Orientation en Randonnée

Les bases de l'orientation en randonnée

Bien qu’en France les sentiers soient particulièrement bien balisés, il est toujours rassurant d’avoir quelques bases d’orientation. Une fois celles-ci acquises on pourra envisager de sortir des sentiers battus et partir à la découverte de « Terra Incognita »

Cet article a donc pour but de vous présenter quelques techniques de base et les instruments d’orientation en randonnée. D’autres articles traiteront plus particulièrement de points importants comme la lecture des cartes ou bien l’utilisation d’une boussole.

Préparer son itinéraire

Comme souvent, une bonne préparation facilitera la randonnée et vous permettra d’éviter quelques erreurs. Pour ce qui est de l’orientation, la préparation passe par plusieurs points :

Prévoir son itinéraire

Prévoir son itinéraire est essentiel. Que ce soit pour une petite randonnée balisée ou un long trek sauvage, il faut savoir à l’avance où l’on va. On ne peut pas se permettre de découvrir sur place. Evidemment une randonnée de 2h sera très rapide à « repérer » mais je vous conseille de le faire tout de même. Ainsi vous devez être capable de « réciter » la rando : « je commence par une montée sur 500m ensuite, après la cascade, je continue sur la gauche, 30min plus loin j’arrive au refuge et alors je continue vers… », ainsi vous pourrez anticiper les obstacles ou bien réagir plus rapidement si vous vous égarez.

Pour les longues randonnées je prévois également des itinéraires de substitution si j’estime qu’un passage est douteux ou pour me garder des portes de sortie en cas de problème. Je les trace ensuite sur ma carte et/ou je les enregistre dans le GPS.

Repérer les endroits intéressants

Une fois l’itinéraire planifié, il est préférable de repérer les points intéressants que ce soit scénique mais également pratique. Par exemple cherchez à voir si l’eau sera facilement accessible ? Non, il y a-t-il des sources ? Oui, je les surligne alors sur ma carte ou je les enregistre en avance dans mon GPS. Repérez également les refuges et les abris, vous mettrez moins de temps à les retrouver ensuite, surtout si, sur le moment, vous êtes dans l’urgence.

Repérer en avance ces points d’intérêts vous permettra également de plus facilement vous orienter.

Le balisage "officiel"

Commençons avec le moyen d’orientation le plus simple : la balisage « officiel ». J’entends par ce terme tout ce qui est mis en place par la gestion du parc, la FFRandonnée ou autre. Nous avons en France la chance d’avoir des sentiers extrêmement bien balisés ce qui rend la randonnée très confortable mais ce n’est pas de cas dans tous les pays. Renseignez vous en avance.

Les GR

Les sentiers de Grandes Randonnées sont gérés par la Fédération Française de Randonnées (FFRandonnée) et peuvent s’étendre sur des centaines de kilomètres. Ils sont toutefois parfaitement balisés grâce aux fameuses marques rouge et blanche. Si bien que vous pouvez quasiment les suivre sans carte. J’ai d’ailleurs réalisé le GR54 et la Traversée de le Réunion sans carte ni GPS, simplement grâce au marquage. Pour suivre un GR rien de plus simple :

  • deux bandes horizontales blanche et rouge : tout droit
  • une flèche gauche ou droite constituée d’une bande rouge et blanche : tourner dans la direction indiquée
  • deux bandes rouge et blanche qui se croisent : mauvaise direction !
Balisage GR
Balisage GR – Source Wikipedia

Cela fonctionne également avec les PR (Petite Randonnée) mais les bandes seront jaunes et les GR de Pays avec des bandes jaune et rouge.

Le balisage des Parcs Naturels

Vous retrouverez également un balisage de très bonne qualité dans les Parc Nationaux et Régionaux . Celui est assuré grâce à des panneaux jaunes, facilement visibles de loin et indiquant le lieu actuel, les principales directions, les durées associées et l’altitude. Les durées affichées sont à adapter en fonction de votre condition physique mais elles sont en générales assez larges.

Ce marquage sera certainement amplement suffisant dans 90% des cas en France, à l’étranger cela dépend de la qualité du balisage.

S'orienter grâce à son environnement

Que ce soit en montagne, en forêt ou ailleurs, l’environnement dans lequel vous évoluez recèle d’indices pour vous aider à vous orienter. On pensera tout de suite au fameux lichen qui pousse sur le côté nord des troncs ou au soleil par exemple.

Lorsque vous marchez sur un chemin peu ou pas balisé, essayez donc d’évaluer votre direction et votre position grâce à tous ces détails. Pour savoir votre direction basez vous par exemple sur le soleil : dans l’hémisphère nord il évolue d’est en ouest en passant par le sud (et par le nord dans l’hémisphère sud), c’est un bon indicateur. La topographie du terrain aide aussi, cela passe par des choses toutes bêtes : est-ce qu’on monte ? Qu’on descend ? La végétation a-t-elle changé, ai-je tourné à gauche ? à droit ? Reliez toutes ces informations à ce que vous savez du chemin, à ce que montre votre carte ou gardez le en tête si il faut faire demi tour plus tard.

