) ça vaut le coup !

En plus des paysages on y croise Chamois, Bouquetin, rapaces et évidemment des Marmottes.

Comme tous les GR, le GR54 est parfaitement balisé donc pas de soucis d’orientation. On croise tous les jours un refuge on peut donc le faire sans tente en demi pension ce qui est encore plus confortable.

Le fait d’avoir marcher tout seul a également été un expérience intéressante que je réitérerai malgré tout c’est quand même sympa de partager les bons moments et c’est dommage que Quentin ait dû arrêter si tôt mais c’est pas grave ce n’est que partie remise !

Quelques infos utiles :

  • Pour la préparation du GR54, je vous conseille l'excellent TopoGuide de la FFRandonnée : Topo Guide
  • Toujours utiles le numéro du PGHM des Hautes-Alpes : 04 92 22 22 22
  • Site du Parc National des Ecrins : http://www.ecrins-parcnational.fr/

Bivouac au Svalbard

Svalbard

12jours

d'expé

130km

parcourus

77°

Latitude Nord

-15°

Température moyenne

Je voulais depuis longtemps réaliser une randonnée itinérante en milieu polaire et en particulier sur la fin de l’hiver afin de me confronter à cet environnement dure, hostile mais magnifique qu’est l’arctique hivernal. Nous sommes donc parti avec mon pote Guillaume, au Svalbard durant deux semaines donc 12jours dans le froid une expédition dont on se souviendra longtemps.


Le Svalbard

Le Svalbard est un archipel perdu à mi-chemin entre l’extrême nord de la Norvège et le Pôle Nord. Situé entre 74° et 81° de latitude, l’archipel est au coeur de l’arctique mais le courant du Gulfstream baigne les îles ce qui permet « d’adoucir » les températures, notamment l’hiver avec des moyennes aux alentours de -15°C qui sont à contraster avec le -30°C, -40°C voir même -50°C que l’on peut rencontrer aux mêmes latitudes au Canada ou au Groenland.

L’archipel est constitué d’une trentaine d’îles. La principale est l’île Spitzberg. Au total un peu plus de 2600 personnes vivent à l’année sur cette île et notamment dans la ville de Longyearbyen. L’autre « grande » ville de l’île étant Barenstburg qui est une ville minière Russe.

Le Svalbard étant au coeur de l’arctique on y trouve de nombreux ours blancs. Il y a d’ailleurs plus d’ours que d’humain sur l’archipel (environ 5000 au total). L’ours représente donc un danger dès que l’on sort des villes car c’est un des rares animaux qui peut chasser l’homme. Ce danger conditionnera une grande partie de notre vie quotidienne durant l’expédition et notamment le soir au bivouac. L’Ours blanc sera omniprésent durant le voyage car on y pense constamment, on en parle beaucoup ainsi que des histoires d’attaques… C’est un sentiment ambivalent car on a évidemment envie de le voir mais en même temps on se dit que si on le voit de trop près c’est dangereux…

Quelques infos sur l’Ours Blanc :

L’ours blanc peut être considéré comme un mammifère marin semi-aquatique car sa survie dépend intégralement de la mer et de la banquise étant donné qu’il se nourri quasi exclusivement de phoques. Présent sur tout le territoire arctique, l’ours blanc est un descendant de l’ours brun dont le pelage a muté afin de mieux se fondre dans son environnement. Excellent nageur, pouvant courir bien plus rapidement qu’un homme et pouvant vous sentir à des dizaines de kilomètres à la ronde, l’ours est un super-prédateur. C’est même le plus grand prédateur terrestre. Un ours mâle (que l’on identifie facilement par son absence de cou et sa taille) peut atteindre 800kg pour une taille de 2-3m de long. La femelle, plus petite, pèse un honorable 350kg pour 2m de long. C’est malheureusement une espèce en voie de disparition du fait du réchauffement climatique et de la fonte des banquises.

