3jours

de trek

65km

parcourus

2000m

D+

1

Craquotte !

“En vérité, je ne voyage pas, moi, pour atteindre un endroit précis, mais pour marcher : simple plaisir de voyager.” – Robert Louis Stevenson

Le mois de mai est parfois un mois compliqué pour trouver un trek notamment en montagne car la neige est encore bien présente. C’est pour cela que cette année nous avons opter pour de la moyenne montagne avec le GR70 également appelé le Chemin de Stevenson, chemin ô combien connu, pour quelques jours plutôt faciles sur le papier mais qui vont vite tourner à la cata. Charme de la randonnée et de ces petites surprises.

Le Chemin de Stevenson - GR70


Avant de présenter le topo du trek il faut présenter le GR70. En effet le Chemin de Stevenson est intimement lié à son arpenteur originel : Robert Louis Stevenson.

Alors âgé d’à peine 28 ans, le jeune Stevenson décide de parcourir à l’automne 1878, les Cévennes suite, entre autre, à une peine de cœur. Il va donc rejoindre Saint-Jean-du-Gard depuis Monastier-sur-Gazeille en 12 jours pour environ 195km. Il parcoura l’itinéraire avec Modestine, un âne acheté au Monastier.

Il rédigera le très connu « Voyages avec un âne dans les Cévennes » qui inspirera nombre de randonneurs à réaliser le même parcours en compagnie d’un âne.

Aujourd’hui le chemin est lié au GR70 qui a été légèrement rallongé vers le Puy en Velay et Alès par rapport au tracé initial. Un beau GR70 qui permet de découvrir la région encore sauvage et au riche passé historique des Cévennes.

Note : Le Stevenson partage son tracé avec un itinéraire de St Jacques de Compostelle et avec la Voie Régordane.

Pour aller plus loin :

Le Stevenson avec un âne - Le Mas Des Ânes


Afin de vivre l’expérience à fond et surtout de découvrir une nouvelle façon de randonnée, nous avons décider de faire une partie du chemin prévu avec un âne.

Nous avons donc « emprunter » un âne au Mas de Ânes non loin de Langogne. Comme nous le verrons dans le topo, nous sommes ressorti enchantés de cette expérience et des moments partagés avec Craquotte notre jolie et vaillante ânesse durant ces 3 jours.

Nous voulions également remercier Marie-Ange et Dorianne pour leur gentillesse car elles nous ont été d’un grand secours suite à nos différentes galères durant le trek.

Donc si vous souhaitez également découvrir la conduite d’âne pour une journée ou un long trek, nous vous conseillons vivement le Mas des ânes dont vous pouvez retrouver l’adresse ici : https://www.facebook.com/LeMasDesAnes/

Départ et Jour 1 - Paris - Langogne - Abbaye Notre-Dame-des-Neiges


Comme souvent nous débuterons notre périple de Paris et c’est en train que nous rejoignons le Puy-en-Velay pour finalement prendre un bus jusqu’à Langogne car la ligne SNCF est en maintenance.

Langogne est un joli village médiéval qui s’articule principalement autour de son église fortifiée et de ses anciennes halles. Nous y passerons la nuit avant de réellement démarrer demain. Le temps n’est pas clément ce soir et il fait froid, ce  confirme les prévisions météo pour les prochains jours.

Mai est t souvent une saison compliquée pour la randonnée car on se sait pas trop sur quel pied danser niveau météo. L’année précédente à la même époque il y avait 30cm de neige sur toute la région.

Réveil matinal le lendemain car nous avons rendez-vous avec Marie-Ange et Dorianne  du Mas de ânes pour récupérer notre ânesse à Luc. Nous rejoindrons la petite bourgade en bus encore une fois ce qui ne prend que 10min. Notre rendez-vous est à côté de la gare. Nos hôtes nous y attendent déjà avec Craquotte notre ânesse pour les prochains jours. Avant de partir nous passons par l’étape apprentissage des bases de la conduite d’âne, rien de très compliqué en soit mais la météo ce matin est dure : neige, vent et froid hivernal !! On écourte donc la séance et on se met en route, contents de démarrer et d’être avec Craquotte.

Nous attaquons donc par un petit bout de route qui bifurque rapidement sur la droite sur un bon chemin qui nous amène sur les hauteurs nous permettant ainsi d’admirer Luc.

Il fait froid, le vent n’arrange rien mais nous sommes concentrés sur Craquotte pour qu’elle avance bien (ce qui est le cas) et qu’il n’y ait pas de soucis (stress du débutant).

