Downhead Patrick - Wild Atlantic Way

Wild Atlantic Way - Loop Head à Sligo

7jours

de road trip

1700km

parcourus

0

leprechaun

La Wild Atlantic Way, c’est 2500km de route le long de la côte ouest, sauvage, de l’Irlande. Cette route s’étend de Kinsale, au sud, à Malin Head au nord. Elle permet de découvrir de nombreux comtés Irlandais et de nombreuses pépites cachées auxquels la Wild Atlantic Way nous mène en suivant son logo si bien trouvé.

Je n’avais qu’une petite semaine de vacances, il m’était donc impossible de faire la Wild Atlantic Way en entier. J’ai donc décidé de limiter mes pérégrinations entre Limerick et plus précisément Loop Head et Sligo en prenant mon temps dans le Connemara que je voulais découvrir tout particulièrement.

Premier Jour - De Paris à Loop Head


Départ 09 Mars à 13h de Charles de Gaulle avec Aer Lingus. Comme je serai en voiture je n’ai pas été très économe sur les affaires prises, je pars donc bien chargé.

Le vol est rapide (environ 1h30), juste de quoi faire une petite sieste. L’arrivée à Dublin se passe sans encombre et je file au loueur de voiture après avoir récupérer mon bagage. Et là première surprise : j’avais trouvé une location à un prix vraiment intéressant par contre ce qu’il fallait lire dans les petites lignes c’est qu’un dépôt de garantie de 1500€ était demandé ! Evidemment je ne les avais pas sur mon compte, j’ai donc dû payé 160€  supplémentaires (équivalent au prix de location) pour abaisser le dépôt à 300€…

Vérifiez bien les dépôts de garantie demandés lors de la location de votre véhicule. De plus, faire attention avec les suppléments d’assurance que l’on va essayer de vous vendre et qui finalement ne change pas (forcément) grand chose. Pour ma part j’utilise une carte GOLD (gratuite avec la plupart des banques aujourd’hui) qui permet d’avoir une assurance complémentaire en cas de dommage sur la voiture.

Bon, passé cela je récupère la voiture, une VW Golf toute neuve. Je vais être pas mal là dedans. Je prends possession des lieux et c’est là que les difficultés commencent : ON ROULE A GAUCHE EN IRLANDE !! Il va donc falloir se mettre directement dans le bain (on notera le nombre de fois que ce « détail » est rappelé à l’aéroport, jusque dans les toilettes…). J’ai déjà conduis à gauche mais dans une voiture française, là il va falloir que je gère le sens de circulation et le passage des vitesses sur la gauche !!

Je m’embarque donc dans le trafic autour de l’aéroport et ensuite sur la M50, sorte de périph de Dublin. Au début j’ai l’impression de réapprendre à conduire : je ne vois pas les panneaux, je galère à passer mes vitesses, j’ai des trajectoires pourries,… Heureusement que le GPS est là pour me guider… Je me retrouve vite sur la N7 puis la M7 ce qui me permet de me « relaxer » un peu niveau conduite… mais ça va être difficile les premiers temps !

Je passerai sur la traversée de l’Irlande jusqu’à Limerick. Tout ce que je peux en dire c’est que c’est étonnamment rapide (2h30-3h).

Je sors des « grosses routes » un peu après Limerick vers Ennis pour rejoindre la N68 en direction de Kilkee, petite ville en bord de mer. La route rapetisse déjà et ça demande plus de concentration.

Au final j’arrive à Kilkee vers 18h30. La cité est calme, il n’y a pas grand monde dans les rues. Le front de mer est sympa mais pas renversant.

Je m’arrête le temps de prendre un peu l’air et de faire mes plans pour la soirée : au départ je voulais dormir dans un camping dans le coin mais ce camping n’est pas du tout en bord de mer et, est surtout composé de mobile homes et de caravanes… pas génial. Comme il est encore tôt je vais aller à Loop Head et j’aviserai sur place.

C’est à ce moment que je récupère réellement la Wild Atlantic Way et que commence vraiment le voyage. Les routes, sorti de la ville, sont minuscules ! Heureusement il n’y a pas grand monde et je peux m’habituer à cette conduite. Dès la sortie de Kilkee, on tombe sur une belle ligne de falaises vertigineuses. Je m’arrête déjà prendre quelques photos. Petite parenthèse : j’ai été marqué ces premiers jours par l’odeur très particulière (pas gênante ni désagréable pour autant) dans ces zones de falaise. Je n’en suis pas sûr mais je pense que cela est dû aux colonies d’oiseaux marins y nichant.

La route mène gentiment à Loop Head qui se situe sur une pointe. Les paysages sont constitués de champs, bien verts, c’est une région agricole. Il fait beau c’est agréable.

Loop Head et son phare se dévoilent rapidement au bout de la route. Le parking est quasiment vide, je vais pouvoir profiter sereinement du lieu. Le phare est sympa, il y a la maison du gardien à côté et quelques bâtiments techniques je suppose. Le tout est cerclé par un muret.

La pointe est belle, elle est entourée de hautes falaises avec pas mal d’oiseaux qui y nichent. Malheureusement mon objectif d’appareil photo ne permet pas de faire de photos satisfaisantes des volatils… Je me balade profitant de la quiétude de la fin d’après-midi.

Au final, je choisis de rester ici pour la nuit, il n’y a personne et ce n’est pas une petite tente qui va gêner. Je monte donc le camp juste à côté de la falaise et je me prépare à manger, par contre petit détail j’ai un peu oublié d’acheter du gaz pour mon réchaud… Heureusement il y a un van qui « campe » sur le parking et il me dépanne gentiment pour faire chauffer mon eau.

En Irlande et au Royaume Uni, le camping sauvage est globalement toléré. Par contre la quasi totalité des terres sont privées, il faut donc demander au propriétaire avant de poser son bivouac, celui-ci acceptera en général et vous conseillera même parfois un emplacement plus sympa. Le principal est de ne pas abuser et surtout de laisser le camp absolument intact après son départ.

Je finis la soirée ainsi à admirer le coucher de soleil sur les falaises. En écrivant mon carnet je suis éclairé par le phare de Loop Head, point de départ de mon voyage…

Deuxième Jour - De Loop Head à Galway


C’est parti pour la première vraie journée de road trip le long de la Wild Atlantic Way. Je reprends la route rapidement après un réveil matinal vers 6h… Autant dire qu’il n’y a personne qui roule à cette heure là ; ce qui m’arrange bien car cela me laisse le champ pour prendre mes marques avec la conduite à gauche sur ces petites routes.

Le premier stop se fera au « Bridge of Ross », une arche naturelle sur un petit bout de mer et formant derrière une petite « crique aux pirates ».

La route me ramène ensuite à Kilkee que je dépasse rapidement. On longe ensuite la côte sur des portions sympathiques mais pas émerveillantes. Je m’arrête rapidement à Spanish Point mais la plage est un peu décevante.

Comme le temps passe rapidement il est bientôt 9h et je commence à avoir une petite fringale. Je fais donc un crochet hors du circuit vers Ennystimon, petite bourgarde sur la N67. La ville est sympathique si ce n’est la « grosse » route qui la traverse de part en part et sur laquelle il y a pas mal de trafic notamment des poids lourds. Tout cela enlève un peu de charme aux jolies façades colorées des pubs et autres boutiques.

Je m’arrête tout de même chez Ginger Lou’s prendre un typique « Irish breakfast » composé d’œufs, de white et black pudding (équivalent à du boudin blanc et noir), du bacon, …

Direction ensuite les fameuses falaises de Moher après cette bonne pause !

Celles-ci ne sont pas loin sur la route. On sent que c’est une grosse attraction touristique quand on voit la taille du parking, l’affluence et le prix pour s’y garer : 6€/adulte. Par contre ça vaut le coup car les falaises sont vraiment belles.

Le site se développe vers le nord (à droite lors de la visite) vers la Tour O’Brien et vers le sud pour une balade le long des falaises. Il y a beaucoup de monde mais ça va ce n’est pas trop dérangeant. Par contre j’imagine qu’au plus fort de la saison touristique ça doit être noir de monde…

Je commence ma balade vers la tour pour admirer les falaises vers le sud. Il y a un peu de brume mais c’est vraiment beau : les falaises tombent à pic dans la mer du haut de leurs 200m. Beaucoup d’oiseaux y nichent également.