Un des avantages du Svalbard est qu’il est relativement simple d’y aller car une ligne aérienne régulière mène à Longyearbyen tout au long de l’année ce qui en fait d’ailleurs la ligne régulière la plus septentrionale du monde. On peut donc y être en quelques heures en partant de Paris (moyennant une escale à Oslo ou Tromsø) pour un prix honnête ce qui n’a rien à voir avec le grand Nord Canadien ou le Groenland.


L'expédition

Download file: Svalbard.gpx

Comme je l’ai dit plus haut l’expédition consiste en une boucle partant de Longyearbyen et passant par Barensburg au Sud Ouest. Le problème est qu’au Svalbard on ne peut pas se balader or des villes comme on veut du fait de la présence de l’ours. Pour ce genre d’expédition il faut une autorisation du Gouverneur local, être armé en permanence d’un fusil (avec toutes les autorisations requises), avoir du matériel type balise argos, etc,… ce qui fait qu’un expédition n’est pas forcément simple à organiser. De plus je souhaitais partir à la fin de l’hiver au mois de mars. Nous allions donc rencontrer des températures constamment négatives et de potentielles conditions très rudes auxquelles je n’avais jamais été confronté.

Partant de tous ces éléments j’ai fait le choix de partir avec une agence qui proposait un circuit en autonomie sur 12j en ski-pulka avec un guide. Ce format à l’avantage de faciliter les démarches administratives mais également de profiter de la sécurité et surtout de l’enseignement qu’allait nous dispenser notre guide polaire, Manu. Ces douze jours auront donc étaient, en plus d’une expé, une véritable école du froid et des techniques associées.

Direction le grand blanc!


Premiers jours au Svalbard : la Préparation

Ca y est c’est le grand départ après 5mois d’attente depuis la réservation du voyage ! On est le 29/03 et on embarque avec Guillaume pour deux semaines d’aventures (très) nordique. Première étape : se rendre sur place. On a donc rendez-vous à l’aéroport Charles De Gaulle pour un premier vol direction Oslo. Nous enchaînons ensuite pour 5h d’attente afin de prendre le second vol. Second vol qui passe pas loin de l’annulation car la tempête sévis sur le Svalbard. Au final nous partirons avec un peu de retard.

Nous arrivons sur place à 00h30 accueillis par un vent violent et des températures qui nous font paraître lointain le début de printemps parisien. Nous sommes directement dans le vif du sujet. Nous sommes récupérer par les guides. Le notre sera Manu, un Belge, qui guide l’hiver et une partie de l’été et qui est infirmier le reste du temps. Nous rencontre les autres membre du groupe : Bertrand et Olivier. Nous serons donc quatre plus notre guide. Un vrai « Boys Band »…

Direction la guesthouse ensuite. Nous serons loger à l’extrémité de Longyearbyen dans la Guesthouse 102. Cette soirée finira par un repas/grignotage afin de ne pas dormir le ventre vide.

Le lendemain réveil aux aurores car nous avons du pain sur la planche : il faut tout préparer pour l’expe qui démarre demain !

Nous commencerons par un briefing de sécurité surtout orienté sur l’ours blanc et le danger qu’il représente. Une fois le brief fini, direction un grand hangar qui sert de lieu de préparation pour les expé. Nous recevons donc notre pulka, nos skis, des raquettes, du matos pour le froid (nous avions notre matos perso avec Guillaume), de la nourriture, le fuel des réchauds, les tentes, … Cela représente beaucoup beaucoup de matos. Notamment la nourriture car nourrir cinq gaillards pendant 12jours par -10/-15°C cela représente quelques kilogrammes. Comptez quasiment 3000kcal/jours/personne…. Il faut également emporter de la nourriture pour les chiens car nous serons accompagnés par deux chiens de traîneaux. Avant de tout ranger, on s’entraîne à monter les tentes car mieux vaut savoir faire cela avant de partir si jamais le premier montage se fait dans la tempête. Nous avons des tentes pour dormir (des Helsport Svalbard High Camp – trois places pour deux) mais également une tente messe qui servira pour se réchauffer (un peu), manger, … C’est une tente type Laavu traditionnel Same. Le montage n’en est pas facile car la tente est lourde mais au bout des douze jours nous serons devenu rapide et efficace.