« Le lendemain matin (26 septembre) je pris la route avec un nouvel arrangement. Le sac ne fut plus plié en deux, mais suspendu de toute sa longueur à la selle.

(…)

Ma route remontait la vallée chauve de la rivière longeant les confins de Vivarais et Gévaudan. Les monts du Gévaudan sur la droite était encore plus nus, si l’on peut dire, que ceux du Vivarais sur la gauche. » – Voyage avec un âne dans les Cévennes, R.L. Stevenson

La route est belle sous cette fine pellicule de neige. L’année précédente 30cm étaient tombés à la même période. Je pense que nous avons sous-estimé le climat en étant trop optimiste sur un doux soleil de printemps…

Nous passons par quelques jolis lieux-dits et de petits villages. C’est très calme, peu ou prou de randonneurs.

L’orientation est très simple comme d’habitude sur un GR. Il suffit de suivre le symbole rouge et blanc et de se laisser porter par le chemin.

Marie-Ange nous avait prévenu : « le premier jour, vous verrez, elle va vous tester pour voir si vous êtes des gogos ». Pour l’instant notre chère Craquotte s’était contentée de quelques courts arrêts pour brouter ça et là mais c’est le moment du test :

Sur le chemin nous devons traverser une rivière ! Que dis-je !? Un fleuve, un détroit ! Au moins 30cm de largeur !! Même pour nous cela ne prend qu’un pas mais Craquotte, elle, décide que non et se plante là, fixe. Nous voilà donc tout démunis face à cette ânesse qui a décidé de voir si elle va pouvoir s’amuser avec nous. On teste donc toutes les techniques : on pousse, on tire, on parle gentiment, on essaie de feinter … rien elle ne bouge pas mais on ne démord pas, on continue de tester…

Après 15 bonnes minutes, on essaie une ultime méthode. On s’équipe d’une petite touffe de genêt et là Ô miracle une simple pichenette avec le gênet nous fait avancer Craquotte avec une superbe saut au dessus du gouffre en atterrissant presque sur Hélène … Après cette épisode elle ne nous « embêtera » plus du voyage. Le test était passé, on était copains.

Le chemin nous mène aujourd’hui vers l’Abbaye de Notre Dame des Neiges où Stevenson avait passé quelques jours. Une fois sur place l’accueil est froid et nous devons attendre 2 heures pour savoir si il reste de la place au dortoir car on ne peut pas bivouaquer ici…

« La route que nous suivions et que ce père athlétique avait construite de ses mains en l’espace d’un an arriva à un coude et nous découvrit quelques bâtiments blancs, un peu plus loin à l’arrière du bois. Au même instant, la cloche une fois de plus sonna au lointain » – Voyage avec un âne dans les Cévennes, R.L. Stevenson

Nous préférons donc pousser à la Bastide-Puylaurent un peu plus loin. Etant donné la température nous préférons un logement en dur et chauffé ce soir. De nombreux établissements sont prévus pour recevoir les ânes ici. C’est le cas de l’hôtel des Genets, tout de moins c’est ce qu’on trouve comme infos.

Nous y arriverons après un peu moins d’une heure de marche.

On dénote dans le village avec notre âne surtout lorsqu’on va à l’hôtel pour réserver une chambre. Nous sommes un peu déçu par l’aire pour Craquotte car c’est le jardin de la propriétaire (ce qui est gentil) mais il n’y a pas grand chose pour que notre âne broute.

La soirée se fera bien au chaud et avec un repas copieux (les desserts étaient excellents). Cette première journée a été éprouvante avec le vent, le froid et la mise en route, toutefois nous sommes très contents avec Craquotte. Sa présence apporte un véritable plus à la randonnée et permet d’oublier les petits tracas de la marche. Nous nous endormons avec hâte de la retrouver demain.

Jour 2 - Bastide Puylaurent - Serreméjan


Départ à 9h aujourd’hui, après une bonne nuit de sommeil, un bon petit déjeuner et l’équipement de Craquotte sans oublier un bon coup de brosse.

Le chemin part en direction de Chasseradès dans une montée assez longue mais qui offre de jolis points de vue.

Craquotte est au top. Elle marche super bien en montée.