Je commence ensuite la balade qui longe les falaises vers le sud en direction de Túr an Mhothair, une seconde tour avec une geocache non loin. La balade fait dans les 5,5km aller et se fait en aller-retour. Il y a pas mal de monde au départ mais rapidement on quitte la partie (très) aménagée et la « foule » se dilue. On se retrouve donc rapidement au calme à longer les vertigineuses falaises.

Le rythme de marche n’est pas très élevé car il y a des photos à prendre tous les 10m…

Cette balade, qui prend tout de même environ 2h30-3h aller-retour (avec les photos) vaut vraiment le coup et offre de superbes points de vue. Je n’ai pas fait le centre touristique des falaises de Moher mais j’imagine qu’il doit y avoir quelques infos intéressantes…

C’est reparti ! La Wild Atlantic Way longe ensuite la côte sur de toutes petites routes en direction du nord. C’est très beau d’autant plus que sur la droite (vers l’est) se dévoile les landes des Burren vers lesquels je vais ensuite faire un tour.

Avant cela je fais un stop à Fanore beach pour quelques photos.

La route est toujours aussi jolie et vraiment pas large après Fanore beach. On passe par toute une série de petits patelins, c’est sympa.

Je pique vers le sud en suivant la N67 puis la R480 à Ballyvaughan en direction du dolmen de Poulnabrone. La R480 évolue dans les Burren c’est beau. Cette région est constituée de  landes avec beaucoup de rocailles calcaire affleurantes aux teintes blanches apportant de l’esthétisme aux paysage.

J’atteins rapidement le site de Poulnabrone. Il y a personne quand j’arrive, tant mieux. On trouve quelques panneaux explicatifs sur le chemin vers le dolmen. Ce dernier date d’une période de -4200 à -2900ans c’est à dire du néolithique.

Le dolmen en lui même est composé d’une grande dalle relativement fine reposant sur deux pierres verticales appelées « pierres portails » (portal stone en anglais). Le tout donne au dolmen une allure de portail en effet.

Le site est une sépulture, 33 personnes y reposant ont été découvertes (adultes et enfant) ainsi que de nombreux artefacts.

En tous cas c’est impressionnant et beau. Cela vaut le petit détour.

Demi tour. Je rattrape la Wild Atlantic Way en direction de Galway. Je m’arrête au passage admirer le château de Dunguaire qui est un peu un modèle du genre.

Il est environ 17h30 et l’arrivée sur Galway se fera dans les bouchons de la sortie du travail. Je laisse la voiture dans un parking en centre ville et je récupère ma chambre au Kinlay Hostel. C’est une auberge de jeunesse sympathique et surtout parfaitement bien située en ville (environ 20€ la nuit en dortoir).

Galway est une petite ville qui a du charme et qui a l’air dynamique. Beaucoup de monde dans les rues et en terrasse à profiter du soleil.

Je finirai ma soirée avec ma première pinte de Guinness dans un vrai pub irlandais. Je commencerai avec le Quays puis je m’installerai au Taaffes bar pour écouter de la musique traditionnelle. L’ambiance est très conviviale et il y a beaucoup de monde même pour un jour en semaine.

Troisième jour - De Galway à Cilfden


Après cette douce nuit bercée par les ronflements et les bruits gutturaux de mon voisin de chambrée, je reprends la route un peu fatigué vers le Connemara ! C’est la région que j’ai le plus envie de découvrir durant ce voyage car ça a l’air magnifique et « authentique » même si je n’aime pas trop ce qualificatif, pour le dire autrement j’espère que la culture traditionnelle Irlandaise et locale y est toujours forte.

Je retrouve la Wild Atlantic Way à la sortie de Galway. Le début de la route ne présente pas trop d’intérêt mais doucement la densité urbaine diminue et on commence à percevoir les landes de pierres du Connemara. Le paysage change réellement après le petit aérodrome vers Indreabhán. La R336 long la côte au plus près et on passe par de jolis villages. Au loin on commence à percevoir les collines (grosses collines de 700m pour les plus imposantes).

Je fais quelques arrêts dans de petits villages de bord de mer qui offrent de jolis petites ports ou des plages de sable blanc ; le tout a beaucoup de charme en tous cas.

La route se fait vraiment de plus en plus belle en particulier lorsque l’on oblique sur la R342. On aperçoit bien au nord les « Bens » ces grosses collines (ou petites montagne) qui donnent son caractère au Connemara. Il n’y a pas grand monde ce qui permet de profiter du paysage et de la conduite (surtout que maintenant je maîtrise enfin la conduite à gauche et en particulier le passage des vitesses).

Comme je veux « explorer » au maximum les routes du Connemara, je sors de la Wild Atlantic Way un moment pour couper au travers du « Roundstone Bog ». La route qui traverse ce marais est absolument superbe et offre un panorama saisissant. Je n’arrive pas à trouver son appellation mais il est facile de trouver la bifurcation qui y mène dans un sens comme dans l’autre.

En suivant cet itinéraire on évolue donc dans une lande humide parsemée de lacs avec pour toile de fond les « Bens » au nord. C’est également le premier contact avec les moutons en semi-liberté. Les brebis sont d’ailleurs quasiment toutes accompagnées de leur agneau car l’agnelage a eu lieu il n’y a pas longtemps. Je prends donc le temps de m’arrêter, de photographier, de profiter, c’est très beau…

Arrivé à Ballinaboy, je reprends la Wild Atlantic Way mais vers le sud, pour parcourir cette portion d’une part et également pour me rendre vers le Ben Leitri que je souhaite « grimper ». Cette portion de la route est très belle également et offre de beaux points de vue sur la côte. On notera en particulier la superbe plage de Port Na Feadoige qui donne plus à penser à la Polynésie qu’au Connemara vu la couleur bleu azur de l’eau et le sable blanc…

Je récupère et tourne à gauche sur la N59 un peu après Ballinafad.

Le début de l’ascension du Ben Leitri se trouve au niveau de l’auberge de jeunesse du même nom quelques kilomètres à l’ouest (vers Clifden)(Coordonnées GPS : 53.4728933,-9.8624709). Il y a de la place pour se garer, c’est relativement pratique. Je me mets à la recherche du début du parcours après mettre changer pour la marche et je tombe sur la proprio de l’auberge du jeunesse, une américaine de Los Angeles qui habite en Irlande depuis 17ans (je n’ai plus son prénom en tête…) avec qui je discute un peu du meilleur chemin pour le sommet. Elle me prête également une carte, très sympa.

Le sommet n’est pas bien haut : 557m mais il n’y a pas vraiment de chemin il faut donc tracer soit-même. Le début de la rando monte bien et surtout évolue dans de la prairie à moutons avec des grosses touffes d’herbes qui déstabilisent un peu la marche. On arrive rapidement à une sorte d’épaulement après une première « barre » de petites falaises plus difficiles à passer. En général les gens semblent prendre vers l’ouest pour contourner le sommet mais je choisis de suivre cet épaulement vers le nord-est et de « tirer » droit sur le sommet. Ça a l’air praticable et je m’aide des chemins tracés par les moutons pour avancer avec une bonne sente. En tous cas le paysage qui s’offre à moi vers le sud est déjà très beau !

Le sommet s’atteint au final assez rapidement même si ça grimpe fort. En tous cas pas de grosses difficultés pour quelqu’un qui a l’habitude des terrains un peu accidentés (par contre par temps pluvieux ça doit être plus compliqué car le terrain doit être glissant).

La vue au sommet est sublime car elle offre un panorama à 360° sur le Connemara. Au nord, les Twelves Bens, à l’ouest de marais de Roundstone, vers le sud et l’est la côte et la lande Irlandaise. Il n’y a personne je profite du moment…

Comme l’ascension du Ben Leitri a été plus rapide que prévue, je décide de pousser jusqu’au Glengower (ou Bin Gabhar)(664m) car cela offrira une autre vue et qu’il n’y a que 70m de dénivelé en plus. Toujours pas de chemin à suivre mais la route est évidente.

Le sommet offre encore une fois une vue magnifique. Je profite encore une fois du moment et du silence au sommet…

Pour la descente je suivrai un chemin différent passant entre le Ben Leitri et un sommet secondaire dans un vallon en forme de fer à cheval. Pas de difficulté particulière à la descente si ce n’est qu’il ne faut pas se laisser avoir par des petites portions de falaises moins pratiques à passer.