Nous voilà bien équipé. Nous commençons le rangement de nos pulka mais il sera complété demain par les affaires personnelles (vêtements,…). Cela nous aura pris toute la matinée et le début de l’après midi.

Le reste de la journée sera libre. Nous en profitons donc pour visiter Longyearbyen et pour ma part faire quelques Geocaches. La météo est venteuse et on a un bon avant goût de ce qui nous attend. Je suis content car mon matos tient bien le froid pour l’instant.

Le soir, fin de la préparation du sac, des affaires. On se couche tôt en prévision du lendemain…


Premier Jour : le Départ

C’est le jour du départ ! Enfin !

La matinée commence tranquillement avec les derniers détails de la préparation. Dernière douche pour les 12 prochains jours… je savoure… Une fois que nous sommes prêt nous allons récupérer les chiens vers 11h. Ceux sont de beaux chiens de traîneaux. Un mâle, Fenrir, magnifique mais foufou et une femelle Freya, beaucoup plus calme et douce. Ils serviront avant tout à éloigner un potentiel ours trop curieux mais également à nous avertir si ils en sentent un. On s’en servira parfois pour tirer les pulka en cas de fatigue et leur présence est également agréable pour le moral. Ceux sont des bêtes superbes parfaitement adaptées à ces conditions polaires.

Une fois les chiens récupérés on se dirige vers le début du chemin. Le vent n’a pas faibli depuis hier c’est dans une véritable tempête que nous attaquons. J’avoue que lorsque la voiture qui nous a conduit ici est partie j’ai ressenti un petit moment de solitude car on se retrouve dans le blanc entouré uniquement de vent… On attaque avec les raquettes car la neige est très molle ici.

Il fait environ -15°C mais avec le vent, la température ressentie avoisine plutôt les -20/-25°C toutefois tant qu’on est en mouvement ça reste supportable. Il faut juste éviter de suer afin de ne pas avoir froid.

Nous avançons doucement, on découvre la sensation de tirer une pulka. Le décor est magnifique, blanc…

Après quelques heures de progression, on s’arrête à l’abri du vent pour un rapide repas au menu et comme pour tout les jours suivant : yum-yum (pâtes chinoises) et soupe. J’ai une légère douleur à la hanche mais celle-ci est due à un mauvais réglage de mon harnais de pulka et disparaîtra rapidement une fois celui-ci mieux ajuster.

L’après midi nous continuons la progression dans la poudreuse ce qui créé beaucoup de frottement sur la pulka ; nous ne sommes pas encore dans le rythme de l’expe, on fatigue donc rapidement mais ça va.

Première journée, premier problème : subitement la partie reliant la pulka au harnais casse… impossible de continuer ainsi. Heureusement on en avait un en rab. Je continuerai donc avec celui là pour le reste de l’expe.

Nous arrivons à notre emplacement de bivouac en début de soirée. L’installation du camp est laborieuse car c’est la première fois, on est donc pas très bien organisé et on a pas encore tous les réflexes. Cela nous prendra donc plus d’une heure de tout installer… par contre ça réchauffe car il faut « enterrer » les tentes dans la neige et creuser les toilettes, donc on pelte beaucoup…

On se retrouve tous ensuite dans la tente messe pour le repas du soir. Les réchauds font gagner de précieux degrés à l’intérieur. Le repas chaud fait un bien fou.

Au coucher nous découvrons tout le cérémoniel nécessaire, entre brossage des affaires, changement de vêtements, … cela prend quasiment 20min par personne pour se mettre au lit…

Une fois au fond du duvet, la tente fermée, on se sent un peu « à poil » en cas d’attaque d’ours. On a juste un sifflet pour avertir. Le guide, lui dort dans la tente messe avec le fusil au cas où.