L’arrivée sur les hauteurs est un peu décevant car toute la zone est en chantier pour installer d’immenses éoliennes. Le chemin est donc devenu une zone de piste pour les camions qui montent le matos…

Nous entamerons ensuite la descente vers Chasseradès, le temps est maussade et toujours froid mais semble vouloir passer au soleil…

« Puis Modestine et moi remontâmes le cours de l’Allier (ce qui nous ramena dans le Gévaudan) vers sa source dans la forêt de Mercoire. Ce n’était plus qu’un ruisseau sans importance bien avant de cesser de le suivre. De là, une colline franchie, notre route fît traverser un plateau dénudé jusqu’au moment d’atteindre Chasseradès, au soleil couchant » – Voyage avec un âne dans les Cévennes, R.L. Stevenson

Chasseradès est un joli petit village. Nous nous arrêterons à l’épicerie à l’entrée pour acheter du pain frais et le commerçant nous donnera gentiment du pain dur qui fera le régal de Craquotte. Nous nous installerons à côté de l’église pour faire la pause pique nique. Craquotte participera à sa façon en curieuse.

On reprend la route vers Mirandol, il fait très froid Hélène souffre de ses mains dans ces conditions. Mirandol a beaucoup de charme surtout avec le beau viaduc qui passe au dessus.

La suite de chemin se fait sous le soleil enfin ! On suit la ligne de chemin de fer. Les paysages sont jolis, assez ouvert.

Tout va bien jusqu’à ce que ma semelle gauche décide de se décrocher … J’ai pris pour cette rando de vieilles chaussures qui ont passé par mal de temps sans bouger et je pense qu’elles n’ont pas aimé … Je bricole donc un truc avec un bout de ficelle pour la caler en position… C’est de rafistolage mais étonnamment ça tient … C’est pas de bol cette histoire mais si ça évolue pas ça devrait le faire pour la suite.

Ce petit déboire passé, nous continuons en sous-bois dans une bonne montée qui sera suivi d’une descente vers le ruisseau de Serreméjean. Nous trouverons le long du chemin les ruines de quelques batiments où nous poserons le camp pour la soirée. C’est assez encaissé mais le soleil brillera encore quelques heures.

On installe donc la tente, on décharge Craquotte et on lui trouve un coin avec de la bonne herbe.

Nous passerons un bon moment au bivouac à profiter sur soleil tant qu’il était encore là. Dès qu’il passa derrière les températures chutèrent rapidement accélérant notre migration vers les duvets bien chauds…

Jour 3 - Serreméjan au Pont-de-Montvert


La nuit a été fraîche, nous retrouverons même un peu de givre sur la tente… Pas de soucis pour Craquotte qui a alterné repos et broutage cette nuit.

On prend un petit déjeuner bien chaud, on brosse notre âne, on plie le camp et on l’équipe. Nous voilà reparti.

Le GR70 rejoint rapidement le lot à sa source et sur ses premiers mètres. Cette portion est vraiment belle surtout dans la lumière du matin. Le Lot, tout juste sorti de terre, serpente dans de jolis pâturages verdoyants. Nous sommes tous les deux avec notre chère Craquotte qui avance du tonnerre, on est bien.

Nous reprenons un peu de hauteurs ensuite, le chemin nous mène aux Alpiers et à deux jolis panoramas. Il fait vraiment beau aujourd’hui, ça fait du bien. De plus mes chaussures semblent vouloir tenir malgré la semelle décollées tenue avec de la ficelle…tant mieux !

Nous arriverons ensuite au Bleymard. Encore une beau village typique avec ses toutes petites rue, sa charmante église et une belle ambiance du temps passé.

Nous ferons une bonne pause face à l’église justement. Nous avons besoin de faire le point car nous voulions avancer vers le Mont de Lozère ce soir mais la météo de demain semble exécrable ce qui serait dommage pour ce passage. De plus c’est demain que nous devons rendre Craquotte à Marie-Ange au Pont-de-Montvert. On évalue donc la possibilité de marcher jusqu’à Finiels voir le Pont aujourd’hui mais cela représente quasiment 30km. Bon… On se dit que dans tous les cas on passe le Mont aujourd’hui et on voit si on a encore la motivation pour pousser vers le Pont. Une bonne balade nous attend !