Vous trouverez ci-dessous le tracé du parcours que j’ai emprunté et le fichier GPX associé :

Download file: Ben_leitri_Glengower.gpx

Une fois de retour à l’auberge de jeunesse, je rends la carte et je prends un petit thé proposé par la proprio avant de reprendre la route en direction de Clifden. Je ne m’y arrêterai pas car je souhaitais aller au camping où je passerai la nuit.

Je me dirige donc vers le « Clifden ecoBeach Camping & Caravanning Park » qui offre une grande étendue d’herbe et une vue sympa pour la nuit. Le camping en lui même n’est pas extraordinaire mais ça ira pour la soirée. Le point sympa est la présence d’une plage de sable blanc « dans » le camping.

Fin de soirée tranquille entre repas et lecture. Je passerai une nuit d’un calme absolu en comparaison à la précédente en auberge de jeunesse… Voilà à présent trois jours que je suis ici et je n’ai pas eu une goutte de pluie !! Exceptionnel en Irlande. Espérons que ça continue comme ça mais a priori le temps devrait tourner dans les prochains jours…

Quatrième Jour - De Clifden à Westport


Encore une belle journée qui commence ! Il est tôt, environ 6h30, je plie la tente et je reprends la route direction la Wild Atlantic Way. Je retourne en direction de Clifden pour faire le plein car j’ai déjà fait pas mal de kilomètres mine de rien.

Avant cela je bifurque sur la célèbre Sky Road, une route qui longe la falaise en offrant de très beaux points de vue. Evidemment il n’y a personne à cette heure-ci il est donc agréable de conduire sur ces minuscules routes.

Le « clou du spectacle » est l’espace d’observation prévu au point le plus haut de la route et qui permet d’admirer la côte et les îles environnantes.

Comme j’arrive pas le nord, je débouche quasiment dans Clifden à l’issue de la Sky Road. La ville, qui a du charme, commence tout juste à se réveiller. Comme il est tôt et que j’ai le temps je me pose dans la rue principale pour prendre un petit déjeuner copieux à base de pancake/bacon au sirop d’érable (un régale)… Je pense que le soir ça doit être sympa ici et il doit y avoir une bonne ambiance. En tous cas tout le monde se connait, se salut, ce qui donne un aspect jovial à Clifden…

Petit détour à la station essence et hop c’est reparti sur la Wild Atlantic Way. Je suis tellement rigoureux à la suivre que je me retrouve de nouveau sur la Sky Road … comme il n’y a toujours personne sur la route je me fais plaisir à la parcourir un peu plus rapidement qu’à l’aller !

La route suit ensuite la côte et passe par de toutes petites voies. On rejoint ensuite la N59 sur laquelle je reste en direction de Letterfrack et du Connemara  National Park afin de grimper Diamond Hill.

Le parking se trouve non loin du Visitor Center qui est également le début de la randonnée. Ce n’est pas une balade très difficile et tout est bien indiqué, elle est donc à faire si l’on ne souhaite pas se retrouver dans la lande comme sur le Ben Leitri.

Il y a pas mal de monde mais la montée dilue pas mal. Je pense par contre qu’au plus fort de la saison il doit y avoir foule…

Le sommet (442m) s’atteint rapidement et offre une belle vue encore une fois (surtout avec le beau temps). J’y retrouve Romain et Cécile (ou Céline j’ai une doute…), deux Suisses très sympathiques que j’ai croisé à la montée.

Nous redescendons ensuite avec mes camarades Suisses et nous nous posons au Visitor Center le temps de prendre un café en compagnie de petits oiseaux qui ont bien compris le coup avec les touristes…

Direction ensuite l’Abbaye de Kylemore à quelques kilomètres de là.

Quelle déception lorsque je me rends compte que toute la façade ou presque est en réfection et donc n’offre que des échafaudages à prendre en photo. Dommage, le lieu avait l’air sympa…

Je rebrousse ensuite chemin pour reprendre le cours de la Wild Atlantic Way. Vers Tully Cross et Rinvyle. Je ferai d’ailleurs un crochet vers le Rynvile Castle mais celui-ci ne présente pas d’intérêt.

Les routes ne sont vraiment pas larges sur cette portion mais le décor est beau encore une fois.

On rejoint ensuite la N59 pour longer Killary Harbor qui est, selon certains, l’unique fjord d’Irlande alors que des cherches pensent que non… En tous cas l’étendue d’eau offre un joli paysage avec les collines environnantes.

La Wild Atlantic Way birfurque ensuite vers l’ouest en suivant la R355. On passe par la cascade d’Aasleagh qui est jolie sans plus et on pénètre ensuite dans la vallée de Doo Lough. Ici la route est vraiment belle et les paysages font très sauvages.

La Wild Atlantic Way passe ensuite par des routes et des villages moins agréables (tout est relatif). Je longe ensuite Croagh Patrick, la montagne Sainte d’Irlande que je gravirai demain.

Pour l’instant direction Westport pour trouver un endroit où dormir et se faire une petite soirée pub.

Je tombe encore une fois en pleine sortie du travail et ça bouchonne en ville.

Je prends une chambre au Old Mill Hostel, une auberge de jeunesse tenue par deux gars super gentils et très accommodants. Le bâtiment est un ancien grenier à grain du XIXe qui a beaucoup de cachet. Westport est un joli village avec pas mal d’activité.

Pour ce qui est de la soirée, je la passerai au pub de Matt Molloy qui est typique et qui propose de la musique traditionnelle jouée tous les jours. Une soirée fort sympathique avec une bonne ambiance et de la bonne musique. J’aime beaucoup le mélange dans les pubs car c’est vraiment un lieu où les locaux se retrouvent et sont mélangés avec les touristes. C’est convivial, bon enfant et il y est facile de discuter avec les gens du coin.

Cinquième Jour - De Westport à Annagh Head


Levé matinal après une nuit relativement courte grâce à mes voisins de chambrée qui sont rentrés un peu tard et un peu éméchés mais rien de bien grave en soit.

Première étape de la journée : ascension de Croagh Patrick et ses 764m. Cette montagne est sainte en Irlande. Selon la tradition Saint Patrick aurait jeûné au sommet pendant 40jours. C’est aujourd’hui un haut lieu de pèlerinage notamment le dernier dimanche de juillet ; 25000 pèlerins tentent alors le sommet…

De mon côté j’arrive au parking vers 7h45. Ce dernier se situe dans la bourgade de Murrisk. Evidemment le parking est payant … Le soucis c’est qu’il est cher et que je n’ai pas beaucoup de pièces, évidemment le centre touristique est fermé je ne peux pas faire de monnaie.

Je croiserai pas mal de monde à la descente qui ont eu le même problème. Il faut prévoir environ 5€ en pièce je pense pour être à l’aise niveau timing.

J’ai donc, au final, le droit de rester là jusqu’à 11h ce qui me laisse 3h A/R… C’est court étant donné que la montée est donnée en 2h30 et la descente en 1h30 en général, je vais donc devoir speeder !

J’attaque vers 8h une fois prêt. Le début du chemin est bien marqué et le sentier est et restera totalement évident jusqu’au sommet.

Le début du chemin monte bien. Ce n’est pas très difficile mais le passage répété des milliers de personnes à bien dénuder la rocaille. On évolue donc dans un terrain pierreux dans lequel mieux vaut avoir de bonnes chaussures je pense (surtout pour la descente). Malgré cela j’avance bien et je double trois marcheurs qui étaient partis un peu avant moi.

On arrive rapidement à un replat vers 400m. On y trouve quelques ruines de vieilles bâtisses, surement prévues à l’origine comme abri pour les pèlerins…

C’est sur cette portion qu’on découvre vraiment la jolie forme conique de la montagne. Le chemin offre ici une très belle vue notamment grâce à la longue trace blanche du sentier jusqu’au sommet.

La dernière partie du sentier est assez raide et, surtout, est recouverte de grosses caillasses un peu instables. Il faut donc privilégier les bords du chemin pour monter. Au final ça se passe bien et j’arrive au sommet en 1h20 finalement ! Je suis pas mécontent, j’ai bien cravaché. L’avantage c’est que je suis seul et je peux donc profiter de Croagh Patrick en toute quiétude. On trouve au sommet quelques cairns mais surtout une chapelle construite en 1905.

La(les) vues qu’offre le lieu est(sont) superbe(s). Au nord on peut admirer le littoral et ses innombrables îles, au sud, le Connemara au loin et les Bens. C’est très beau surtout que la météo est de la partie encore une fois (quelle chance à ce niveau).

