3jours

de randonnée

18km

parcourus

1800m

D+

2lacs

Nous cherchions une randonnée de quelques jours avec possibilité de bivouac et en particulier près de lacs. Je connaissais déjà le Parc National des Ecrins et plus particulièrement la Bérarde. Je souhaitais y retourner depuis quelques temps. C’est donc en cherchant dans ce massif que nous avons trouvé ces deux lacs : la Muzelle perchée à 2105m surplombée par la Roche de la Muzelle (3465m) et le Lauvitel situé à 1530m, entouré de parois impressionnantes. C’était décidé : nous irons passé quelques jours en autonomie entre ces lacs entre le 18 et 22 juin 2015.

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Logo Parc National des Ecrins
Logo du Parc National des Ecrins

Le parc National des Ecrins est un parc National français situé dans les Alpes près de Grenoble et s’étendant en grande partie sur le Massif des Ecrins. Il a été créé en 27 mars 1973.

D’une surface de 918km², le parc culmine au sommet de la Barre des Ecrins à 4102m.

Pour plus d’informations : http://www.ecrins-parcnational.fr/le-parc-national


Première journée - Montée au Lac de la Muzelle (2105m)

Nous somme arrivés la veille dans le Massif des Ecrins. Nous avons passé la nuit au charmant gîte du Plan du Lac entre Vénosc et St Christophe en Oisans.

L’ascension vers le lac de la Muzelle se fait en général depuis Bourd d’Arud en suivant une portion du GR54 (retrouvez également notre Tour des Ecrins et de l’Oisans le long du GR54 – Lien). Nous avons décidé de ne pas suivre le chemin habituel et de passé par la Cîme du Pied de Barry. Ce chemin peu emprunté (nous ne croiserons absolument personne jusqu’à l’arrivée au refuge de la Muzelle) commence derrière le gîte du Plan du Lac, non loin de la cascade de la Pisse et monte jusqu’à 2637m à la Cime du Pied de Barry avant de redescendre sur la Muzelle. Il offre de superbes vue sur les Ecrins et propose un passage sur une jolie arrête bien large mais qui reste aérienne.

Nous avons quitté le gîte sans nous presser vers 8h45. La journée commence bien rapidement car nous croisons un chamois juste à côté de la cascade. Il fait beau et les prévisions sont bonnes. Tout est réuni pour une belle journée.

La randonnée commence directement par une forte pente qui nous mène au Lanchatra, un minuscule village perché, peu ou pas habité. Une fois au dessus du village la pente reste forte mais la vue sur la vallée se dégage. Par contre nous commençons à être envahis de mouches. Cela restera une constante sur toute cette journée et sur les suivantes (légèrement atténué) : des dizaines de mouches qui vous tournent autour de la tête et pas mal de taons…

Cette partie du chemin devient plus abrupte encore, il faut pas mal se servir de ses mains. L’évolution est quasiment verticale car après presque une ou deux heures de marche on est toujours en vue du gîte en contrebas. Après un bon dénivelé (600m ?), le chemin commence à suivre la la crête. On se trouve plein étage alpin tout en fleur en ce mois de juin.

Variante possible : une variante à envisager est « l’ascension » du sommet de la Clôche (2328m)

Après le col de la Clôche nous nous posons pour déjeuner. Les attaques de mouches gâchent un peu le moment et je me fais piquer par un taon… Nous repartons en direction de la fameuse crête ; c’est un très beau passage qui ne présente pas de risque si on fait attention mais qui donne une belle impression aérienne. Voilà déjà 2-3h que nous sommes parti, nous n’avons et nous ne croiserons personne, on est au coeur des Ecrins,… tout va bien.

La montée reprendre de plus belle après ce beau passage. Nous croiserons un petit troupeau de mouton paissant paisiblement et heureusement pour nous non gardé par un patou. Nous arrivons enfin en dessous de la Cîme du Pied de Barry. Le chemin disparaît quasiment ici et bifurque sur la droite (vers l’ONO) pour attaquer une descente relativement raide et sans trace visible. Nous profiterons de la vue juste avant cette partie en prenant un café (nous avions pris la Mocca…) face au Massif.

La descente bien que fatiguante car évoluant dans un terrain herbeux assez chaotique nous offre aussi un le spectacle des fleurs de printemps et des marmottes. On rejoint le chemin plus bas, non loin de ce qui semble être une ruine (une ancienne bergerie peut être) pour partir vers le refuge qui n’est plus très loin. Sur le chemin on passe non loin d’une des dernières tourbières des Ecrins, milieux extrêmement fragile. Ce n’est que là, après quasiment que l’on croise des personnes et pas n’importe qui : la gardienne du refuge et une personne de l’équipe qui monte pour ouvrir pour le week-end.