« Devant moi s’ouvrit une vallée peu profonde et, à l’arrière, la chaine des monts de la Lozère, partiellement boisés, aux flancs assez accidentés dans l’ensemble toutefois d’une configuration sèche et triste. A peine apparence de culture. Pourtant aux environs de Bleymard, la grand’route de Villefort à Mende traversait une série de prairies plantées de peupliers élancés et de partout toute sonores des clochettes des ouailles et des troupeaux. » – Voyage avec un âne dans les Cévennes, R.L. Stevenson

Après la pause le chemin commence une longue montée vers la petite station du chalet du Mont de Lozère, c’est alors que c’est la catastrophe. Les chaussures d’Hélène ont également décidé, et ensemble de plus, de se séparer de leur semelle … Les deux en même temps ! Le problème c’est dans ce cas c’est le talon qui se décolle, ce qui est beaucoup plus compliqué à réparer avec ce qu’on a sous la main ! C’est vraiment pas notre vaine. Nos deux paires de chaussures qui lâchent ! On avait pris des chaussures plus légères que nos chaussures classiques mais ces deux paires avaient longtemps étaient au grenier sans bouger, ce qui a dû fatiguer la colle (vive les semelles cousues !!!!). Le même problème nous était arrivé avec Matthieu lors du trip sur la Kungsleden. Pour l’instant les semelles tiennent encore un peu on va donc pousser au Chalet du Mont de Lozère et voir sur place si on peut trouver un coup de main pour réparer.

Au chalet du Mont de Lozère, nous tomberons sur le proprio du restaurant « Le Refuge » en train de bricoler et qui sera super sympa avec nous. Il nous proposa de recoller avec de la colle néoprène mais son pot était tout sec, il nous a donc filé un gros scotch électrique bien solide. Même Craquotte a eu son petit geste avec un bon sot d’eau bien fraîche. Merci encore à ce monsieur fort sympathique !

Nous reprenons donc la route sur le GR70 vers le Mont de Lozère avec nos chaussures toutes moisies et rafistolées au scotch et à la ficelle ! Heureusement Craquotte est en plein forme et n’a pas de bobo !

Cette portion du chemin est vraiment belle. On évolue dans une lande de bruyère et de petits sapins rabougris. On voit au loin les Alpes qui dessinent leurs sommets blancs à l’horizon.

Cette belle montée est jalonnée de pierres dressées. Ce ne sont pas des restes préhistoriques mais des Montjoies. Ces pierres servaient à délimiter les possessions de l’Ordre de Malte entre les XIIe et XVIIIe siècle. Elles sont bien pratiques aujourd’hui pour se repérer en cas de brouillard.

Je pense que ce moment sera celui que l’on préférera de la randonnée car ce sont les paysages que l’on aime surtout sous le beau soleil. Craquotte quant à elle gambade vaillamment à nos côtés. C’est agréable de marcher avec un âne, elle fait vraiment parti de notre petit groupe et participe à sa façon.

« Les monts de Lozère se développent quasiment à l’est et à l’ouest  coupant le Gévaudan en deux parties inégales. Son point le plus culminant, ce pic de Finiels sur lequel j’étais debout, dépasse de cinq mille six cents pieds le niveaux des eaux de la mer, et, par temps clair, commande une vue sur tout le bas Languedoc jusqu’à la Méditerranée. »- Voyage avec un âne dans les Cévennes, R.L. Stevenson

La montée nous prendra une petite heure, sans se presser. Nous ne pousserons pas au sommet car nous avons encore du chemin à faire vers Finiels voir le Pont-de-Montvert. On s’octroie tout de même une petite pause bien méritée.

Nous entamons ensuite la descente vers Finiels. Celle-ci en plus d’être assez long n’est qu’un imbroglio de racines et de caillasse. C’est fatiguant pour tout le monde et Hélène commence à ressentir des douleurs aux genoux ce qui n’arrange rien. On doit en être à 20-25km déjà je pense…

Arrivés en vue de Finiels, nous déciderons de pousser jusqu’au Pont-de-Montvert car on y trouvera des gîtes ce qui sera parfait pour ce soir.

Nous entrons ici en pays protestant. Toute la zone a connu de vives tensions et des révoltes au temps de la répression des catholiques contre les protestants. La plus connue est la révolte des Camisards entre 1685 et 1700. On peut aujourd’hui encore voir dans les jardins de certaines maisons des tombes. Cette curiosité est due à ces périodes troublées car à l’époque les protestants étaient interdits dans les cimetières catholiques. Les gens enterraient donc leurs anciens dans le jardin.

Le chemin entre Finiels et le Pont-de-Montvert est très beau et différent de l’autre côté de la montagne. Ici moins de forêt mais de grandes étendues vertes jonchées de blocs rocheux (du granite ?).