Deuxième Jour : la Mise en Jambe

Alors déjà la nuit c’est pas forcément facile par ce froid (même si ça a été globalement) mais sortir du sac e couchage le matin est une vrai torture. Il faut ensuite ré-enfilé les affaires humides de la veille avec lesquelles on a dormi dans le duvet pour pas qu’elles gèlent ; ensuite il faut enfiler les chaussures qui elles ont gelé et enfin s’extraire de la tente…  Heureusement ce matin il fait beau.

Le petit déjeuner se déroule dans la tente messe. Malheureusement on a oublié le sac des thés et cafés à Longyearbyen. Pour ma part je tournerai donc aux yumyum avec du « Caviar » sur des wasaa (le seul pain qui gèle pas…)

Le « Caviar » Norvégien n’a rien des oeufs d’esturgeon. On est plus sur du tarama en tube. C’est loin d’être fameux mais quand on a faim c’est excellent !

Il faut ensuite ranger le camp, ce qui prend également un temps fou surtout pour ce premier vrai matin d’expe. Au final entre le levé et le départ il se sera passé 3h et on aura pas chômé.

Aujourd’hui on s’équipe avec les skis et on démarre. Enfin plutôt on pense démarrer car au bout de 5mètres Olivier pète une de ses fixations… Retour à la raquette pour lui.

Le début est une légère pente descendante, agréable car la pulka se fait oubliée. La progression en ski est sympa également. La pente se durcie plus loin et ayant un harnais souple je passe mon temps à me prendre la pulka dans les jambes ce qui est pas agréable du tout. De plus je ne gère pas bien les skis qui sont assez différents des skis alpins classiques je chute donc pas mal. Si bien que je casse, moi aussi, ma fixation… Retour aux raquettes donc ainsi que pour Bertrand. Au final après cette journée nous serons tous revenus aux raquettes qui s’avéreront tout à fait pratiques durant le reste de l’expe.

La descente continue dans une vallée, c’est toujours aussi blanc, toujours aussi beau. La météo est au soleil avec un léger vent. Un sentiment de pureté absolue émane du paysage.

Le soir nous bivouaquerons à la confluence de trois vallées. Nous mettrons encore du temps à monter le camp mais un peu moins qu’hier. Par contre la couche de neige est très fine on tombe vite sur de la glace ce qui n’aide ni pour accrocher les tentes, ni pour creuser les toilettes que l’on construira finalement avec des blocs de glace.

Nous sommes arrivés tôt on profite donc de la fin d’après midi. Petit frayeur à un moment car j’ai sorti mes mains pour prendre une photo et en 30s je ne sentais plus un de mes doigts… La sensation reviendra finalement rapidement, le doigt n’était pas gelé mais cela rappelle qu’une gelure peut arriver très très vite surtout avec du vent.


Troisième jour : Premier Coup de Mou

Lever, petit déjeuner, rangement, départ,… La routine est déjà au bout de trois jours. Le froid complique tout. La moindre petite action qui normalement prend quelques secondes prend deux/trois fois plus de temps avec les gants, avec la neige ou le vent. Les gros moufles ne permettent pas de réaliser des actions fines, il faut donc les enlever sauf qu’on a du mal à tenir longtemps dans le froid mains nues ou en sous gants.

Toujours est-il qu’on reprend la route. Nous commençons par de la montée. On sent bien les pulkas dans le dos. La journée se déroule comme d’habitude : du blanc, de la montée, de la descente, encore du blanc et toujours ce sentiment de pureté et cette beauté des paysages. On a de la chance il fait beau.

