Traversée du Vercors

Traversée du Vercors

3jours

de trek

42km

parcourus

1660m

D+

10

Bouquetins

Trouver une randonnée en montagne de quelques jours en novembre n’est pas toujours chose aisée mais le Vercors était le lieu parfait : isolement, paysages, faune, altitude, tout y est réuni pour marcher quelques jours loin du monde.

Le Vercors est un lieu particulier, massif calcaire des pré-Alpes situé à deux pas de Grenoble, il se démarque par son isolement et l’absence relative d’eau qui y règne. On y trouve également une faune riche et peu farouche. Le massif est facilement accessible en voiture ou en train, ce qui facilite la logistique transport. Et puis, je ne sais pas trop pourquoi, le Vercors et ses hauts plateaux ont toujours eu un raisonnement un peu mystique en moi et cela faisait longtemps que je voulais découvrir ce lieu.

Nous avons donc bouclé les sacs pour trois jours à la Toussaint. L’objectif était simple : rejoindre Corrençon-en-Vercors depuis Chichilianne en prenant le temps de savourer l’automne sur les Hauts Plateaux. Voici le récit de ce beau trek automnal le long du GR91.

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Jour 1 - De Paris au Mont Aiguille


Pour cette aventure, je serai accompagné de mon pote Geoffroy, Jeff pour les intimes. C’est gare de Lyon que nous nous retrouvons pour un départ matinal en direction de Grenoble. Nous y serons 3h plus tard Ô magie du Train à Grande Vitesse !

Pour la suite nous prendrons un TER qui nous déposera à Clelles. La gare et le village sont perdus au milieu de nulle part, ça y est, on y est, on peut commencer notre randonnées !

Celle-ci commence par une petite déconvenue, étant donné que Jeff a oublié sa carte mémoire d’appareil photo ! Je serai donc le reporter pour les prochains jours, lourde tâche que voici !

La première étape de la rando consiste à rejoindre Chichilianne et plus précisément la Richardière, au pied du Mont Aiguille. Il est environ 13h on a encore quelques heures devant nous avant la nuit.

En toile de fond de cette première étape, le magnifique Mont Aiguille, proéminence rocheuse culminant, seul, à 2087m. C’est un lieu historique pour l’Alpinisme car c’est la première « véritable » ascension réalisée en 1492. C’est également notre objectif de la journée car nous avons l’intention de bivouaquer vers le Col de l’Aupet.

Le chemin n’est pas train difficile jusqu’à la Richardière et relativement plat. Nous tournons au fur et à mesure autour du mont qui nous présente différents profils.

Une fois à la Richardière (1000m), nous attaquons le vif du sujet avec la montée au travers de la forêt domaniale de Chichilianne. Nous prenons rapidement de l’altitude et pour ma part je lutte un peu et j’ai le souffle court. Jeff, lui caracole en tête. Il commence à se faire tard et le soleil baisse à vue d’oeil.

Nous arriverons à l’épaulement sous le Mont Aiguille vers 16h, pour ma part exténué… Nous ne pouvons pas boire à notre soif car il n’y a pas d’eau dans le coin. Nous espérons en trouver demain à la fontaine de Bachassons. Pour le moment on installe le camp qui offre une belle vue sur le Mont Aiguille et la vallée environnante. Comme il fait encore jour nous partons tenter de trouver de l’eau sur le versant nord mais rien…on rentre bredouille.

Les températures chutent vite et le vent n’arrange rien ! Nous nous réfugierons dans nos duvets très tôt après un repas pris à la hâte ! Nous avons suffisamment d’eau pour ce soir mais il faut que l’on en trouve demain.

Comme souvent avec les premières journées, la mise en jambe n’a pas été facile mais nous sommes tout de même content d’être ici bien emmitouflés dans nos duvets.

Jour 2 - Du Mont Aiguille à la Fontaine du Playe


La nuit n’a pas été trop froide, nous nous étions équipés en connaissance de cause. L’aube nous réserve un lever de soleil rougeoyant et la météo est au beau temps, tout ce qu’il faut pour attaquer la journée du bon pied !

