Montagnes environnantes de Cilaos, La Réunion

Traversée de la Réunion

10jours

de trek

140km

parcourus

9000m

D+

3070m

Altitude du Piton des Neiges

Située au cœur de l’Océan Indien, l’Île de la Réunion est un véritable trésor en terme de paysages, de culture ou de randonnées. Afin de découvrir au mieux l’île et notamment le Cirque de Mafate, nous avons décidé avec Arthur, de suivre le GR-R2 qui traverse l’île de part en part.

D’une longueur de 140km et affichant environ 8000m de dénivelé positif, l’itinéraire part de Saint Denis, au Nord Ouest et rejoint Saint Philippe, au Sud-est en passant par les Cirques de Mafate et Cilaos mais également le Piton des Neiges et celui de la Fournaise. Les paysages qu’il traverse son magnifiques et l’immersion dans l’ambiance de l’île est totale.


Quelques mots sur la Réunion

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Avec ses 2500km² et ses 150km de diamètre, l’île de la Réunion est un petit bout de terre perdu dans l’Océan Indien situé à quelques centaines de kilomètre à l’est de Madagascar.

Sa situation, non loin du Tropique du Capricorne, la fait jouir d’un climat tropical ni trop chaud ni trop froid. Il fait toujours bon à la Réunion (ou un peu trop chaud parfois). Un des points particulier de l’île est la diversité des paysages : tropical humide, sec/aride, voir tempéré… et le passage d’un climat à l’autre est parfois très rapide. Cela est dû au fait que la Réunion est baignée par les Alizés, qui apportent la pluie à l’Est sur la « côte au vent »et qui sont arrêtés par le relief central de l’île et qui donc assèche la « côte sous le vent » à l’Ouest.

La Réunion est une île volcanique toute récente suivant les temps géologiques, en effet elle est née il y a tout juste 3 millions d’année. Elle culmine aujourd’hui à 3070m avec le Piton des Neiges, le volcan originel de l’île. Le volcanisme est aujourd’hui concentré au Piton de la Fournaise (2632m). C’est d’ailleurs un des volcans les plus actifs sur Terre, il se caractérise par une activité de point chaud effusive.

L’âge de l’île et son isolement ont favorisé un endémisme fort des espèces animales et végétales.

Son histoire « moderne » et humaine a commencé au XVIe avec les premières explorations par les Portugais. L’île est alors totalement inhabité, elle n’a pas connu e « peuple premier ». Les Français y débarque en 1642 et l’investissent au nom du Roi en la baptisant Île Bourbon en l’honneur de la famille Royale. Ce n’est qu’à la Révolution Française (1793) qu’elle sera renommée Île de la Réunion, d’une part pour effacer son passé « royal » et d’autre part en hommage à la Réunion des Gardes Nationaux Parisien et des Fédérés de Marseille  lors de « l’attaque » du Palais des Tuileries en 1792.

La Réunion est aujourd’hui une terre métissée où vivent, ensemble, des populations d’origine Malgache, Africaine, Asiatique ou encore Européenne. On peut croiser dans la même rue une Eglise, un temple Taoïste ou encore une Mosquée. Ce métissage a donné sa belle culture à l’île, métissage que l’on retrouve également dans la gastronomie locale qui mêle toutes ces influences.


Premier Jour : Arrivée et Premiers kilomètres

Le rendez-vous était donné le 23 Mai à Orly, j’y ai rejoint Arthur avec qui on va donc parcourir la Réunion pendant ces presque trois semaines. Le vol pour Saint Denis dure 10h, de nuit c’est parfait pour arriver pas trop fatigué le matin.

Nous étions attendu à l’aéroport par la famille de mon pote Julien. Après un saut chez eux pour déposer quelques affaires que nous reprendrons au retour, ils nous emmènent dans un restaurant local histoire de commencer à nous imprégner de la culture/gastronomie locale. On y découvre en particulier le Goyavier, un petit fruit rouge dont nous nous délecterons souvent durant le trek. Après ce bon repas, le dernier bon repas pour quelques jours, la famille de Julien nous dépose au début du chemin à la Providence. Leur accueil aura été super sympa et je les remercie encore.