Je profite un bon moment de ma solitude sommitale avant de reprendre la descente. Je croise les personnes que j’ai doublé à la montée, ils sont bien fatigués, d’autant plus qu’ils n’ont pas d’eau, je leur en file.

Il n’y a pas d’eau le long du chemin (ou en tous cas je n’en ai pas vu), prévoyez donc bien de quoi boire et manger mais également partez toujours avec un habit de pluie, on se sait jamais en Irlande

Pour la descente, je prends l’option rapide : mi-course mi glissage contrôlée (plus ou moins) sur la rocaille, c’est beaucoup plus rapide et ça fait moins mal aux genoux. Je croise pas mal de monde qui attaque la montée dont beaucoup de personnes pas suffisamment équipées (pas d’eau par exemple)… Je rejoins le parking à 10h30 c’est à dire 2h30 pour l’aller-retour avec la pause au sommet… Pas mal !! Je suis content.

Je prends le temps de me poser un peu et je reprends ensuite la route sur la Wild Atlantic Way, direction Achill Island. Comme toujours la route côtière après Westport offre de beaux points de vue et s’avale bien.

J’arrive donc rapidement à Achill. Bien que ce soit une île, celle-ci est reliée à la terre ce qui est pratique. Achill est la plus grande île d’Irlande. Elle possède un côte particulièrement tourmentée par endroit mais tout cela offre de beaux paysages. Je n’ai pas passé beaucoup de temps sur l’île mais l’ambiance a l’air calme et sereine dans les petits villages de pêcheurs.

Malheureusement j’ai (enfin) été rattrapé par le temps irlandais et il pleut assez fort ce qui bouche un peu la vue et limite l’utilisation de l’appareil photo. Par contre ce gros temps donne une atmosphère vraiment sympa au tout.

La Wild Atlantic Way mène à Keem Bay, la point occidentale de l’île. C’est une petite plage nichée entre de hautes falaises. La route pour l’atteindre n’est pas bien large et il est difficile de doubler… Arrêter vous un petit peu avant la descente finale si vous voulez une photo de la plage dans son ensemble.

Le lieu est vraiment joli même si il y a un peu de monde. Il y a une jolie balade à faire en montant vers les falaises au nord. Celles-ci offrent de jolies perspectives et une ambiance très marine. Coup de bol encore une fois je réalise cette balade sous un ciel nuageux mais pas pluvieux !

Une fois cette agréable escale, je reprends la route sur la Wild Atlantic Way, celle-ci est d’ailleurs bien faite car on n’emprunte pas le même itinéraire à l’entrée et à la sortie de l’île.

Après une pause « courses », je continue vers le nord vers Ballycroy. Je ferai un stop rapide au Visitor Center du Ballycroy National Park le temps de prendre un café.

La Wild Atlantic Way nous mène ensuite vers la péninsule de Mullet où j’ai prévu de passer la nuit. Cette péninsule, toute fine, fait quasiment 30km de long au total. Sans m’étendre sur les détails j’ai été assez déçu par la partie sud car il y a bien quelques points de vue sympa mais pas de quoi casser trois pattes à un canard… La partie est déjà plus intéressante. Dans tous les cas, les habitations sont éparpillées sur toute la péninsule il y a donc peu de lieu de tranquillité. Point positif : il y a toute une série de sculptures à divers points de la péninsule. C’est d’ailleurs proche de l’une d’elle que je passerai la nuit sur Annagh Head. Comme il y a un fort vent et qu’il risque aussi de pleuvoir cette nuit je préfère ne pas monter la tente car elle aura pas le temps de sécher d’ici à mon départ. Je ferai donc la nuit dans la voiture mais en général j’y dors bien (en tous cas c’était le cas en Islande).

La lumière est belle au couchant et je profite de la soirée pour me balader alentours et bouquiner. Cela aura été une bonne journée encore, avec pas mal de kilomètres, peut être un peu trop d’ailleurs, je pense qu’Achill mérite qu’on s’y attarde un peu plus…

Sixième Jour - D'Annagh Head à Strandhill


La nuit a été bonne et il a bien plu donc je suis content de pas avoir eu à plier la tente trempée. Je reprends la route tôt mais pas directement la Wild Atlantic Way. Je me dirige vers Dun Na Mbo une sculpture qui donne sur la mer un peu au nord. Le coin est joli mais la sculpture pas extraordinaire par contre un peu plus loin en mer il y a un phare sur Eagle Island qui offre vraiment une vue superbe surtout avec une mer un peu agitée.

Je me balade ensuite sur la partie nord de la péninsule, les routes sont jolies et assez sauvages.

Je reprends ensuite le cours de la Wild Atlantic Way sur la R314. Les routes sont vraiment sympas et étroites sur cette partie.

J’arrive rapidement à Ceide Fields. Ceide Fields est un site archéologique majeur en Irlande. De nombreux témoignages du peuplement datant du néolithique y ont été retrouvés, je souhaitais donc visiter tout cela. Le « musée » ouvre pile lorsque j’arrive vers 10h. Je fais donc le tour de l’exposition tranquillement, c’est intéressant mais pas formidable. Il a ensuite une projection d’un film qui n’est pas très enrichissant et surtout un peu daté. J’espère que ça sera mieux lors du tour à l’extérieur mais je suis également déçu. Les vestiges mis en évidence sont assez pauvres. Cela reste un beau témoignage du passé mais en l’occurence on a uniquement quelques murs à moitié sortis de la tourbe. Je pense que pour un site « majeur » comme celui-ci il aurait été intéressant d’avoir une reconstitution de maisons ou plus de vestiges. La visite vaut quand même le coup.

Je vous conseille de prendre le temps d’admirer les falaises juste en face du centre car le panorama vaut le coup.

De retour sur la Wild Atlantic Way, je prends la direction de Downpatrick Head. La route est agréable mais il y a des grains qui passent il va donc falloir que je me faufile entre deux averses pour aller voir le site.

J’ai encore de la chance car j’arrive à être sur place à un moment où il fait beau. Downpatrick Head est vraiment impressionnant surtout avec ce ciel parsemé de gros nuages noirs. Encore une fois il n’y a personne et je profite du lieu…

La séance photo prend vite fin car un grain bien violent arrive encore. Je retourne donc à la voiture pour éviter de me tremper ainsi que l’appareil photo.

Je reprends la route sur la Wild Atlantic Way en direction de Sligo. La route longe la côte au plus proche et offre de belles vues sur le littoral notamment cette jolie plage vers Ballina si ma mémoire est bonne.

Je me dirige tranquillement vers Sligo en prenant mon temps. Cette portion n’offre pas « d’attractions » majeures mais on tombe sur des coins sympa tout de même surtout qu’il fait grand beau à présent.

Comme il est encore tôt je décide de faire une tour à Strandhill avant de m’arrêter à Sligo. Strandhill est une petite cité balnéaire qui  possède une jolie plage et un bon spot de surf a priori. On est dimanche et il y a beaucoup de monde qui flâne en front de mer. Je passe au glacier du coin et je me pose sur la digue profiter du paysage, du soleil et de l’ambiance très vacances.

C’est un moment agréable. Le coin me plait bien.

Direction Sligo ! Il y a un peu de trafic car pas mal de personnes rentrent en ville après leur après-midi plage. Sligo ne me fait guère une bonne impression… J’arrive à l’auberge de jeunesse près de la gare dans laquelle je veux rester ce soir mais le coin est glauque et ne donne pas du tout envie. Je vais donc faire un tour en « centre ville » et je ne suis vraiment pas emballé par tout cela.

Ma décision est prise : demi tour et direction Strandhill. Je me pose à l’auberge de jeunesse que j’ai vu un peu plus tôt dans la rue principale. Le « Surf N Stay » Hostel est une auberge de jeunesse qui propose également des lodges et qui est dans un esprit surfeur très à la cool. Il n’y a pas grand monde et je me retrouverai même seul dans mon dortoir !

Je ferai la fin de soirée au pub en face, le Strandbar et avec un écossais à l’auberge. J’ai bien fait de prendre cette décision en tous cas, la ville est plus sympa que Sligo.

Fin du voyage


C’est donc à Sligo/Strandhill que se finit pour moi mon road trip le long de la Wild Atlantic Way. En ce septième jour, je prends la direction de Dublin où je passerai l’après midi et la matinée du lendemain avant de reprendre l’avion. Je ne décrirai pas cette journée à Dublin car elle ne rentre pas dans le road trip Wild Atlantic Way mais n’hésitez à me contacter si vous souhaitez des informations.