Le petit déjeuner sera frugal et rapide car le manque d’eau ne nous permet pas de faire un thé ou un café. On reprend donc la route assez rapidement une fois le camp plié.

La première étape nous emmène au Pas de la Selle qui sera notre porte d’accès aux hauts plateaux. Nous laissons les arbres derrière nous dans la montée qui se fait donc de plus en plus minérale. La vue jusqu’au col est merveilleuse : en contre bas la vallée nimbée des brumes matinales et le Mont Aiguille planté là dans toute sa splendeur.

L’arrivée au pas de la Selle révèle enfin les Hauts Plateaux et cela vaut le coup ! On se croirait dans le Rohan du Seigneur des Anneaux : de grandes landes d’herbes rases à perte de vue avec quelques arbres ici et là. C’est très beau et il y a personne surtout !

Nous bifurquons ensuite vers le Nord en quête de la fontaine des Bachassons. Sur la route nous croisons une petite cabane perdue dans la pampa, on y fait un stop 2min.

Nous cherchons la fontaine que nous trouverons un peu plus loin. Elle coule doucement mais elle coule, c’est déjà ça ! On remplie nos bouteilles à fond (3L/personne).

On reprend la route en direction de la Cabane des Aiguillettes pour prendre un café. Il fait beau mais ça souffle très fort, au point de nous déporter. La vue est très belle avec le Grand Veymont (2341m) en toile de fond tout coiffé d’un joli chapeau nuageux.

Nous arrivons rapidement à la Cabane des Aiguillettes mais celle-ci est déjà occupée par d’autres randonneurs avec qui nous nous installons le temps d’un café.

Les nouvelles ne sont pas bonnes par contre : nos compagnons de pti déjeuner nous informent que de nombreuses fontaines sont complètements à sec. Cela n’augure rien de bon ! On prend donc des bouteilles en plus que l’on remplie avec un peu de neige fondue au réchaud… On espère tout de même trouver un peu d’eau sur la route…

Nous repartons après cette bonne pause un peu « inquiet » de ce problème d’eau… nous verrons bien. Initialement nous voulions grimper en haut du Grand Veymont mais comme il est tout encapuchonné nous décidons d’obliquer plein ouest et de récupérer le GR91 plus tôt que prévu.

Nous passons donc par le Pas des Chattons où nous attend une belle surprise ! C’est en effet ici que nous attendent une dizaine de bouquetins littéralement en train de paître sur le chemin… Nous nous approchons avec précaution pour ne pas les effrayer au point de se retrouver à moins de 10m d’eux. C’est même à nous de nous décaler du chemin pour passer car ces messieurs (il n’y a que des mâles) ne prennent pas la peine de bouger… On en profite pour quelques photos !

J’avais entendu dire que la faune ici était peu craintive mais à ce point ! Comme je le disais nous ne sommes en présence que de mâles ici, les femelles sont plus haut avec leurs petits.

Le paysage change rapidement après le Pas des Chattons. Nous perdons de l’altitude, les arbres refont donc leur apparition en nombre. Ceux ne sont que des conifères par contre, les conditions étant toujours rudes ici en hiver.

Nous tomberons, un peu par hasard, sur notre premier Scialet un peu plus loin. Les Scialets sont des sortes de trou sans fond (tout du moins en apparence) qui sont dû à la nature même du sous-sol de Vercors. En effet celui-ci est principalement constitué de calcaire et est donc particulièrement sujet à l’érosion par les eaux. C’est d’ailleurs ce sous-sol karstique qui fait du Vercors un zone si aride car l’eau disparaît directement dans les anfractuosités du terrain. Dans tous les cas faut pas tomber dedans !

Nous rejoignons le GR91 un peu plus loin, au Nord-Est de la « Grande Cabane ». Nous suivrons à présent de GR qui traverse le Vercors de part en part. Direction plein nord.

On s’arrête un peu plus loin un peu avant la fontaine des Serrons pour casser la croûte. La vue est belle sur le Grand Veymon.

Nous poursuivons vers la fontaine des Serrons. Même si on nous a dit qu’elle était à sec on fait un détour de 100m pour aller voir. Et bien certes ça coule pas bien fort mais ça coule tout de même ! On décide donc de remplir toutes les bouteilles avec de la bonne eau (la moitié était remplie avec de la neige fondue et pas bien propre).