Nous voilà à deux, au début du chemin avec 140km devant nous et quelques mètres de dénivelé, le tout ponctué régulièrement de la fameuse marque rouge et blanche des GR.

Le chemin débute par une montée régulière dans la forêt. Même si l’on est pas très loin de la « civilisation » on se retrouve vite immergé surtout que la végétation est dense. Le chemin est facile mais la fatigue du voyage, la mise en jambe et également le repas avec son verre de rhum arrangé à la fin nous ralentissent un peu mais on est pas pressé.

Nous continuons donc de monter tranquillement. Après 1h on est rejoint par un chien plus ou moins errant qui va nous accompagner une bonne partie du chemin restant.

Le GR arrive ensuite au Brûlé un petit village sympathique mais nous ne nous arrêtons pas. Il est déjà assez tard et on veut avancer encore un peu.

Nous poserons donc le bivouac un petit peu plus loin. Ne trouvant pas de coin sympa, on s’installera donc le long d’un sentier de forêt dans un coin sans charme. La tente, toute détendue après son stockage n’a pas fière allure. Pour le repas on essaie de se faire de la polenta mais on a pas de sel (petit oubli) et on l’a fait pas assez cuire. Résultat un repas vraiment pas bon. Avec le bivouac bas de gamme on peut pas dire que cette fin de journée soit comme on l’attendait mais pas grave demain sera mieux, on rentrera dans le vif sur sujet !


Deuxième Jour : Montée à la Roche Écrite

La première « mauvaise » fin de journée a été bien confirmée par une nuit bien pourrie, humide et froide… On reprend donc vite la route en direction de la Roche Écrite (2276m) pour le point de vue sur Mafate et le Piton des Neiges. On ne prévoit pas une journée très longue.

Nous continuons de progresser dans la forêt jusqu’au Gîte de la Plaine des Chicots. Comme hier, nous ne croisons pas grand monde.

Une fois au gîte, on quitte le GR pour bifurquer vers la Roche Écrite. La végétation est un peu plus clairsemée, du fait de l’altitude je pense (environ 1850m). On trouve un coin sympa un peu plus loin pour le bivouac de ce soir avec un bel espace herbeux et une table de pique-nique qui sera bien pratique pour la soirée.

Comme il nous reste un peu de montée à faire et que nous allons revenir ici, on trouve un petit coin pour cacher les sacs et on continue avec juste une bouteille d’eau. On évolue dans un environnement un peu moins humide avec des arbustes et non plus des arbres. C’est joli en plus il fait grand beau et il n’y a toujours pas grand monde qu’on croise.

Le problème c’est que quelques temps après notre départ, je commence à avoir un gros gros coup de fatigue, Arthur un peu aussi mais moins. On continue la montée mais je suis de plus en plus mal. Je pense que la fatigue du voyage et surtout le fait qu’on ait très peu mangé hier (polenta pas bonne), ni ce matin (erreur stupide) sont à l’origine de tout ça. On va y aller tranquillou ça devrait passer.

La fin de la montée est une horreur, je suis mort de chez mort… Le chemin et la montée sont faciles mais je n’ai vraiment plus d’énergie.

On arrive tout de même en haut finalement. L’arrivée à la Roche Ecrite dévoile subitement une superbe vue sur Mafate et au loin le Piton des Neiges. Malheureusement, comme nous sommes arrivés un peu tard dans la journée (après-midi) le cirque est entièrement recouvert de nuages. Cela arrive souvent a priori, privilégiez donc d’y aller en matinée.

La vue est quand très belle avec cette mer de nuage et le Piton qui dépasse légèrement. On se pose admirer. Il y a quelques personnes.