Conclusions


Quelle bonne idée que d’avoir créé cette route balisée qu’est la Wild Atlantic Way. On se laisse porter le long de ses 2500km en suivant la signalisation, qui est très bien faite, et on découvre des sites plus somptueux les uns que les autres, des villes typiques et dynamiques et de nombreux lieux historiques, sans oublier, évidemment le pub et leurs folles soirées ! 

En résumé, j’ai vraiment aimé ces six jours sur la côte sauvage Irlandaise. Je ne connaissais pas ce pays mais j’en ai découvert une partie avec plaisir et surtout le Connemara qui marque par ses paysages magnifiques et son ambiance globale. 

Au final j’ai parcouru 1700km sur la moitié de la Wild Atlantic Way à une vitesse moyenne de 65km/h : les routes sont vraiment étroites ! Il me reste une bonne partie de la Wild Atlantic Way à découvrir et j’y retournerai avec plaisir manger les kilomètres et explorer le sud de l’île notamment. 

En tous cas si vous êtes tenté par cette route foncez-y et découvrez toutes ses merveilles !

Quelques liens utiles :

  • Le site officiel de la Wild Atlantic Way : Lien
  • Le site Ireland.com qui propose aussi des infos intéressantes : Lien
  • L'application Wild Atlantic Way très pratique car elle fonctionne hors ligne : Playstore / Appstore

Route vers Detifoss, Islande

Tour de l'Islande

3500km

parcourus

65km/h

de moyenne

+50

cascades somptueuses

1

Eruption volcanique

3trolls

(pétrifiés)

L’ Islande est très à la mode en ce moment et on comprend vite pourquoi lorsque l’on y va. Ce pays est magnifique ! A cheval sur les plaques tectoniques américaine et européenne, l’île connait une forte activité volcanique dans une ambiance de Grand Nord, le tout parsemé de cascades majestueuses, de lacs, d’immenses espaces vierges… C’est parfait ! Ce voyage a été mon premier road trip en solo, l’Islande se prête parfaitement à ce genre de voyage. Voici donc mon récit de ces 14 jours au pays des Volcans, des elfes et du peuple caché.


Quelques mots sur l'Islande

Bien que perdue au milieu de l’Atlantique nord par 66° de latitude, l’Islande fait partie de l’Europe. L’île a une superficie équivalente au cinquième de la France métropolitaine mais ne compte que 300 000 habitants. La population se concentre sur la bande littorale et notamment dans l’agglomération de Reykjavik qui accueille 200 000 personnes autant dire que le reste du pays est pratiquement vide ! L’Islande est donc un paradis pour les randonneurs en quête de solitude sauvage ou pour entreprendre un road trip durant lequel vous ne croiserez que une ou deux voitures par heure…

L’Islande est également intéressante d’un point de vue historique. Bien que son peuplement par des moines Irlandais remonterai au VIIIe siècle ap JC, l’île a connu un essor durant la période Viking au IXe et Xe siècle. Elle servie d’avant poste pour la conquête du Groenland par Eric Le Rouge (en 984) puis surement de Terre-Neuve (Vinland) par Leif Erikson. On retrouve de nombreuses reliques de cette époque dans le pays, que ce soit des bâtiments mais également dans un certain mode de pensée et dans certaines croyances.

Concernant les croyances il est intéressant de noter que 40% de la population croit aux elfes et dans une race d’humains invisibles mais bien présents, le peuple cachés. Cette croyance est si forte qu’elle est prise en compte lors de la construction de routes par exemple afin de ne pas détruire un lieu elfique.

L’Islande est également connue pour son activité volcanique. Nous avons tous en mémoire l’arrêt complet du trafic aérien en 2010 après l’éruption de l’Eyjafjöll. L’Islande est à cheval sur le rift Atlantique, c’est à dire qu’une partie du pays est en Amérique et l’autre en Europe pour simplifier. On recense environ 130 volcans actifs, des geysers, nombre de fumerolle et autres phénomènes telluriques, le volcanisme est omni présent. Les humains exploitent cette ressource pour créer de l’électricité (géothermie) ou pour se chauffer. Même l’eau de la douche à une petite odeur soufrée.

D’un point de vue climatique, l’Islande connait un climat relativement tempéré bien que situé juste sous le Cercle Polaire Arctique. Cela vient du fait que l’île est baignée par le Gulf Stream, les températures sont donc toujours relativement clémentes même en plein hiver si l’on compare avec d’autres pays à la même latitude ; par exemple la température moyenne du mois le plus froid (Janvier) est de -0,5°C. Toutefois le climat de l’Islande n’est pas à prendre à la légère, celui-ci est très changeant et peut être violent avec beaucoup de vent et de pluie. On peut facilement voir les quatre saisons en l’espace de quelques heures, un proverbe islandais résume très bien cette nature changeante de la météo : « Si le temps ne te plait pas, attends juste cinq minutes »


Premier Jour : de Paris à Reykjavik

On est début septembre et c’est le départ pour l’Islande pour un voyage qui me trottait dans la tête depuis longtemps. Décollage à 12h45 de Charles de Gaulle et quelques heures plus tard ça y est j’y suis ! Je serai tout seul pour ce voyage, mon premier voyage 100% solo… On verra ce que ça donne.

Une fois à l’aéroport je récupère ma petite voiture qui va être mon compagnon pour ces deux semaines, ça sera une Kia Rio rouge. J’aurai préféré un 4×4 pour explorer les fameuses F-Road mais le prix de la location tout seul était un peu élevé.

En Islande la plupart des routes intérieures sont des « F-Roads ». C’est route ne sont pas goudronnées et peuvent passer par des guets… L’utilisation d’un véhicule approprié est légalement obligatoire, il faut donc avoir un 4×4 pour les parcourir. Ne vous engagez pas à la légère sur ces routes surtout si vous devrez y traverser une rivière, sur ce point la F35 est très pratique car on y reste au sec tout du long.

Première étape : rejoindre Reykjavik pour y finir la journée.

La route entre l’aéroport et la capitale met dans le bain rapidement : les paysages sont volcaniques et vide. C’est sympa même sous la grisaille.

J’arrive en une heure au centre ville. Bien que ce soit la capitale, il n’y a que 200 000 habitants à Reykjavik en comptant toute l’agglomération. La ville n’est donc pas bien grande. Je trouve l’auberge de jeunesse où je passerai la nuit (Kex Youth Hostel) et j’y dépose mes affaires. J’enchaîne ensuite sur un tour en ville et un complément de courses.

La ville est sympa mais je n’ai pas le temps de beaucoup me balader, je ferai ça le dernier jour.

Je finirai la soirée en mangeant dans un restaurant sympa qui propose des soupes servies dans une miche de pain creuse et en me couchant tôt pour être en forme pour le lendemain.


Deuxième Jour : Le Cercle d'Or

Levé matinal à 6h30 car aujourd’hui c’est la première vraie journée ici et elle est chargée. L’idée est de parcourir le Cercle d’Or, c’est à dire la région au nord est de Reykjavik et qui concentre nombre de lieux à visiter. C’est également une des zones les plus denses en terme de tourisme même si cela reste contenu.

Pour l’heure je quitte la ville et je suis la route 36 vers le lac de Þingvallavatn.

Le « Þ » se prononce à peu près comme le « th » anglais. On retrouve par exemple cette lettre dans le nom du célèbre dieu nordique Thor : Þórr

La paysage est beau surtout sous la lumière matinale. La végétation rappelle celle que l’on trouve dans les pays nordiques c’est à dire un camaïeu de vert sombre et de brun. Après quelques temps à rouler je m’arrête sur la route pour aller voir une faille typique de la tectonique locale. On voit parfaitement la cassure et la zone sent le souffre témoignant d’une proche activité volcanique.

Je continue ensuite ma route vers le célèbre Geysir, le geyser a qui l’on doit justement le nom du phénomène. On sent en arrivant sur place que le lieu est touristique mais il n’y a pas encore trop de personnes en cette heure matinale. La zone connait une intense activité géothermale : ça fume et ça boue partout.

Le clou du spectacle étant Strokkur le dernier geyser en activité, en effet Geysir a arrêté ses impressionnantes « éruption » il y a de ça quelques années.