Lorsque l’on a des doutes sur le chemin on peut également chercher des traces de pas ou les branches cassées, ce ne sont pas des indications absolues mais ça peut rassurer…

Le cas des cairns : ces pyramides de cailloux créées par l’homme sont un excellent indicateur car ils se voient de loin et perdurent dans le temps. C’est souvent une indication très efficace. Soyez toutefois attentifs car des petits malins peuvent créer des cairns qui induisent en erreur, leur création est d’ailleurs interdite dans certains pays. N »hésitez pas à ajouter votre propre pierre à l’édifice.

Les points culminants sont également de bons repères, que ce soit un sommet, un clocher ou un arbre remarquable.

Au final il faut prendre le temps de lire et d’analyser son environnement, faites preuve de bon sens et en cas de doute posez vous le temps d’être sûr de ce que vous faites. On ne parle pas ici de devenir un trappeur qui lit une empreinte animale mais tous ces petits détails permettent un bon suivi de votre évolution.

Le duo gagnant : carte et boussole

Nous attaquons à présent les outils de navigation : la carte et la boussole. Ces deux outils travaillent ensemble. On peut certes utiliser une carte seule si on connait la direction du nord mais ensemble on peut tout faire. Leurs avantages : autonomie illimité, indépendance vis à vis d’une technologie tierce, fiabilité,…

Ainsi et moyennant un peu d’entrainement, vous pouvez faire un point (connaitre votre position), estimer et suivre un cap, estimer des distances,… tout ce dont vous avez besoin pour naviguer en terre inconnue.

Je consacrerai un article complet à l’utilisation de la boussole car il y a beaucoup de choses à dire. Si vous partez en rando, prenez en une avec mais apprenez à vous en servir avant.

Les systèmes GPS

Le GPS (Global Positionning System) est omniprésent de nos jours. Je ne développerai pas tous les aspects techniques associés mais en résumé, celui-ci se base sur une constellation de satellites pour estimer votre position sur le globe (il faut « voir » au moins 4 satellites pour avoir une position). En randonnée, le GPS est présent sous forme d’appareils de guidage avec un fond de carte ou bien dans des monstres par exemple, celui de votre smartphone peut également être utile, il y a même des applications dédiées. Dans tous les cas, ces systèmes permettent de savoir votre position à quelques mètres près, de suivre un itinéraire pré-établi ou bien de retrouver votre route.

Bien que fiable, il faut être prudent avec le GPS. Ce n’est pas un système magique et il peut connaitre des erreurs, de plus celui-ci peut être dépendant de la topographie ou de la météo pour acquérir les satellites. Son principal défaut tient au fait que ces appareils fonctionnent sur batterie, ils ont donc une autonomie limitée, peuvent tomber en panne et sont relativement fragiles. En clair ne vous basez jamais entièrement sur le GPS surtout en zone reculée et pour de longues durées.

Lors de treks sur de longues durées, je pars avec une montre GPS qui contient mon itinéraire prévu ainsi que les points d’intérêts tels que des sources, des refuges, des abris, … en gros tout ce qui peut m’aider en cas de pépin. J’ai toujours une carte papier à côté (et une boussole) et je ne me sers de la montre que pour avoir rapidement mes coordonnées et également enregistrer mon parcours (utile pour les souvenirs mais également en cas de pépin).

L'altitude

L’altitude est une donnée très utile car elle peut permettre de savoir où l’on est (en cherchant sur la carte le croisement de l’isoaltitude et du chemin) mais également d’anticiper ce qu’il reste à faire comme montée ou descente.

Toutefois l’altitude n’est pas toujours facile à obtenir. Le GPS ne fournit pas toujours une altitude très précise et celle-ci dépend beaucoup de la qualité de réception. L’autre solution est l’altimètre barométrique. Cet instrument se base sur la pression atmosphérique. Très précis lorsqu’il est calibré, l’altimètre a le gros défaut de dériver dans le temps. En effet, la pression atmosphérique dépend de l’altitude mais également de la météo (les fameuses dépressions et anticyclones). Si vous restez au même endroit pendant longtemps vous verrez donc votre altitude changer. Il faut donc la recaler de temps à autre. Pour ma part je le fait au point de départ car je sais où je suis et je peux donc lire une altitude précise sur ma carte et ensuite je refais un point dès que j’atteins un lieu à la côte facilement identifiable : col, refuge, sommet,…

L’altimètre ne sera utile que dans des zones à forte déclivité, en plaine n’en prenez pas…

Conclusions

Ces quelques techniques permettent de partir l’esprit plus serein en randonnée. Testez votre instrument avant de partir afin de vous familiariser avec car ce n’est pas une fois perdu que l’on veut apprendre à se servir de son GPS. Je le répète mais préparer bien votre itinéraire, votre orientation n’en sera que facilité. Anticipez également au maximum, en cas de doute posez-vous pour réfléchir et faire le point ou bien demandez votre position à quelqu’un si vous croisez du monde, ce serait dommage de marcher 1h et se rendre compte que ce n’était pas le bon chemin.

Une fois ces techniques acquises, on peut partir loin et longtemps, la navigation prend alors une toute autre dimension mais c’est également un plaisir. Si vous partez plusieurs jours, faites le point le soir avec votre groupe pour que chacun ait l’itinéraire en tête.

A présent que vous savez tout cela, il n’y a plus qu’à partir explorer !