Toujours bien crevé et n’ayant pas de nourriture avec nous (erreur stupide de débutant), je demanderai à un aimable de randonneur un gâteau afin de remettre un peu de sucre dans le sang.

En tous cas le détour à la Roche Ecrite vaut vraiment le coup même si il y a des nuages.

La descente se fait plus facilement et on retrouve vite nos sacs et notre petit coin pour la nuit. On s’installe gentiment et on profite de la fin d’après midi en lisant, en se reposant. Comme nous sommes en altitude (environ 1900m), la température tombe vite et en plus on a le droit à quelques passages de nuage sur nous, il fait donc aussi humide.

On finit la journée par un gros repas, on ne fera pas l’erreur de la veille deux fois.


Troisième Jour : de la Roche Écrite à Deux Bras

Alors on est peut être sous le Tropique de Capricorne mais qu’est ce que j’ai eu froid cette nuit ! Je n’avais pas très bien anticipé la fraîcheur en altitude pensant que le climat local réchaufferai l’air mais vers 2000m il fait pas chaud surtout lorsque c’est humide comme hier.

En tous cas le soleil est de retour et le petit déjeuner (copieux) est agréable.

On reprend ensuite la route vers Dos d’Âne.

On rejoint rapidement le GR. Le sentier va alors longer l’immense falaise qui surplombe Dos d’Âne qui offre une vue absolument superbe, l’une des plus belles du voyage à mon avis.

Le sentier est légèrement descendant et donc très agréable surtout qu’il est assez ombragé et donc frais.

On attaque ensuite la descente sur Dos d’Âne le long d’une jolie crête. On commence tout juste à croiser quelques randonneurs qui doivent monter vers la Roche Ecrite.

Une fois à Dos d’Âne, nous nous mettons en quête d’une pharmacie car Arthur a une pénurie de produit lentille. On la trouvera rapidement mais pas de produit en stock…ça va être galère pour lui surtout surtout que la prochaine ville est dans quatre jours. On cherche ensuite un pti bar pour prendre un truc frais mais tout est fermé, même l’épicerie… Par contre il nous faut de l’eau pour la longue descente qui va nous emmener à Deux Bras. On en trouvera chez un sympathique habitant qui nous remettra sur la bonne route également car on a raté un embranchement.

La descente de 900m jusqu’à Deux Bras est impressionnante car le chemin suit vraiment la falaise et offre une belle vue mais il n’y a aucune difficulté si ce n’est les genoux qui commenceront à râler vers les 3/4 de dénivelé.

En bas de la descente on croise notre premier Îlet, l’Îlet Albert.

Un Îlet est un plateau locale isolé par des ravines et qui sert à former beaucoup de noms de petits villages à la Réunion comme Îlet à Malheur par exemple.

On continuera jusqu’à la Rivière des Galets pour y trouver un beau coin pour le bivouac. Après avoir monté le camp et comme il est tôt, on profite de la rivière pour prendre un bain et un peu laver les affaires, un vrai régal !

Nous finirons la journée en partageant le temps entre lecture, repos et un bon repas le soir. Cette journée a été vraiment sympa, j’ai hâte de vraiment arriver dans Mafate.


Quatrième Jour : de Deux Bras à Aurère

On se remet en marche en marche après une nuit pas terrible couronnée par un sympathique saignement de nez…

Le chemin suit le lit de la rivière pendant quelques temps. Il y a quelques guets à passer mais le guide et les indications du GR nous induisent en erreur nous faisant traverser la rivière à deux reprises alors que c’est inutile. Essayez donc de reste sur la rive de droite (dans le sens du courant).

On attaque ensuite la bonne montée de 700m qui va nous mener à Aurère. En haut de cette côte le véritable début de Mafate.