N’ayant jamais vu de geysers auparavant je dois avouer que le spectacle est impressionnant, notamment le bruit que celui-ci fait lors de l’éjection de la colonne d’eau.

Après pas mal de temps à admirer Strokkur, je reprends la route en direction de la superbe cascade de Gullfoss. Cette cascade est de toute beauté notamment par le sentiment de puissance qu’elle dégage. Elle n’est pas forcément très haute mais le débit d’eau qui chaque seconde se déverse est hallucinant. Je m’arrêterai me faire un bon café juste au bord de l’eau admirer le spectacle.

Un peu de vocabulaire : le suffixe « foss » signifie la cascade.

Une fois le café fini, je fais demi tour vers la Þingvellir. Le site se trouve le long de la route 36. C’est un lieu très important de l’histoire Islandaise car c’est ici que c’est tenu durant des siècles de Þing c’est à dire l’assemblée. C’est également un superbe lieu pour observer la fracture du rift et faire de la plongée dans les eaux cristallines filtrées par les roches.

Je prends donc le temps de flâner jusqu’à ce que les touristes m’agacent et me poussent à continuer le voyage.

Ma route m’emmène ensuite vers la cascade de Glymur qui l’une des plus hautes d’Islande. Pour y accéder il faut d’abord suivre la route 47 et ensuite finir le chemin à pied par une petite randonnée très sympa même si ça grimpe pas mal à la fin. La cascade est très belle, nichée entre les falaises et haute de ses 198m.

Une fois arrivé en haut de la cascade je souhaite redescendre par l’autre côté pour varier. Le problème c’est qu’il faut traverser la rivière qui alimente la cascade. En soit rien de bien méchant si ce n’est que l’eau est gelée. Je ne traîne donc pas en traversant (en caleçon) et je manque de rien de trébucher dès les premiers mètres. De l’autre côté je m’arrête 2min me sécher avec de la mousse…

La descente est beaucoup moins sympa de ce côté (rive droite) car très boueuse…

De retour à la voiture je reprends la route et je rejoins enfin la route 1 qui m’accompagnera tout au long du voyage. Je ne reste pas très longtemps dessus car je bifurque ensuite sur la 60 en direction des fjords du Nord Ouest. Je m’arrêterai non loin de la route dans un coin sans charme pour passer la nuit dans la voiture.

Première bonne journée même si avec le recul j’aurai dû passer plus de temps à Þingvellir je pense.


Troisième Jour : Les Fjords du Nord Ouest

J’ai pas trop mal dormi dans la voiture (en position passager), mieux que ce que j’aurai pensé en tous cas.

Je reprends rapidement la route en direction des fjords.

Le premier arrêt sera à une réplique de la maison du Viking Eirik Le Rouge, premier véritable colon du Groenland selon les Sagas. J’aime beaucoup ces longues maisons au toit végétalisé avec peu d’ouvertures ; ça sent la rusticité pratique et salvatrice durant les longs hivers…

Je continue ensuite en suivant toujours la route 60. Nouvel arrêt après quelques kilomètres à Sælingsdalur.

C’est à présent pour aller voir une église du Peuple Caché. Cette église est une grosse colline pyramidale pour le commun des mortels mais d’après les dires locaux c’est un haut lieu spirituel du Peuple Caché. Je m’y rends donc afin de, peut-être, voir tout cela par moi même. J’entreprends donc l’ascension de la colline. La vue est sympa mais malheureusement pas de contact avec un éventuel Peuple Caché…

Après ce dernière arrêt j’attaque le vif du sujet des Fjords du Nord Ouest car la route n’est plus goudronnée. En Islande, il n’y a guère que la route principale (la 1) et quelques routes secondaires adjacentes qui sont bonnes. Le reste des routes est carrossable mais avec une petite citadine c’est pas l’idéal. J’avance donc au ralenti, pas beaucoup plus que 30km/h. Au moins j’ai le temps de profiter du paysage. Il y a quasiment personne sur la route le sentiment de solitude (positif) se met doucement en place.

Rapidement le temps vire à la tempête…  J’ai pas envie de me tremper à monter ma tente ce soir, ça sera donc encore une nuit dans la voiture. Je me pose à un petit col pas loin d’une statue. On voit rien dehors. Je suis totalement humide car j’ai voulu aller faire un tour sous la pluie… mauvaise idée. Je finis donc la soirée ainsi en mangeant froid … Youpi…


Quatrième Jour : Plus loin dans les Fjords

Au matin la pluie et le brouillard sont toujours là. Je repars donc sans rien avoir vu de la vue certainement belle du coin par beau temps. La route est toujours aussi mauvaise et j’avance pas très vite.

Vers la fin de matinée, le mauvais temps se calme un peu et le soleil a l’air de vouloir percer ; ce qui arrive finalement vers midi offrant ainsi un superbe spectacle d’arcs-en-ciel, de clairs obscurs et de lumière absolument superbes.

Je me dirige ensuite vers la cascade de Fjallfoss (également appelée Dyjandi). La route pour s’y rendre passe par les montagnes et je ne croise personnes durant plus d’une heure. Les effets de lumière sont toujours aussi beaux.

La cascade est également impressionnante avec 100m de haut et 30m de large. On dirait un voile posé sur la montagne.

La route m’emmène ensuite à Isafjorður. Je m’y arrête pour manger chaud (des frites et un burger !!!) et aussi refaire le plein et vérifier que la voiture va bien. Après cette pause je longe la côte qui ondule au rythme des fjords.

Plus loin pose pour observer la faune locale car un groupe de phoque séjourne dans la zone et par chance ils sont là à 50m. Ils gardent leur distance mais ils sont faciles à voir.

Il est temps de trouver un lieu pour la nuit, ce qui sera fait à la point d’Ogurnes. J’installe le camp pas très loin de la route mais vu le passage proche de zéro je ne serai pas embêté. Dernier spectacle de a journée, il y a au milieu du fjord un baleine dont j’aperçois le souffle, trop loin pour l’appareil photo mais très sympa quand même.


Cinquième Jour : Sortie des Fjords

Une bonne petit nuit bercé par le bruit du ressac et 0 voitures. Les matinées sont fraîches en ce début de septembre.

Je reprends la route afin de sortir des fjords. Avant de rejoindre Holmavik, je passe par une sorte de plateau totalement désolé et rocailleux. Ce vide est beau.

Holmavik n’est pas très intéressante comme ville. Je fais juste un petit tour pour aller une source sainte mais c’est pas très impressionnant. Je lis dans mon guide que dans une ville voisine, à Drangsnes, qu’il y a un troll pétrifié et surtout des bains publics gratuits.

J’y file donc surtout après ces 4 jours sans douches… La ville est toute petite mais ils ont installé en front de mer trois petits bassins alimentés par une source chaude certainement captée en amont. J’y plonge après avoir pris une petite douche. Quel bonheur d’être dans une eau à 35°C face à la mer. Je me pose et profite du moment.

Après ce bain bien mérité je vais voir Kerling la troll pétrifiée. C’est aujourd’hui un gros rocher posé là, c’est assez étonnant.

De mémoire la légende dit que trois trolls ont voulu creuser un canal pour séparer les fjords du nord ouest de l’Islande. Affairés à leur besogne il n’ont pas vu le soleil se lever et ont été pétrifiés sur place. D’après la légende, toujours, l’île de Grimsey face à Kerling serait son taureau lui aussi pétrifié. Les deux autres trolls sont de l’autre côté du fjord, on les verra plus loin.

Une fois cette pause trollesque effectuée je reprends la route et rejoins la numéro 1 après une pause repas face à la mer.

Les Fjords du Nord Ouest m’auront pris trois jours mais ça les valait. L’isolement du lieu est superbe, surtout en cette période car il n’y a vraiment pas grand monde à croiser.

Une fois sur la route principale je retrouve un peu de trafic et le coin est moins sympa, plus plat…

Je ferai également un petit crochet pour aller voir les deux trolls pétrifiés de ce côté du fjord.

Cette nuit je me poserai aux chutes de Kolufoss. Il pleut bien je prends donc mon repas sous la pluie mais je ferai la nuit dans la voiture.


Sixième Jour : Geocaching et Route Perdue

Déjà 1700km…pas mal. Aujourd’hui je n’ai pas de gros programme, mon but principal est de réaliser une geocache perdue au bout d’une route à Skagafjord.