Bon il faut 10min par bouteille et on a 6 bouteilles à faire … Une bonne pause en perspective, mais ça nous va on est pas pas mal là au soleil.

9L plus tard on reprend notre chemin avec le soleil dans le dos.

Les paysages oscillent entre de la forêt au sol assez rocailleux et des espaces ouverts où croiser des bisons ne serait pas étonnant. On avance vite, c’est plaisant. On a pas croisé grand monde depuis notre départ de la cabane des Aiguillettes.

Plus loin nous croisons la fontaine de la Chaux qui ne coule quasiment pas (juste un goutte à goutte). On récupère un peu d’eau qui stagne dans le tuyau pour boire à la pause.

Nous poursuivons notre route dans le maquis sur encore 2km en direction de la fontaine du Playe, on compte bivouaquer non loin en espérant y trouver suffisamment d’eau.

Et nous avons de la chance car la fontaine a encore un débit acceptable. Nous aurons donc suffisamment d’eau, ce soir, pour boire à notre soif et cuisiner. Nous installons le camp juste à côté. La vue est belle d’ici mais les températures chutent vite avec le crépuscule et il a toujours beaucoup de vent.

Nous ferons un bon repas bien riche en comparaison de la veille mais nous ne nous attarderons pas dehors car il caille fort ce soir. Direction le duvet à 18h30 pour s’endormir pas très longtemps après. Une jolie journée avec pas mal de diversité en terme paysage et surtout une vraie immersion dans le Vercors sauvage.

Jour 3 - De la Fontaine du Playe à la Cabane de Carrette


Nuit fraîche mais pas de soucis avec les gros duvets. Le petit déjeuner sera plus sympa que celui de la veille étant donné qu’on a de l’eau. Nous faisons d’ailleurs le plein des bouteilles au maximum avant de partir car nous ne croiserons pas d’autres fontaines a priori et ce soir nous serons à la cabane de Carrette, il nous faut donc des réserves.

Nous reprenons la route en passant à côté de la Cabane de la Jasse du Play qui exhale une bonne odeur de feu de bois au passage…

Le chemin se poursuit ensuite au travers de la forêt et par de petites dépressions. Il y a un côté labyrinthique agréable. Un peu plus loin, non loin de la tête de cognaux, on surplombe la forêt et le soleil levant offre une belle lumière. On en profite pour faire une pause et faire des photos aériennes car on peut enfin faire voler le drone étant donné que le vent est tombé.

Nous continuons notre route le long du GR91. Les paysages sont toujours aussi beaux. La progression est rapide car depuis la veille nous sommes sur un faux-plat descendant.

Le GR91 nous emmène ensuite au travers du Canyon des Erges. Alors ce n’est pas le Grand Canyon non plus mais c’est originale, le sentier est encaissé entre deux falaises de 20m de haut environ aux formes organiques parfois.

Petite pause repas non loin du Pot du Play après la traversée du canyon. On a perdu un peu d’altitude depuis ce matin et cela se ressent par la présence de feuillus de plus en plus nombreux.

Nous atteignons ensuite rapidement la plaine de Darbounouse. Je trouve cet endroit magnifique notamment au moment où nous y sommes car les nuages créés des jeux d’ombres au sol tout à fait beau. On se croirait dans les Grandes Plaines américaine et on se serait pas surpris de voir un troupeau de bison en train de paître.

Séance photo pour immortalisé le moment.

De retour dans la forêt il ne nous reste plus beaucoup de distance jusqu’à la Cabane de Carrette. La météo a rapidement tournée à la grisaille et les températures ont chuté au passage.

Nous arrivons relativement tôt à la cabane qui est nichée dans une petite dépression à l’Est du chemin. Nous aurions pu continuer jusqu’à Corrençon mais nous voulions profiter de cette dernière nuit dans la forêt.

La cabane est déjà occupée par une maman, sa fille et une amie, nous partageons un thé avant qu’elles reprennent le chemin du retour.