On déroule gentiment et ça passe bien surtout qu’on trouve au sommet pas mal de Goyavier bien rouge et super bons ! Ça fera des vitamines…

Nous rejoignons ensuite rapidement Aurère et le gîte auquel nous passerons la soirée après ces quatre jours sauvages. On commencera par une bonne douche bien méritée !!

Tous beaux, tous frais nous descendons ensuite au village. On ne croise pas grand monde mais c’est sympathique. Ici pas de goudron, pas d’asphalte, les « rues » sont en gazon, tout est très bien entretenu et fleuri. Il règne une ambiance sereine et décontractée.

Après ce petit tour du patelin, on retourne à la buvette et à l’épicerie pour ravitailler  un peu et surtout se prendre une bonne bière fraîche ! C’est alors que l’on découvre la « Dodo Citron » une bière sans alcool aromatisée au citron qui est un vrai bonheur après une journée de marche et qui nous accompagnera donc durant le reste du GR.

On retourne ensuite au gîte pour passer un après midi repos : sieste et lecture sont au programme.

Le soir, découverte du fameux Rougaille Saucisse auquel nous ferons honneur en nous resservant multe fois étant donné que c’est notre premier « vrai » repas depuis pas mal de jour et surtout que c’est excellent ! Evidemment le repas se finit par un délicieux rhum arrangé et en discutant avec les propriétaires de la vie dans la Mafate.

Pour parfaire cette journée repos : une nuit dans un vrai lit ! Parfait !


Cinquième Jour : De Aurère aux Orangers

Enfin une bonne nuit ! On décolle vers 8h30 direction Grand Place dans un premier temps.

La route est sympa et passe par des petits Îlet comme l’Îlet à Malheur. Les Îlets sont tous supers mignons avec toujours beaucoup de fleur.

On enchaîne ensuite une série de montée/descente dont des parties en plein soleil et ça tape déjà fort. Les paysages sont superbes, le sentier agréables. On se sent bien isolé du monde.

On arrivera à Grand Place 3h après notre départ au lieu des 4h annoncées, on a donc bien carburé. On ne croise vraiment pas grand monde hormis quelques locaux.

Il y a pas mal d’hélicoptères qui font des rotations pour ravitailler les villages. Mafate n’étant pas accessible par la route il ne reste que l’hélicoptère ou la marche pour ravitailler ou la culture locale.

On fait notre pause repas vers Cayenne, un peu plus bas. Comme on a bien avancé ce matin et qu’il est à peine 12h on se dit qu’il faudrait continuer. Après vérification des cartes et des temps de parcours on décide de faire trois étapes en deux jours. On continuera donc vers l’Îlet des Orangers.

On reprend le GR avec une bonne descente suivie d’une bonne grosse montée en plein soleil. Il fait très très chaud et c’est dur ! On sue comme jamais. Par contre la vue est superbe on en profite donc durant les pauses pour boire un coup.

On aura bien souffert de la chaleur dans cette montée surtout qu’il n’y a pas de point d’eau (même si une conduite d’eau passe juste à côté… supplice de Tantale). On arrive en haut dans une gorge assez renfermée mais fraîche.

La route pour Les Orangers ne sera plus très longue derrière.

Arrivés sur place on vise directement l’épicier pour prendre une Dodo Citron. Il propose également un bout de terrain plat pour la nuit pour quelques euros, on prend ça ainsi on aura un point d’eau et des toilettes…

On se pose là pour la soirée, à faire sécher les affaires, à manger, à profiter. Une bonne journée en tout cas. Le GR-R2 permet vraiment de « vivre » Mafate plutôt que de juste y faire un tour rapide à la journée.


Sixième Jour : Des Orangers à Marla

A la Réunion, les coqs n’ont pas compris leur rôle : il passe la nuit entière à chanter ! Et comme les duos c’est mieux tous les chiens de la vallée et de celles d’à côté passent également la nuit à hurler !! Résultat : pas beaucoup de dodo …

Mais bon il fait beau, on est à la Réunion,… tout va bien ! On se lève à 6h et on attaque rapidement ensuite.