L’arrivée sur le refuge et le lac de la Muzelle est superbe. Le paysage dévoile un grand cirque fermé au fond par l’impressionnant col de la Muzelle. Le Lac est niché au fond de la dépression. Etant donné que nous sommes tôt dans la saison, de nombreuses plaques de neiges sont présentes sur les parois environnantes et se réfléchissent sur la surface du lac. Après une pause rafraîchissante au refuge, profitant de la présente de la gardienne, nous allons poser le bivouac légèrement au dessus du lac non loin du déversoir. La vue est superbe, il fait beau et nous n’aurons croisé que la gardienne, son équipière et un gars qui fait le GR54 et avec qui on mangera le soir. Nous ne nous coucherons pas tard après les 1500m de D+ que l’on vient de réaliser.


2e Journée - De la Muzelle au Lauvitel

Il a fait relativement froid cette nuit étant donné que la tente était gelée le matin mais nous avons bien dormi dans notre sac de couchage douillet. Comme le programme de la journée n’est pas très chargée nous prenons notre temps le matin en attendant que le soleil vienne réchauffé la tente.

Le petit déjeuner sera vite avalé et nous rangeons le camp avant de repartir en direction du Lac du Lauvitel.

Nous passerons par le col du Vallon (2540m) pour rejoindre le Lac du Lauvitel. Mais avant cela nous nous arrêtons 5min pour trouver une Geocache placée sous un rocher non loin du chemin.

L’ascension suit un chemin qui zigzag jusqu’au col. La vue est absolument superbe sur le Lac de la Muzelle en contrebas. Nous avons de la chance car c’est sous un grand soleil que nous marcherons encore aujourd’hui. La montée ne pose pas de difficulté particulière notamment grâce au sentier bien étagé. Arrivés au col nous nous posons pour manger un bout et surtout admirer le paysage. Un bouquetin nous fait même le plaisir de passer juste à côté tout en prenant son temps. Il n’y a personne…

Nous entamons, après cette pause, la longue descente jusqu’au Lac du Lauvitel. Plus de 1000m de D-. Heureusement le chemin est bon et la vue est belle, il suit le ruisseau de l’Embernard sur quasiment toute la descente. Le Lac se dévoile rapidement en dessous de nous et nous le voyons se rapprocher au fur et à mesure, doucement. La partie basse du sentier passe par une zone fraichement écroulée. Nous avions d’ailleurs décalé le séjour car des travaux de sécurisation étaient en cours les semaines précédentes et le chemin était interdit. Mais ce jour-ci nous passons sans encombres.

Nous arrivons enfin au Lac. Il y a un peu de monde car le chemin pour y monter depuis la vallée est simple et rapide. Il y a une grande étendue d’herbe avec deux tentes déjà et de l’autre côté du lac quelques chalets. Le Lac est très beau, il est niché entre de grandes falaises sauf sur le côté ouest où il s’ouvre sur un vallon qui est une réserve intégrale. Seul bémol, une ligne électrique qui passe au dessus du lac mais qui ne gâche pas non plus la beauté de l’endroit.

Nous ne voulons pas être trop proche des autres campeurs, nous partons donc sur la gauche vers un chaos rocheux car nous pensons trouver un emplacement pour la tente derrière celui-ci si on en croit la carte. Nous trouvons effectivement un espace juste à côté du lac et dos au rocher bien caché des autres personnes pouvant être sur la partie herbeuse. Nous montons la tente rapidement puis nous profitons du lieu et de sa sérénité.

Nous finirons la soirée en prenant un bon repas chaud et en admirant le coucher de soleil sur la montagne.


3e Journée - Descente et retour

La nuit aura été bonne et moins froide que la veille étant donné que nous étions beaucoup plus bas. Le réveil se fait à l’ombre mais l’endroit est toujours aussi beau. Nous prenons notre petit déjeuner sans nous presser car le programme de la journée n’implique que de redescendre jusqu’à la Danchère avant de retourner au plan du Lac pour reprendre la voiture et rentrer à la maison.

La descente est sympathique, elle suit le ruisseau de la Selle qui se transforme en ruisseau du Lauvitel plus bas. Nous croisons quelques personnes qui font la montée.

Voilà, nous sommes en bas … Après 2 grandes journées en haut, seuls, la vue bouchées de la vallées est étrange. Afin d’accélérer le retour (nous avons de la route ensuite pour rentrer) on décide de faire du stop. Je pense qu’il n’y a jamais eu de stop plus efficace, à peine le pouce était levé que deux gars en van s’arrêtent et nous dépose au gîte du premier jour.

Cette escapade sur trois jours aura été un vrai bol d’air. Les Ecrins sont magnifiques et sont moins courus que d’autres parties des Alpes. La nature y est forte et présente. Ce tour est à conseiller pour tout ceux qui veulent découvrir la montagne et passer deux nuits en bivouac. On peut le faciliter en montant à la Muzelle depuis Bourd d’Arud.

Quelques infos :

  • Carte IGN : IGN TOP 25 3336 ET  (1/25000e)
  • Site du refuge de la Muzelle : Lien