En fin d’après midi nous allongerons un peu l’étape pour dormir dans une cabane perdue. Comme partout en Norvège on trouve des cabanes, des « Cabin » ou Hytte, libres d’accès et bien pratique en cas de mauvais temps ou pour passer une nuit un peu plus confortable. Notre cabane du soir est toute petite. Il déjà commencer par creuser un peu la neige pour pouvoir rentrer. L’intérieur est spartiate : six lits (constitués de planches), une petit table et c’est tout mais c’est déjà pas mal.

On gagne donc tout le temps de montage ce qui fait qu’on a pas mal de temps libre. Malheureusement, il n’y a pas grand chose à faire par ce froid car l’intérieur de la cabane reste très très froid et surtout humide. C’est donc un peu dur surtout qu’on a bien marché aujourd’hui et qu’on commence à être fatigués. Heureusement la cabane est dans un lieu magnifique légèrement surplombant on profite donc aussi de la vue et de la quiétude. Mais un peu dur ce soir avec le froid quand même.

La fin de journée sera rythmée par le repas et le couché. La nuit ne sera pas forcément meilleures étant donné que ça ronfle un peu dans la cabane …


Quatrième Jour : Dans la Grondalen

Ce matin on a pas à démonter le camp, on prend donc notre temps. Au moment de partir on se rend compte que le Fenrir a rongé une paire de raquette ainsi qu’un bidon d’essence (pour les réchauds) dans la nuit ce qui fait qu’il fuit à présent… Il est gentil ce chien mais il passe ses journées à faire des bêtises et n’est même pas utile pour tirer les pulkas car totalement indiscipliné. Mais bon ça fait un peu d’action.

Le début de journée est la suite de la montée de la veille qui nous mène à un col. Le sentier est assez renfermé et entouré de congères. C’est beau. Je suis bien en forme aujourd’hui en plus donc j’en profite d’autant plus.

Au bout de ce passage « renfermé » se dévoile une immense vallée entièrement blanc, toute droite aux bords doux et arrondi. Au bout la mer, encore recouverte par la banquise en grand partie. Le tout est absolument magnifique.

Notre but aujourd’hui est d’atteindre une cabane perchée sur un Pingo, une colline de glace recouverte de terre. La progression se fait à bon rythme mais la cabane se rapproche pas bien vite étant donné les dimensions colossales de la vallée. Comme il fait beau j’ai vite chaud et donc je sue légèrement ce qui fait qu’à chaque arrêt je me gèle comme je suis humide. En arctique l’ennemi c’est vraiment l’humidité…

Nous arrivons enfin à la cabane. Elle ressemble à celle de la veille, en légèrement plus confortable. Ce soir grand luxe : je change de chaussette pour la première fois (je n’en ai que trois paires..) et ça fait du bien surtout qu’elles sont sèches. Je voulais me laver un peu mais mes lingettes ne dégèle pas même après plusieurs heures sous la doudoune (agréable bloc de glace contre les côtes) ; j’utiliserai donc de la neige pour laver les parties sensibles…c’est mieux que rien.

Fin de soirée classique dans le froid et l’humidité…


Cinquième jour : Jusqu'au Pied de Barenstburg

Petit journée en prévision aujourd’hui. L’idée est d’aller monter le camp un peu avant Barentsburg, non loin de la banquise et d’y passer le lendemain en repos afin de faire un tour dans les environs.

Lorsque l’on part de la cabane c’est jour blanc, on voit rien, on ne distingue pas le sol du ciel. C’est très perturbant et extrêmement facile de s’y perdre. On navigue donc à la boussole et en suivant des traces de motoneiges.

Finalement le soleil arrivera à percer la couche nuageuse en début d’après midi. Nous atteignons notre lieu de bivouac après 8km de marche. Nous sommes tout proche de la banquise et donc potentiellement de l’ours, bien plus que les jours précédents.

Le camp est vite monté mais avec soin car nous allons rester ici le lendemain.

Le soir le soleil nous offre une lumière somptueuse.