On se dirige dans un premier temps vers Roche Plate. De là on continue sur le GR-R2, on a hésité un moment à poursuivre sur le R3 et de récupérer le chemin initial à Marla.

Après une descente relativement ennuyante sous le Bronchard, on attaque une bonne montée de 571m. Rien de bien méchant en soit mais la chaleur et le soleil rendent exercice plus difficile que prévu.

On en sort au sommet avec une belle vue sur Mafate et ses remparts.

Petite difficulté non prévue avant d’arriver à la Nouvelle : un taurillon nous coupe la route et ne veut a priori pas bouger… Heureusement il est attaché mais ça longe lui permet tout de même de bien barrer le passage. On arrivera à le décaler en lui piquant les fesses avec nos bâtons et en filant vite fait sans demande notre reste…

La Nouvelle est la « capitale » de Mafate, on y trouve quelques touristes, enfin un peu plus que dans Mafate même.

On fera notre pause midi dans un bouiboui local qui sert de gros sandwichs, Arthur, lui, prend des Bouchons, un autre spécialité locale, sorte de ravioli à la viande (très bon). Une mamie qui y est également installée pour manger nous suggère d’essayer le rhum arrangé qui est très bon selon elle. N’arrivant pas à refuser (il reste de la route) on se prendra chacun un verre (plus que généreusement servis) dont un rhum au géranium pour ma part qui est excellent.

On reprend la route direction Marla après cette bonne pause. Le temps s’est couvert et s’est alourdi… Entre la moiteur globale, le sandwich qui pèse (trop) lourd et le rhum qui tape j’ai du mal cet après midi. J’en ai un peu marre de cette portion et j’ai hâte d’arriver à destination.

On y arrive après quelques souffrances pour ma part. On se pose non loin de l’école car la zone propose un bon coin de bivouac avec point d’eau. On reprendra un rhum pour se féliciter de la route de la journée. Le soir nous partagerons le camp avec des jeunes locaux ne parlant que créole. La communication n’est pas facile mais on se débrouille.

Demain nous quittons déjà Mafate… Trois jours géniaux au coeur de ce superbe cirque.


Septième et Huitième Jours : Cilaos

Après ces six jours passés dans la pampa, on a décidé de s’accorder un peu de repos. Direction donc Cilaos mais avant cela nous avons le col du Taibit (2142m) à passer.

Nous partons tôt, à la fraîche et les 500m de montée se font bien. Ils offrent, de plus, une belle vue sur Marla et le cirque de Mafate. Dernier regard et déjà envie de revenir un jour dans ce cirque.

Le reste de la descente est un peu long et zigzague jusqu’à la route 1000m plus bas (les genoux ont bien chauffé).

Une fois arrivés à la route l’appel de la ville nous fait choisir de finir la route jusqu’à Cilaos en transport. Il y a un arrêt de bus pas très loin mais on a raté son passage de peu. On s’essaie donc au Stop et ça marche du premier coup en 30s ! Soit on a des bonnes têtes soit on devait faire pitié avec nos gros sacs …

Toujours est-il que nous arrivons rapidement à Cilaos et nos sympathiques auto-stoppeurs nous déposent à côté de la Poste. Nous rejoignons notre gîte, la Ti Case Lontant) pour les deux prochaines nuits.

Nous profiterons du reste de la journée tranquillement à nous reposer. Il y pas mal de Bibe, l’araignée « emblématique » que l’on croise partout à la Réunion. Bien qu’assez impressionnante elle est inoffensive et surtout permet de limiter le nombre de moustiques!

La fin de soirée nous offre un beau spectacle avec de beaux effets de lumières sur les montagnes environnantes. Une bonne nuit de sommeil dans un vrai lit nous attend, en plus on a de la chance on est que deux dans un grand dortoir.