Le principe du Geocaching est simple : des personnes (n’importe qui) vont cacher des petites boites dans des lieux intéressants et simplement renseigner leurs coordonnées GPS sur le site. Le but n’est pas tant de retrouver la boite en tant que telle que de découvrir quelque chose, une lieu, un brin d’histoire. Quasiment tous les arrêts que je fais en Islande ont été motivés par une geocache jusqu’ici. https://www.geocaching.com/play

Le début de la route pour la geocache est plutôt bon et ça avance bien. Par contre rapidement je me retrouve sur une toute petite route caillouteuse et pas large du tout. Impossible de faire demi tour… J’avance quasiment au pas. Je dois parfois sortir de la voiture pour enlever les cailloux sur la route… J’avoue qu’à un moment je me demande un peu ce que je fais là. Après 2h pas facile j’arrive enfin dans la petite ferme abandonnée. De là il faut descendre vers la rivière et ensuite traverser par une sorte de caisse en bois suspendue par trois câbles au dessus des flots déchaînés… Pas rassurant mais ça passe bien. La géocache est enfin là ! Il faut la mériter celle-ci !

Pour la suite de la journée je retournerai sur la route 1, ce qui me prendra du temps depuis la géocache, pour ensuite m’engager sur la route 76 en direction de Siglufjorður, joli petit village aux maisons colorées. Il y a aujourd’hui un tunnel qui relie cette ville à Olafsfjorður mais je préfère emprunter l’ancienne route de montagne (la 802).

Je m’arrêterai pour la nuit au niveau du minuscule refuge. L’endroit est beau même sous la grisaille. Je profiterai calmement de la fin de soirée en admirant le paysage et en bouquinant.


Septième Jour : Akureyri

Journée pas très chargée en perspective. J’en suis à peu près à la moitié de mon voyage et j’ai bien besoin d’une bonne douche, d’un bon repas et de me poser un peu. Direction donc Akureyri, la deuxième plus gros agglomération Islandaise avec 17000 habitants.

Avant cela je dois rejoindre la Route 1 mais comme il est encore tôt je décide de revenir sur mes pas et de monter faire un tour au petit lac de de Hraunsvatn. Pour cela il faut se garer à une petite ferme non loin de la Route 1. On attaque ensuite le chemin de montée par une barrière à bétail (qu’il faut bien refermer évidemment).

La montée est sympathique surtout qu’il fait beau, par contre il y a un vent à décorner les boeufs surtout au niveau du lac.

Le site est beau, niché entre de petits sommets à pics. Le Lac est connu pour la pêche aux salmonidés. Je fais une petite géocache et je redescends.

Je prends ensuite la route vers Akureyri. Je passerai la nuit au Akureyri Backpackers, auberge de jeunesse dans la petite rue de Hafnarstraeti. L’auberge est sympa et bien tenue. L’après midi je fais un petit tour en ville mais il n’y avait rien de bien excitant à voir (je n’ai pas non plus exploré très loin). Le soir je profiterai d’être en ville pour manger un bon repas le soir, chaud et cuisiné !

Ça me fait du bien de voir un peu de monde et de papoter (notamment avec un Québecois et une Allemande de ma chambre) mais j’ai aussi hâte de retrouver la nature et la solitude, on y prend vite goût surtout dans ces paysages.


Huitième Jour : Myvatn et Krafla

Malgré quelques ronflements la nuit n’aura pas été si mauvaise. Le matin je déjeune avec Pascal, le Québecois. Je prends ensuite la route en direction de l’ouest et du Myvatn qui est une région assez dense en activité volcanique.

Sur le chemin je m’arrête à Godafoss, lieu historique car c’est ici que, selon la légende, les icônes païennes ont été jetées aux flots lorsque l’Islande a décidé de se christianisé. Je contourne ensuite le Myvatn par le sud, c’est un grand lac à l’est duquel on aperçoit déjà quelques structures intéressantes. Myvatn signifie « Lac des Mouches », en effet en été le lac est recouvert d’une nuée de mouche pouvant être un véritable calvaire. Il y en a beaucoup moins en septembre mais celles-ci restent agaçante car attirées par le CO2 c’est à dire par la bouche, les narines et les yeux.

Je commence mes visites autour du Myvatn par Dimmuborgir. Ce lieu étonnant est un ensemble de structures basaltiques aux formes extravagantes et formant un véritable labyrinthe. Je visite avec Stéfie, l’allemande du backpacker de la veille que j’ai croisé sur le parking.

Nous continuons ensuite vers Hverfell, un immense cône de scorie d’origine manifestement volcanique. Il fait gris en cette fin de matinée, cela donne donc à l’ensemble une impression de Mordor ou de paysage Lunaire. La vue du haut est belle et l’ensemble est impressionnant.

Pour la descente on fait ça pleine pente, c’est plus marrant et plus rapide.

On se rend ensuite à pied à une grotte géothermal, Grjotgja. La grotte se niche dans une faille bien fumante et de l’eau y remonte bien, bien chaude.

Au retour de la grotte Stéfie continue la route de son côté. Pour ma part je me dirige vers le Krafla. Le soleil est enfin de retour et ça change tout !

Je roule donc les vitres grandes ouvertes, la musique à fond ! Les paysages changent c’est de plus en plus beau.

Après une grosse colline, je m’arrête à Hverir qui est une grande zone à la riche activité volcanique : fumerolles, bains bouillants et une bonne odeur de souffre. C’est très beau, les couleurs sont folles.

Je continue la route quelques kilomètres avant de tourner sur la gauche vers Krafla, un volcan de 818m d’altitude à la riche activité sachant que la dernière éruption date de 1984. L’endroit est très venteux aujourd’hui, ça ajoute à la majesté de la nature ici avec le cratère et son lac aux eaux d’un bleu irréaliste. C’est beau.

Je vais ensuite me promener dans une coulée de lave qui a quelques années. La vie y reprend doucement ses droits au beau milieu des roches noires. Il n’y a pas grand monde, il fait beau, tout cela invite à flâner.

Retour ensuite sur la route 1. Direction plein est dans des paysages absolument merveilleux ! On voit à des dizaines de kilomètres à la ronde. Il n’y a personne, il fait beau, j’appuie un peu (trop) sur l’accélérateur ; la sensation de liberté est absolue !

Après les kilomètres vite avalés, je prends à gauche sur la route 864 qui me mènera à Detifoss. Mais pour l’heure je vais trouver un petit coin pour la nuit car il se fait tard et je n’avance pas vite sur cette petite route de graviers.

Je me poserai pas loin de la route mais comme d’habitude il n’y a personne pour m’embêter… Au loin j’aperçois le Krafla malgré sa distance de 40km environ. Superbe lieu de bivouac. Cela aura été certainement la meilleure journée du voyage. Tant de belles choses à voir …


Neuvième Jour : Detifoss, Seydisfjordur et Snaefell

Quel silence la nuit… Cela donne une impression presque inquiétante parfois car l’esprit va vite à inventer des bruits et leurs origines…

Toujours que je reprends la route rapidement car il fait frais ce matin, je prendrai donc le petit déjeuner plus loin. J’arrive à Detifoss au bout de 40min de route un peu difficile car très ondulée et donc inconfortable.

Je descend vers la chute d’eau, c’est grandiose ! Detifoss est la cascade d’Europe qui possède le plus gros débit avec 200 000 litres à la seconde pour une chute de 44m… C’est la chute d’eau la plus impressionnant qu’il m’ait été donné de voir. Ce qui est bien en Islande c’est qu’il y a peu de barrière, on peut donc ici avancer jusqu’à avoir les pieds dans l’eau au bord de la chute…impressionnant…

La scène d’intro du film Prometheus a été tournée à Detifoss.

Je remonte ensuite à pied le long du fleuve Jökulsá á Fjöllum vers la cascade de Selfoss en amont. Egalement impressionnante par sa largeur.

Après être retourné à Detifoss profiter encore un peu du spectacle et avoir fait une geocache dans le coin, je remonte au parking prendre un café et le petit déjeuner.

Demi-tour ensuite vers la route 1. Le soleil brille, le ciel est bleu et la route toujours aussi « tôle ondulée ». Le sol est noir cendre cela donne des airs lunaires. Au loin un nuage m’attire le regard, en regardant bien c’est le panache de fumée de l’éruption du Bárðarbunga qui était en court lorsque j’y étais. Malgré la distance on le voit bien.

Je file plein Est ensuite. Les paysages toujours aussi grandioses défilent trop rapidement. J’arrive vers Egilsstaðir mais la ville est très décevante et je ne m’arrête que le temps de faire des courses et le plein d’essence.