Etant donné le risque accru d’une rencontre avec un ours nous allons faire des tours de garde cette nuit. Comme on est quatre plus le guide on fera des rotations toutes les 2h, le guide s’occupant de la première et de la dernière. Pour ma part je tire la garde de 00H-2h. Je dois avouer que le réveil n’est pas facile mais on traine pas car on veut pas que notre camarade qui vient de finir son tour soit trop amputé de sa nuit. On se retrouve donc tout seul avec une lumière entre chien et loup (il ne fait jamais vraiment nuit) à tourner autour du camp avec une simple pistolet d’alarme si jamais un ours se présente. La lumière fait que l’on distingue rien car tout est de la même couleur à cette heure. Le silence est assourdissant, parfois rompu par des cris au loin, sûrement des renards polaires. Pas de rencontre avec un ours ce soir mais une courte nuit. En tous cas on dort un peu plus serein en sachant que quelqu’un veille pendant ce temps.


Sixième Jour : Balade sur la Banquise

Aujourd’hui nous ne bougerons pas le camp mais on se reposera pas vraiment pour autant étant donné qu’on se fera une « balade » de 6h sur la banquise.

Il fait grand beau ça va être une journée sympa. On part léger direction le fond du fjord qui est encore pris dans la glace. Les paysages sont superbes avec au premier plan la « plat » de la banquise et au fond des pics tout en neige et cerclés de glaciers.

Le midi nous nous arrêterons à une cabane sur les hauteurs pour manger. En repartant nous croiserons des rennes, les premiers d’une longue série.

Nous rentrerons ensuite pour une fin de journée calme. Comme il fait beau j’ai réussi à dégeler un peu des lingettes, je fais donc un brin de toilette. Je change même de caleçon et de sous-vêtement ! Le luxe !

Ce soir nous sommes à la moitié du périple. Le moral et le physique sont au vert, tout va bien !

Encore un petit tour de garde ce soir …


Septième Jour : Barentsburg

Nous reprenons la route après cette journée de repos. Direction Barentsburg la cité minière Russe pour un voyage dans le temps à l’ère soviétique.

Avant toute chose il faut ranger le camp sous le vent et attaquer ensuite par une forte montée durant laquelle on ressent bien les pulkas qui n’ont qu’une envie : redescendre. L’arrivée dans la ville se fait par une sorte d’immense zone de dépôt de machines hors d’âge et d’anciens bâtiments en ruine… Sympa. La ville en tant que telle n’est pas beaucoup plus réjouissante avec ces bâtiments figés dans le temps, des tuyaux partout, de la fumée et une austérité soviétique parfaite. Nous arrivons après une longue traversée de la périphérie dans ce qu’on pourrait qualifier de centre ville : en soit l’unique hôtel de la ville, la poste et un petit magasin. Nous décidons de nous arrêter manger à l’hôtel le midi pour changer un peu des YumYum et passer un peu de temps au chaud.

L’intérieur des bâtiments est à la hauteur de l’extérieur figés à l’ère de l’URSS. Nous prendrons donc un repas sans plus et pas bien gros, servi sans le sourire … un vrai plaisir. Par contre quel plaisir de prendre un café ! Ne pas prendre de douche pendant 7 jours ne pose pas trop de problème dans le froid mais dès qu’on passe au chaud, les odeurs se développent… et là c’est un vrai bonheur…!

Nous reprenons la route après cette pause en demie teinte. Nous traversons la seconde partie de la ville, un peu moins industrielle, l’église notamment est jolie dans un style tout à fait slave. Nous quittons donc cette aparté « civilisée » pour retrouver nos solitudes glacées. Nous reprenons au passage le chemin du retour vers Longyearbyen qui longera la côte pendant quelques jours.