Le jour suivant ne sera pas très productif. Principalement consacrée à manger pour refaire les réserves, nous profiterons également de cette journée pour visiter la ville mais rien de bien excitant surtout qu’il fait grisou et qu’il pleuviote.

Le soir nous testerons un bon restaurant dans le coin (Chez Noé je crois) pour bien finir la journée.

Demain nous attaquons la montée pour le Piton des Neiges en deux temps (on aura pris notre temps durant ce trek…)


Neuvième Jour : de Cilaos au Refuge du Piton des Neiges (2460m)

Départ matinal, le but de la journée n’est pas très ambitieux car nous visons juste la montée au Refuge du Piton des Neiges (2470m). Ça nous fait quand même une petite montée de 1200m…

Le début du chemin n’est pas très sympa. On passe par la forêt du Grand Maturum, on aurait pu prendre le bus mais on préférait faire le tout à pied. Finalement cette portion ajoute du dénivelé inutile car ce n’est pas très beau.

La véritable montée commence au parking du bloc. Contrairement aux jours précédents il y a quelques randonneurs qui attaquent la montée également mais le tout reste très acceptable en terme de fréquentation.

Nous avalons donc doucement mais surement le dénivelé vers le Refuge en admirant la vue superbe sur le cirque de Cilaos qui nous est offerte. Finalement nous arrivons au Pas à 2500m, la montée n’aura pas été si terrible malgré la chaleur, je pense que notre semaine de marche nous a bien échauffé. On en profite pour faire quelques photos.

Le refuge n’est pas très loin derrière. Ici, en altitude, la végétation est assez sèche, plus éparse, un peu comme celle que nous avions à la Roche Écrite.

L’emplacement de refuge est superbe. Il offre une vue sur tout l’Est de l’Île jusqu’au Piton de la Fournaise. Comme nous sommes en altitude, on domine les nuages de la plaine de Cafres, il fait grand beau chez nous, on profite donc de cette belle journée pour dorer au soleil avec une bonne Dodo Citron !

Comme nous sommes arrivés tôt, nous aurions pu attaquer la montée du sommet et admirer le coucher du soleil mais nous avons choisi de faire le lever. De même nous aurions pu dormir au sommet, il y a quelques emplacement pour planter la tente mais comme mon duvet est très léger, je préfère donc qu’on reste plus bas.

Nous prenons donc un bon repas bien copieux au refuge en compagnie d’autres randonneurs qui font « l’ascension » demain matin. La soirée se finira sur une partie de carte endiablée mais nous ne nous couchons pas tard car demain on se lèvera de nuit.


Dixième Jour : du Piton des Neiges à Bourg Murat

Comme nous souhaitons faire le levé du soleil au sommet, on part tôt : environ 5h. Par contre un groupe n’a pas trop compris le principe et s’est lui levé à 3h30 en faisant un bruit fou donc nuit courte…

Le début de la montée se fait à la frontale, tout le monde attaque la montée donc c’est pas super marrant, c’est un peu l’autoroute… On dépassera rapidement le gros des troupes car étant donné qu’on est sans nos gros sacs à dos, on est plutôt rapide avec Arthur ce matin ! Le chemin est facile à suivre car il est balisé de points blancs peints sur les rochers (à ne pas confondre dans le noir avec du lychen comme c’est arrivé à un groupe).

Le début du chemin se fait dans de bonnes conditions climatiques : ni trop froid ni trop humide. Par contre le ciel est couvert, cela n’annonce rien de bon pour la suite…

On arrive rapidement sur la « dernière ligne droite » pour le sommet. Le vent s’est levé très fort et c’est de plus en plus couvert.

Le sommet est atteint 1h15 après le départ du refuge, pas mal. Ça y est on est au sommet de la Réunion et de l’Océan Indien à 3070m!