Etant donné qu’il y a un petit poêle, nous allons voir dans les bois alentours si nous pouvons trouver un peu de bois mort mais la récolte est pauvre. Cela permettra peut être de gagner quelques petits degrés…

La cabane est on ne peut plus simple : une emprise rectangulaire avec poêle dans un coin et une table au milieu de la pièce, au fond un escalier mène à l’étage, un simple plancher en bois, prévu pour dormir. Sans être nickel ce n’est pas trop sale non plus, ça ira bien pour ce soir.

Notre solitude est vite interrompue car deux voyageurs arrivent : une fille et son petit frère qui viennent également passer la nuit ici, cela n’en sera que plus sympa.

L’heure passe vite et nous en sommes déjà au repas où nous partageons nos victuailles. Le poêle chauffe très peu et on est pas mécontent d’être à 4 ça réchauffe un peu.

Malheureusement, nous ne resterons pas à 4 car l’un de nos acolytes ne s’est pas senti bien en fin de repas et ils ont fait le choix de rentrer à leur voiture car ils pressentaient le besoin de voir un médecin rapidement… Dommage et pas cool pour eux car ils venaient exprès de Toulon…

Nous voilà de retour seuls. On profite de la fin de soirée au calme et au froid à la lumière de la bougie ! Bucolique !

Dodo tôt pour changer, demain retour à la civilisation.

Jour 4 - Arrivée à Corrençon et à la maison


On a pas trop mal dormi même si il a dû faire froid dehors comme en témoigne le magnifique paysage givré que nous réserve le réveil.

Commençons la journée par une session photo :

Le petit déjeuner prit, nous continuons d’admirer ce spectacle matinal dehors et en vue aérienne :

Ce moment contemplatif  passé, nous faisons les sacs une ultime fois, nous rangeons la cabane et c’est reparti, direction Corrençon-en-Vercors. Mais avant cela nous faisons un petit crochet par une grotte non loin de la cabane qui abrite une source.

On la trouve après quelques hésitations. Le lieu est assez sympa et surtout pratique si on a besoin d’eau.

Nous prenons ensuite effectivement la direction du village. Le chemin passe par un double lieu d’intérêt : la borne du 45e parallèle qui symbolise cette latitude ainsi qu’un monument à la mémoire des maquisards du Vercors car les Hauts Plateaux ont été un haut lieu de la Résistance durant le Seconde Guerre Mondiale.

Le chemin qui suit nous ramène à la civilisation. Il devient quasiment carrossable et serpente entre le golf et les circuits de ski de fond… Nous arrivons à Correçon-en-Vercors peu de temps après.

Jeff poussera jusqu’à Villard-de-Lans à pied mais j’opterai pour le stop de mon côté car j’ai une vive douleur au genou qui est apparue depuis hier…

Villard, qui est tout à fait sympathique comme ville, marque bien la fin du voyage, un pti coup de bus jusqu’à Grenoble et de train vers Paris et nous voilà au bercail…


Conclusion

Le Vercors aura tenu ses promesses : quel lieu extraordinaire ! A seulement 1h de route de Grenoble et tellement isolé. Il y a vraiment un sentiment de bout du monde ici. J’ai particulièrement été surpris par la variété des paysages et de leur étagement, en seulement 100m de dénivelé on passe de la plaine herbeuse à la forêt. 

La rando en elle même est vraiment sympa et accessible. Le seul point d’attention c’est l’eau, il faut se renseigner un peu en avance mais il existe ce site pour savoir l’état des fontaines : Lien

Je vous conseille donc d’aller découvrir ce beau coin de France aussi bien en été, en automne ou même en hiver en ski de rando ou raquettes.


Cirque de Gavarnie depuis le refuge de Baysselance - Pyrénées

Traversée Cauteret - Gavarnie

4jours

de marche

40km

parcourus

2750m

D+

2jours

de pluie...

Voilà quelques temps que nous voulions découvrir les Pyrénées et notamment le Parc National (Lien vers le site du Parc). Nous avons donc profité de nos vacances estivales pour y randonner quatre jours depuis Cauteret vers Gavarnie . Un petit trek entre lacs, refuges et cols somptueux.