Même si elle sera également belle, la fin du chemin sera dure. Premièrement on atteint bientôt les 30km de marche dans la journée avec des chaussures en mauvais état, on commence à être bien fatigué. Craquotte également en a plein les sabots et rendra la descente vers le Pont très compliquée car elle ne voulait plus avancer. Ce sera donc un long moment entre patience et fermeté calme… On ne peut pas lui en vouloir vue la distance et franchement elle aura super bien marché toute la journée.

Après tous ces efforts nous arrivons enfin dans le village ! Ce dernier est vraiment beau et fait « médiéval ». Il y a du monde qui profite du soleil de l’après midi en terrasse. De notre côté on se dirige vers le gîte du Chastel où nous avons réservé pour ce soir finalement. Nous sommes éreintés. Je ferai un dernier effort pour aller mettre Craquotte au pré communal et faire quelques petites courses pour ce soir.

« Tout était agitation dominicale dans les rues et dans les cafés comme tout avait été paix dominicale dans la montagne. »- Voyage avec un âne dans les Cévennes, R.L. Stevenson

Suite et fin - On arrête ...


Malgré une bonne nuit, on se lève avec le moral totalement dans les chaussettes. Nous avons sous estimé le soleil hier à cause du petit voile nuageux qui ne nous a pas empêché de cramé (erreur de débutant…). Hélène en plus du coup de soleil fait une mauvaise réaction au niveau du nez qui est tout gonflé ce matin. La météo est totalement immonde ce matin avec plafond bas et gris et pluie… Tout cela à quoi il faut ajouter nos chaussures qui sont en train de perdre leurs semelles, on commence à se dire qu’il serait plus sage de s’arrêter … En effet, ajouter 50 bornes avec des semelles qui tombent ce n’est pas forcément une bonne idée et en plus l’eau va rentrer par le bas avec cette pluie et si il refait beau ce sera un problème pour Hélène et sa réaction au soleil. Non, malgré le crève-coeur que cela représente nous devons arrêter aujourd’hui. On comprendra donc que nous sommes mortifiés ce matin.

Avant de voir ce que nous allons faire, il faut rendre Craquotte à Marie-Ange et Doriane. On se rejoint donc au rendez-vous fixé. Après leur avoir raconté nos mésaventures, elles nous proposeront spontanément de nous déposer à la gare de Langogne demain et de nous loger ce soir ! Quelle surprise et quelle joie surtout ! Nous filons donc au gîte ranger nos affaires en vitesse et nous prenons la route avec nos sauveuses. Nous discuterons beaucoup pendant la route, de nos parcours, de nos vies. C’est agréable et rare aujourd’hui d’avoir de tels échanges avec des gens que l’on connait à peine et qui pourtant « donne » sans attendre en retour. Merci 1000 fois à elles pour ce qu’elles ont fait pour nous ce jour là.

Le lendemain nous reprenons les transports (bus et train) en direction de Paris que nous atteindrons en début de soirée ….

Au final


C’est un voyage particulier que nous venons de vivre. On a été de déboire en déboire, entre la météo des premiers jours, les chaussures, la brûlure au nez, … Renoncer à une fin de rando n’est pas très drôle à vivre mais il faut savoir s’arrêter à temps. On part pour prendre du plaisir, là ce n’était plus le cas.

Le Chemin de Stevenson en tant que tel est agréable mais nous avons été un peu déçu par les paysages les deux premiers jours. Je pense que la portion au sud du Mont de Lozère est plus joli… Il faudra y retourner pour vérifier. Ce chemin reste intéressant à faire, ne serait pour découvrir cette région peut être moins touristique que d’autres et pour mettre en parallèle le récit même de Stevenson et apprécier les changements en quelques décennies. 

LE gros point fort de la randonnée restera Craquotte. C’est la première fois que l’on marchait avec un âne et on a adoré. Sa présence est agréable, elle venait souvent entre nous pour marcher, elle demandait des câlins et des caresses, il y a un véritable échange. Jamais une once d’hostilité ou un mauvais mouvement,  Craquotte a été adorable tout du long. On a souvent une image erronée des ânes (têtus, bête,…) ; les personnes qui pensent cela ne sauraient avoir plus tord. Bien au contraire, les ânes sont très sensibles et malins et ne seront au final que le reflet de votre humeur.  Cette expérience nous laissera un très bon souvenir et je pense que ce n’est pas la dernière fois que l’on se balade avec un âne.