Le Svalbard est sous souveraineté Norvégienne et est administré par un gouverneur, le Sysselmannen. Toutefois l’archipel est régi par le Traité du Svalbard qui stipule que n’importe quelle personne peut exploité les ressources naturelles quelque soit sa nationalité. Le Svalbard est également une zone entièrement démilitarisée. Toutefois l’Arctique attire depuis longtemps les convoitises : d’une part, de part ses ressources naturelles (charbon, pétrole, fourrure, …) et d’autre part du fait de sa situation stratégique notamment durant la Guerre Froide (en observant une carte du monde centrée sur le pôle on se rend mieux compte de la proximité des USA et de la Russie). De nos jours s’ajoute à cela la possibilité d’exploiter les passages du Nord Ouest et/ou du Nord Est qui s’ouvrent de plus en plus du fait du réchauffement climatique. Tous ces points expliquent la présence Russe à Barentsburg : bien que la cité minière n’ait plus d’intérêt économique, elle assure une position stratégique à la Russie dans l’Atlantique Nord.

Nous longeons une route relativement ennuyante au sortir de la ville, route qui mène à un petit héliport. Nous prendrons ensuite la direction de l’est en longeant le littoral. Nous croisons quelques rennes paissant tranquillement à la recherche de lichen sous la neige. Le chemin n’est pas très passionnant ni très joli sur cette partie.

Le soir nous logerons dans un bâtiment en semi ruine mais qui nous coupera du vent pour la nuit. Rien de bien confortable pour autant et manquant un peu « d’esthétisme ». J’aurai préféré dormir sous tente, je n’aime pas trop le lieu et je préfère les infinis blancs…


Huitième Jour : du Plat ...

J’ai mal dormi cette nuit, c’était humide sûrement à cause de la proximité de la mer.

Le chemin de la journée aura été extrêmement monotone ; sur le début surtout : du plat, du plat et tout droit…

La seconde partie de la journée est plus sympathique car ponctuée de lits de rivières gelées à passer ce qui permet de mettre un peu de piment à la journée. On croise également beaucoup de rennes dont des jeunes. J’aime bien les rennes, ceux sont de jolies bêtes.

Le soir nous trouverons une nouvelle cabane pour passer la nuit. Cerise sur le gâteau nous pourrons faire un peu de feu dans un vieux pôele et ainsi avoir chaud et sécher un peu nos affaires…


Neuvième Jour : ... Encore du Plat

Une bonne nuit de passée dans la cabane, il faisait même bon…

Nous partons tôt car nous avons une longue longue route aujourd’hui. La marche du jour commencera le long de la Baie des Hollandais mais continuera dans une gigantesque plaine plate et très large… On a l’impression de ne pas avancer et nous mettrons des heures à arriver au bivouac du soir.

Nous nous poserons non loin de l’emplacement du 2e jour, le lieu est toujours aussi beau surtout le soir au couchant.

Comme nous avons un peu le temps le soir nous décidons de nous construire des toilettes de compétition avec un mur en parpaing de neige (répétition d’une volonté de faire un igloo les prochains jours).

La fin de journée sera classique pour un jour de bivouac avec un repas glaciale dans la tente messe, le rituel du déshabillage avant la nuit et une nuit froide avec les chaussettes et les doublures trempées des chaussures dans le sac de couchage pour les faire un peu sécher contre soit…


Dixième et onzième jours : Petite pause sous le col

Le lendemain sera une petite journée. Nous ne sommes pas très loin de Longyearbyen à vol d’oiseau mais il nous reste un col de 600m à passer et ça va pas être une partie de plaisir avec les pulkas (même si elles se sont bien allégées après ces 10j). Comme nous avons bien avancé les derniers jours nous sommes en avance sur la planning, nous allons donc passer une journée sous le col à profiter du lieu.

Avant cela nous allons devoir rejoindre la zone du bivouac par un chemin de montagne bien plus refermé que les jours précédents ce qui change des immenses plaines que l’on a traversé.

Nous posons le bivouac tôt dans la journée ce qui nous permet de savourer la fin d’après midi dans ce qui est un des plus beau bivouac du séjour. L’ambiance est très montagnarde et la vue superbe.