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Jour 1 - De Cauteret au Lac d'Estom


Nous sommes arrivés la veille à Cauteret. La ville est sympathique et bien active. Elle a également l’avantage d’être facilement accessible en train (avec un peu de bus à la fin). Dernier petit restaurant et surtout dernière nuit au chaud avant d’attaquer 4 jours en montagne.

Remarque sur la durée de la rando : nous avons choisi de prendre notre temps durant cette traversée et de savourer la montagne. Certaines journées, notamment la troisième, sont donc relativement courtes mais cela fait de bien de ne pas avoir à courir. La traversée doit être réalisable en 2 jours je pense en y allant à un bon rythme.

Nous sommes donc prêt pour monter au lac d’Estom en cette matinée. Le temps est à la grisaille et il ne fait pas très chaud. Nous rejoignons le début du chemin qui se trouve proche de l’intersection de l’Avenue du Mamelon Vert et de l’Avenue Charles Thierry (coordonnées GPS : 42°53’17.7″N 0°06’58.2″W). Le début du chemin grimpe au dessus de la ville dans le sous-bois. Nous sommes accompagnés de quelques randonneurs matinaux.

La section jusqu’à la La Raillière (1050m) ne présente pas un grand intérêt, on suit la route d’un peu plus haut sur un sentier « aseptisé ». L’arrivée à l’établissement thermale nous immerge dans une vraie foule. C’est la zone de départ pour le fameux Lac de Gaube. De notre côté nous bifurquons vers la montée du Lac d’Estom, il y a encore pas mal de monde avec nous.

La végétation change peu à peu, il y a à présent moins de feuillus et plus de conifères. Nous suivons la Gave de Lutour, le paysage est plus joli à présent mais le ciel se fait de plus en plus menaçant…

Après quelques temps nous passons vers la Fruitière qui marque la fin de la route. Nous rejoignons enfin des zones moins « civilisées ». Nous nous arrêterons un peu plus loin pour casser la croûte à côté de la rivière et avec un troupeau de vache pour l’animation. Il a toujours pas mal de monde sur le chemin.

La fin de la montée vers le lac se fera sous la pluie. Cette portion sera longue, c’est notre première journée de marche depuis longtemps, les sacs pèsent et la météo n’arrange rien. Sous le soleil la montagne doit être belle mais en l’occurrence on en profite pas trop.

Nous profiterons du petit Refuge pour se réchauffer un peu avec un thé. Ils sont complet ce soir, nous dormirons donc sous la tente. Nous l’installons un peu sous le refuge afin d’être à l’abri du vent cette nuit. On est pas trop mal même si ce n’est jamais drôle de bivouaquer sous la pluie mais ça fait partie du jeu…

Au final, une première bonne journée avec ce qu’il faut de dénivelé et des conditions météos peu sympathiques… Espérons que demain soit mieux, on verra.

Jour 2 - Du Lac d'Estom  aux Oulettes de Gaube par le Col d'Arraillé


Une bonne nuit froide et humide comme on les aime… Le réveil n’est pas des plus agréable ce matin et on préférerait rester au chaud dans le duvet mais bon il faut y aller…

Il ne pleut pas pour l’instant mais le ciel est totalement couvert et gris. Une fois en route on attaque la montée vers le Col d’Arraillé (2583m), le sentier offre une belle vue sur le lac aux eaux vertes.

La météo se gâte au fur et à mesure, les températures chutent, on se retrouve vite dans la brouillard et les quelques personnes que nous croisons nous disent qu’il y a de la neige fraîche au col… Rapidement, nous serons sous nos premiers flocons… L’ambiance est morose, nous n’avons pas très bien dormi, il fait à présent vraiment froid et il neige au moins d’août… le Charme de la Montagne !

Nous arrivons enfin au Col ! La montée a paru interminable avec ce temps … Il a bien un petit peu de neige en haut mais rien de méchant. Malheureusement, le brouillard nous bouche toute la vue qui doit pourtant être belle par beau temps.

Nous entamons la descente après une petite pause repas. On perd vite de l’altitude et ce versant est un peu plus abrité on se réchauffe donc un peu. Nous avons même droit à nos premiers rayons de soleil depuis notre départ de Cauteret… Le temps a l’air de vouloir changé mais c’est timide pour l’instant. Nous ne sommes pas les seuls à apprécier un peu de chaleur comme en témoigne notre rencontre avec une Marmotte peu farouche.