Par contre le temps a tourné : il y a beaucoup beaucoup de vent et il peut à l’horizontal. Arrivés au sommet on a le temps de voir 2min le lever du soleil avant qu’il ne soit recouvert de nuages… L’ambiance est sympa. On s’hasarde à quelques photos mais comme vous le verrez le résultat laisse à désirer…

Nous ne faisons pas de vieux os au sommet car déjà le temps ne donne pas envie et puis nous avons une longue journée qui nous attend derrière. On redescend donc en vitesse au refuge, croisant au passage pas mal de monde qui est toujours dans la phase montée.

Au refuge, on prend le temps de prendre un petit déjeuner. On referme les sacs et hop on attaque  à 8h40 direction la Plaine des Cafres et Bourg Murat.

La vue au départ du refuge est absolument magnifique.

Le chemin bien que beau est un vrai calvaire : ce n’est que rocher glissant et chemin boueux durant des heures ! On dérape, on glisse, on trébuche ! Un vrai bonheur. En plus à cause de la nature du terrain et peut être des jours passés Arthur commence à avoir mal à un genoux. J’espère que ce n’est que passager…

La végétation change doucement. A cause de la perte d’altitude déjà mais aussi du fait que nous sommes à présent sur la Côte au Vent, c’est à dire la moitié de la Réunion qui reçoit la pluie.

On constate vraiment ce changement une fois dans la plaine des Cafres. En effet, le GR passe dans des prairies à vaches qui donnent un drôle d’air de Normandie à l’île, si ce n’est les quelques fleurs exotiques… En tous cas la plaine des Cafres tient ses promesses et nous sommes accueillis par la pluie. Pas une grosse pluie mais une pluie qui mouille bien !

Nous avions prévu un bivouac dans le coin mais nous sommes fatigués par cette longue route et l’ascension du Piton et trempé de pluie. Comme nous avons le choix on décide donc de prendre un petit gîte à Bourg Murat.

Nous sommes accueillis par un gentil Papi qui loue des chambres. Il n’est pas très tard, on fera donc une très grosse sieste l’après midi. Le soir le Papi nous emmène à un restaurant qu’il connait bien et on y teste le Boucanier, encore une délicieuse spécialité de la Réunion. Nous ne nous coucherons pas tard, épuisés que nous sommes d’avoir passer la journée à essayer de ne pas déraper dans la boue (mission échouée d’ailleurs…). Demain Piton de la Fournaise.


Onzième Jour : de Bourg Murat au Piton de la Fournaise

Nous voilà remis d’aplomb après cette bonne nuit ! Arthur a encore un peu mal au genou mais ça va mieux déjà…

Nous croisons un jeune couple, lors du petit déjeuner au gîte, qui va également monté au Piton mais en voiture. Etant donné la fatigue des 10 derniers jours, le genoux d’Arthur et la perspective de gagner un peu de temps sur le reste du voyage derrière, on décide de monter avec eux en voiture. On gagne ainsi quelques heures de marche. Avec le recul ça aurait été sympa de faire le trajet à pied car les paysages traversés sont merveilleux…

On décolle donc pas trop tard, direction le volcan.

La Route du Volcan est magnifique, elle commence par une bonne montée qui mène en haut des remparts, on descend ensuite dans l’immense Plaine des Sable, toute faite de basalte, totalement désolée. Le tout est très scénique. C’est la première fois que je me retrouve dans ce genre d’environnement volcanique c’est beau et impressionnant.

Nous arrivons ensuite au parking qui donne accès au Piton en tant que tel. Avant d’attaquer « l’ascension » su cratère, nous allons déposer nos affaires au Gîte du Volcan où nous passerons la nuit. Le gîte offre une vue incroyable sur les pentes du volcan jusqu’à l’Océan Indien, 2200m plus bas.

Tout léger, sans nos gros sacs, on se met en route pour le cratère Dolomieu.