Le onzième jour nous ferons une petite balade sur les hauteurs afin de profiter de la vue mais nous passerons surtout du temps à nous essayer à la construction d’un igloo pour Guillaume et à creuser un abri sous neige pour ma part (ce n’est d’ailleurs ni facile, ni rapide).

Nous profitons surtout de cette journée pour savourer les grands espaces et la pureté car demain nous serons de retour à la civilisation et ensuite de retour à Paris dans le RER. Nous savourons donc le blanc, le silence et l’espace…


Douzième Jour et Retour à la Maison

Dernier levé, dernier rangement du camp, dernier empaquetage des pulkas. On chausse les raquettes et on attaque le col. Le poids du matériel se fait ressentir mais ça passe bien. Derrière une longue pente jusqu’à Longyearbyen.

Nous arriverons en début d’après midi après 12j « perdus » dans la blancheur du Svalbard. L’intérieur des bâtiments nous parait surchauffé après tout ce temps par des températures oscillant entre -5°C et -15°C. Arrivés nous commençons par poser les affaires et on saute tous à la douche presque aussi tôt. Quel bonheur !! Sûrement une des meilleures douches de ma vie ; la première depuis 12j. J’aurai changé 3 fois de chaussettes, 2 fois de caleçons et pas beaucoup plus de sous vêtements thermiques. Je vous laisse imaginer l’odeur à l’intérieur au chaud juste avant la douche.

A présent que nous sommes propres on s’accorde une sieste ; la fatigue et la pression retombent et on s’écroulent tous.

Le reste de la journée sera consacrée au rangement du matériel, à son tri et au repos, on dit également au revoir à Fenrir et Freya avec qui on aura passé des moments sympas même si Fenrir était ingérable (mais drôle). Le soir on se fait un resto et Ô bonheur sans limite on boit une bonne bière fraîche ! D’ailleurs anecdote sympa, on ne porte pas de chaussure dans ce bar (comme dans de nombreux bâtiments ici) car la rue est tellement boueuse ou neigeuse que ça salirai tout, autrement. Tout le monde est donc en chaussette en train de boire des bières.

Le soir on dort comme des bébés dans un vrai lit, encore une fois que du bonheur.

Le lendemain c’est journée libre. On en profite tous pour se reposer, faire des courses de souvenirs, boire des petites bières et profiter encore quelques heures du Svalbard. J’en profite aussi pour finir d’écrire mes carnets en buvant un bon café.

Le soir, nous prenons l’avion assez tard. On se fait donc un restaurant en attendant pour goûter les mets locaux (Renne pour moi).

Le retour se fera sans soucis hormis le « choc » de se retrouver à Paris en quelques heures. Le trajet en RER fait mal ensuite mais je suis quand même content de retrouver mon chez moi et le confort de la vie de tous les jours…Le Blanc paraît déjà loin…


Conclusions

Ce voyage aura été une belle aventure ! Même si je suis passé par une agence ça n’a gâché en rien le plaisir de l’expédition. Au contraire ça m’a permis d’apprendre énormément au contact du guide grâce à ses conseils et à toutes les questions qu’on lui a posé : Merci Manu !

Pour ce qui est du Svalbard, cette terre est à part. Un morceau de Grand Nord accessible en quelques heures et qui vous offre un sacré dépaysement. L’ambiance est géniale même à Longyearbyen car tout le monde est là pour l’aventure, l’isolement,… On se sent invité par la Nature au Svalbard, pas plus ; et parfois on est plus les bienvenus et elle sait nous le faire sentir.

Nous avons vu le Svalbard en hiver mais l’été a l’air très sympa aussi surtout grâce aux expés en kayak. Dans tous les cas je vous conseille de tenter le Svalbard que ce soit en hiver ou en été, à ski, raquette, kayak ou même en croisière. On y sent la force de la Nature mais aussi sa fragilité face au réchauffement…

Quelques infos utiles :