Nous arriverons rapidement au Refuge des Oulettes de Gaubes, c’est un endroit superbe ! Les Oulettes s’étendent au pied du Vignemale dans une sorte de mini vallée cernée de hautes murailles.

Nous ferons une pause au refuge avant d’aller monter la tente dans les espaces prévus à cet effet à l’ouest des Oulettes. Il n’y a pas grand monde pour l’instant mais il y aura pas mal de tentes ce soir.

Une fois la tente montée nous avons la visite d’un curieux qui a bien compris que les randonneurs sont généreux en pommes ou d’autres friandises !

La météo en fin de journée sera changeante avec quelques passages ensoleillés mais surtout de la grisaille et de la pluie. Les températures ont également beaucoup chuté ce soir. Nous nous emmitouflons donc dans la tente en espérant passer une nuit pas trop froide.

Dommage que la météo est été si moche aujourd’hui mais on a tout de même fait une bonne journée de marche et les Oulettes sont très belles. En fin de soirée, la face du Vignemale jouera à cache cache avec nous, nous offrant de belles images.

Jour 3 - Des Oulettes de Gaube au Refuge de Bayssellance


La nuit a été difficile ! Il a fait très froid comme en témoigne notre tente toute recouverte de glace ce matin. J’avais pris pour ma part un duvet plutôt typé été (confort 5-10°C) j’ai donc dû dormir avec la doudoune pour gagner en confort. Heureusement Hélène avait un bon duvet confort 0°C.

Il a fait froid mais ce matin, Ô bonheur, il fait grand beau !!! Nos premiers rayons de soleil après 2 jours de mauvais temps quel bonheur ! Les Oulettes de Gaube révèlent toute leur beauté sous les rayons matinaux. La face nord du Vignemale est superbe. Tout cela fait du bien au moral.

Nous sortons toutes nos affaires que nous mettons à sécher sur un grand rocher. Après 2 jours de pluie tout était humide. Nous enchaînons avec le petit déjeuner que nous partageons avec un autre couple de campeur. On sent bien que ce matin tout le monde prend son temps pour profiter de la météo.

Nous ne nous pressons pas pour plier le camp et ce n’est qu’à 11h que nous reprenons la route direction le refuge de Baysselance. C’est une petite journée en perspective mais comme je l’ai dit en introduction nous voulions profiter de la montagne et de ses paysages grandioses et nous ne serons pas déçus le soir venu.

Première étape, reprendre la route de la veille et rejoindre la bifurcation que nous avions pris sous le col d’Arraillé. Il y a un peu de monde sur le chemin mais c’est raisonnable. On s’arrête souvent prendre des photos car nous voyons enfin à plus de 200m ! On découvre en contrebas le Lac de Gaube et en face de nous les magnifiques roches rouges des montagnes fermant l’ouest des Oulettes.

Une fois la bifurcation dépassée, la montée se fait plus raide mais la vue sur le Vignemale et le petit glacier qui résiste tant bien que mal motive bien et nous fait avancer.

Nous arriverons finalement assez rapidement à l’Hourquette d’Oussoue (2734m) avant de redescendre vers le refuge de Baysselance (2651m). Nous découvrons une toute nouvelle vue qui s’étend à présent vers l’Est avec au loin Gavarnie. L’emplacement du refuge est superbe.

Nous croisons pas mal de personnes qui ont fait le chemin depuis le barrage d’Oussoue pour gravir le Petit Vignemale et ses 3032m.

Notre arrivée au refuge sera accompagnée d’une bonne omelette au fromage et d’une belle part de tarte ! Ça change des lyophilisés. L’équipe du refuge est très sympa.

Nous sommes en début d’après midi et nous profitons du soleil.

Nous irons finalement monter la tente un peu à l’écart, proche de la falaise, sur un promontoire qui nous offre une vue absolument merveilleuse sur la Montagne avec, au loin, le cirque de Gavarnie.