Le chemin jusqu’au cratère est bien balisé mais attention de ne pas trop s’en écarté car les roches peuvent être instable ailleurs. Des accidents arrivent chaque années, sans compter les randonneurs qui se perdent dans l’Enclos Fouqué. De même n’oubliez pas de prendre de l’eau avec vous (en quantité suffisante) car le volcan est totalement aride.

Le début de la randonnée commence par la descente des Remparts de Bellecombe, impressionnant mur de 100-150m de haut. Une fois en bas, on arrive rapidement au Formica Leo, un petit cône volcanique secondaire à la belle couleur rougeoyante.

Nous évoluons ensuite dans l’Enclos Fouqué au travers des anciennes coulées de lave pétrifiée. La diversité des formes et des structures rocheuses est impressionnante. Il y a de la lave cordée, en coussin ou plate. Il y a également des cheminées, du souffre et toute la variété que le volcanisme offre.

Après cette vaste zone plate, nous commençons réellement la montée. Au fur et à mesure la partie nord du cirque se dévoile. Les nuages arrivant de l’Océan Indien buttent sur les remparts nord, tout autour de nous la couleur à disparu, tout est gris noir, c’est beau. Il n’y a pas grand monde.

Nous arrivons enfin au sommet à 2632m. Le chemin mène au bord du cratère. Ce dernière large de 1km et profond de 350m, fume gentiment au fond, unique témoin de son activité.

Il y a un peu de monde en haut, tous profitent de la vue, de l’ambiance.

Nous attaquons la descente après cette petite pause au sommet. On reprend le même chemin en sens inverse. Il fait très chaud, heureusement qu’on a pris de l’eau.

De retour au Rempart de Bellecombe on se lance dans une remontée au pas de course et les 150m seront avalés en même pas 15min.

On s’installe ensuite dans nos jolies chambres du Gîte du Volcan. La fin de journée sera consacré à prendre une bonne douche, à se reposer et à bouquiner dans la salle du restaurant du gîte qui offre une vue superbe sur l’Océan.


Suite et fin du voyage

C’est ici que le trek s’arrêtera pour nous. En effet, la perspective de la descente depuis le Piton de la Fournaise jusqu’au niveau de la mer, c’est à dire un peu plus de 2000m de D- ne nous a guère enchanté, nos genoux non plus d’ailleurs. Nous voulions également rejoindre « rapidement » l’ouest de la Réunion pour se poser quelques jours à la plage. On décidera donc de rejoindre Saint Paul pour continuer les vacances en mode tranquille mais finalement on repartira en voiture cette fois-ci faire un road-trip de quatre jours autour de l’île…

Il nous reste donc à trouver quelqu’un qui veut bien nous prendre en stop et quitter le GR…


Conclusions

Quel trek fantastique ! Chaque portion, chaque kilomètre offre un paysage, une ambiance, un climat différent. Le Piton des Neiges et le Refuge offre un point de vue à couper le souffle, la Piton de la Fournaise est impressionnant à plus d’un titre mais la plus belle découverte de cette « balade » restera Mafate, ses paysages et sa population. Ce petit cirque isolé du monde est un paradis qu’il faut protéger et garder intact.

Comme tous les GR, le GR-R2 est parfaitement bien balisé ce qui offre un confort appréciable. On se concentre sur la vue et pas que sur le tracé. De plus il nous fait passer par les lieux clés, c’est donc la façon idéale de découvrir l’île de la Réunion.

Pour conclure : allez à la Réunion, parcourez y les GR, mangez du rougaille saucisses, buvez de la Dodo citron et profitez du spectacle que les paysages vous offrent !

Concernant la Réunion, ce petit bout de France perdu dans l’Océan Indien est absolument à découvrir. Sa richesse est exceptionnelle que ce soit en terme de paysage, de culture ou de gastronomie. Concernant les habitants, ça fait très cliché à dire, mais les Réunionnais sont vraiment accueillants et sympathique. Tout y est donc réuni pour passer des vacances inoubliables !