La soirée sera magique. Ce ne sera qu’une succession de lumières changeantes, de jeu d’ombres, de nuages aux formes fabuleuses. Un de mes plus beau bivouac en terme scénique et quel bonheur d’avoir enfin cette météo !

Nous nous endormirons donc au dessus d’une mer de nuage rougeoyante pour une nuit encore bien fraîche en perspective.

Jour 4 - Ascension du Petit Vignemale et descente à Gavarnie


La nuit a été froide mais rien de bien méchant. Le programme de la journée est chargé : ascension du Petit Vignemale (3034m) et ensuite longue route jusqu’à Gavarnie.

Pour l’ascension nous voyagerons léger : nous laissons les sacs au refuge pour simplement prendre de l’eau et nos appareils photos. Le temps est au grand beau, c’est parfait !

Première étape rejoindre l’Hourquette d’Oussoue à 100m au dessus du refuge, c’est chose rapidement faite. On oblique ensuite sur la gauche pour suivre un ensemble de sentiers plutôt clair en direction du sommet. Il est tôt nous ne sommes que deux groupes à faire la montée pour l’instant.

Le sentier est assez rocailleux, il faut faire attention à ne pas se prendre une pierre qui pourrait venir du dessus ou bien en décrocher sur les camarades en dessous.

Nous arriverons au sommet en à peine une heure. La vue d’ici est absolument magnifique ! Au nord les Oulettes de Gaube qui s’étendent sous un précipice vertigineux, à l’Est la chaîne des Pyrénées qui se poursuit à perte de vue. C’est somptueux ! Nous photographions, nous observons, nous profitons du moment surtout que nous sommes quasiment seuls à cette heure.

Retour au refuge après ce beau moment., il y avait déjà beaucoup plus de monde dans la montée. On s’arrête le temps d’un café et on attaque la longue (!) descente vers Gavarnie : au programme 1200m de D- et 10km à vol d’oiseau donc facilement 15km au total…

Le début du sentier fait rapidement perdre de l’altitude, on évolue dans les gorges creusées par la rivière. Les paysages sont beaux. Il y a quelques marmottes pour nous accompagner.

Nous arriverons rapidement aux Oulettes d’Oussoue et son barrage. Il fait très chaud à présent étant donné que l’on a perdu beaucoup d’altitude et que le soleil tape fort. Petite pause repas et on reprend la route. On suit le GR10 à environ 1800m. Les paysages ont bien changé. Nous avons quitté la haute montagne pour les alpages et il y a de nombreuses vaches. On nous expliquera d’ailleurs que ces vaches sont toutes espagnoles car un ancien traité Napoléonien laisse l’accès estival à nos amis ibériques…

La fin de la rando, même si les paysages sont beaux, sera très longue ! Entre les 1600m de D- cumulés sur la journée, la distance horizontale et les températures, nous serons content d’arriver à Gavarnie dans la perspective d’une bonne douche chaude, d’un bon lit et d’un restau !

Joie nuancée par la foule impressionnante que le cirque attire. On se croirait presque sur le périph parisien tant il y a de voiture et sur les champs Elysées tant il y a de monde. Par contre tous disparaissent après 18-19h et la ville devient morte jusqu’au lendemain 8h pour une nouvelle marée humaine. Toutefois le cirque vaut le coup d’être visité car c’est impressionnant. Nous n’avons pas eu le temps de la faire mais la rando jusqu’à la brèche de Roland à d’ailleurs l’air super.


Conclusion

Pour une première dans les Pyrénées nous n’avons pas été déçu ! Malgré les premiers jours de mauvais temps nous avons tout de même pu profiter de la beauté des paysages sur la deuxième moitié du trek. Cette traversée offre un bon patchwork des possibilités que réservent les Pyrénées. 

Ce qui est sûr c’est que nous reviendrons car nous n’avons pas eu beaucoup de temps et la liste de randonnées qui font envie est longue : la Brèche de Roland, la Vire aux Fleurs, le Néouviel, … pour ne citer qu’eux.

Nous vous conseillons donc d’aller découvrir ou redécouvrir cette belle chaîne de montagne qui s’étend tout de même sur 400km, il y a de quoi faire …