J’attaque ensuite la route 93 qui me mène à Seydisfjordur. La descente est particulièrement intéressante et sympa en voiture. Le petit village est niché au fond d’un fjord, c’est sympathique. Je m’arrête à la petite auberge/restaurant prend un verre au soleil.

Une scène du film Walter Mitty a été tournée à cet hôtel (quand il y a l’éruption après la descente en longboard)

Demi tour ensuite et je reprends direction de la 1 mais pas pour très longtemps car j’oblique vers la 931 dans l’idée de monter sur le plateau du Snaefell. La vue est belle sur les hauteur en venant d’Egilsstaðir mais on voit bien une sorte de brouillard grisâtre qui est dû à l’éruption du Bárðarbunga.

La montée sur le plateau, par la route 910, est impressionnante. En haut, changement total d’ambiance : on se retrouve dans une sorte de toundra à perte de vue. Au loin le Snaefell, point culminant de l’Islande avec 1833m, ainsi que le Vatnajökull.

Le Vatnajökull est un gigantesque glacier qui recouvre 8% de l’Islande soit quasiment la surface de la Corse en comparaison. Pouvant atteindre 1000m d’épaisseur, il renferme plusieurs volcans en son sein dont certains actifs.

Pour le soir je me trouve un beau coin avec une super vue pour planter la tente. Le glacier n’étant pas loin il fait particulièrement froid et il y a pas mal de vent. Il y a normalement pas mal de rennes dans ce coin mais je n’en ai pas vu pour l’instant… peut-être demain. Dans la nuit, je sors la tête pour voir si il n’y a pas d’aurore (comme quasiment toutes les nuits), pas d’aurore mais au loin je vois des nuages tous rouges malgré la nuit vu la direction je pense que c’était la réflexion de la lumière émise par la lave de l’éruption du volcan sur les nuages. L’impression était singulière.


Dixième Jour :Journée de transition

Nuit froide ! Mais ça a été. Le programme de la journée n’est pas bien chargé car je suis un peu dans un entre-deux.

Je prends donc mon temps le matin, je commence par aller voir le barrage hydroélectrique qui est dans le coin. Demi tour, sur le chemin je ne roule pas très vite pour essayer de voir des rennes mais ils font la tête et se cachent… pas grave.

A la descente je suis témoin d’un phénomène sympa : il y a tellement de vent qu’une cascade accrochée d’ordinaire à la paroi monte en direction du ciel… pas banal….

Je roule ensuite en direction du sud. Plutôt que de suivre uniquement la route 1 j’emprunte la 939 qui passe par la montagne et est bien plus jolie.

La descente vers la côte est belle. Il fait beau mais il y a pas mal de nuage, cela donne donc des effets de lumière très sympa.

Après une pause repas dans le village de Djupivogur, je continue sur la route 1 vers Hofn. J’y passe rapidement sans trop prendre le temps.

Le temps passe vite et il est déjà temps de trouver un endroit où dormir. Tâche ardue ce soir car aucun coin ne me dit ni n’est bien approprié.

Après une longue recherche je me dirige vers le Flaajokull. Pour cela il faut que je prenne une route bien mauvaise mais ça passe.

Le glacier est une langue mourante du Vatnajokull. On note malheureusement le recul du glacier du fait de sa fonte…

Le soir après avoir bouquiné je jette un coup d’oeil dehors et là Ô miracle une AURORE !! Alors oui c’est pas mal couvert et l’aurore n’est pas très forte mais que c’est beau ! Je tente la photo ci-dessous mais le rendu n’est pas fou…ça aura été un beau cadeau quand même.


Onzième Jour : Jokulsarlon, Skatafell et Sandar

Journée chargée aujourd’hui qui commencera avec le très connu Jokulsarlon.

Sur la route qui me mène à la route 1, j’ai la magnifique surprise de tomber sur un troupeau de rennes. Il doit y avoir environ un vingtaine de bêtes et un superbe mâle à la ramure impressionnante. Je profite un peu en les regardant paître.

La route vers Jokulsarlon est rapide. J’arrive sur le site auquel il y a déjà un peu de monde.

Le site est beau, l’immense glacier se jette dans un grand lac de fonte qui se jette ensuite dans la mer. Comme le glacier se casse au moment d’arriver dans le lac celui-ci est rempli d’iceberg bleus et gris. C’est très beau. Pour couronner le tout des phoques vivent ici et se laissent approcher. Sur la plage de sable noir les icebergs s’échouent donnant ainsi des contrastes saisissant.

Ce lieu a été le tournage de nombreux films dont Lara Croft et James Bond Demain ne meurt jamais.

Après Jokulsarlon, je reprends la route et je m’arrête à un glacier pour faire une geocache.

Une scène de Batman begins a été filmé près de ce glacier.

Je continue ensuite vers une autre geocache cachée à côté d’une belle église au toit tout de végétal.

Direction Skaftafell. Skaftafell est un parc national offrant beaucoup de randonnées et d’activité. Avec le recul j’aurai dû y passer une journée entière mais bon faut faire des choix.

Je décide de réaliser la petite randonnée qui mène à la cascade de Svartifoss. Il y a des arbres ce qui est relativement rare en Islande. Le chemin est sympa et facile. La cascade superbe : c’est une falaise en fer à cheval constituée d’orgues basaltiques. C’est très beau.

J’aurai dû rester un peu plus longtemps dans le Skaftafell mais j’ai continué ma route vers les Sandar.

Les Sandar, ceux sont d’immenses étendues de sable noir qui sont créés lors des éruptions. Les volcans font fondre la glace, notamment celle du Vatnajokull, ce qui créé d’énormes coulées de boues chargées de roches et dévastant tout sur son passage.

Alors les Sandar c’est un peu déprimant … Du sable noir à perte de vue et sous le ciel gris ça ne rend pas les choses plus gaies…

Pour la nuit je me dirige vers Fjaðargljufur. C’est un canyon de 2km, les parois sont verticales avec la rivière au fond. Les verts sont impressionnants, avec le Sandur noir au fond c’est beau.

La vue pour la nuit est bien, plus que quelques jours en Islande, il faut que je profite.


Douzième Jour : Hjorleifjskofði, DC-3 et Cascades

Une longue journée en prévision. Elle commencera par la visite de l’Hjorleifskofði. Ce lieux m’a été conseillé par un pote, Julien, qui y est allé en février. Ce lieux est historique c’est un des premiers lieux de peuplement d’Islande et un tombeau viking s’y trouve au sommet. Le lieu est un peu magique, on dirait une île perdue au milieu d’une mer de sable noir. Dans le passé c’était une île mais le niveau de la mer a baissé reliant ainsi la « colline » à l’Islande.

L’ascension des 220m de la colline, seul, sous la pluie a quelque chose de mystique. Personne ne vient ici car ce n’est pas connu. En haut la vue depuis le tombeau est sublime surtout par mauvais temps je pense. Un peu plus bas on trouve les ruines de la ferme d’Arnarson. Je retrouve aussi la trace du passage de mon pote sur le logbook de la geocache du sommet. Je suis content d’être venu ici.

Ma prochaine étape est l’épave d’un vieux DC-3 qui s’est crashé ici après guerre. Pour y aller faut trouver le début du chemin que je ferai à pied car la voiture passerait pas je pense.

Rendu sur place j’attaque la balade de 3,5km. J’avance bien, dans l’immensité du Sandur, et au loin je commence à apercevoir l’avion.

Sauf que… sauf que plus je me rapproche plus je me dis qu’il y a un problème : une bonne grosse rivière au débit important me coupe le chemin pour l’avion… Je décide de descendre plus bas afin d’essayer de voir si il y a un passage. Mais non, pas de passage. Plutôt que de prendre des risques à traverser je rebrousse chemin. En regardant de plus prêt je me rends compte de mon erreur et je reprends donc la voiture pour pousser 400m plus loin et prendre au final la bonne entrée pour l’avion… J’attaque de nouveau les 4km. L’avion se rapproche de nouveau mais pour de bon cette fois-ci.

C’est un peu surréaliste de le voir la comme ça. Il ne reste pas tous les morceaux mais l’avion est en bon état.

Encore 4km de retour à la voiture et hop c’est reparti direction la superbe cascade de Skogafoss qui est également le début de la randonnée du Landmannalaugar.

Le trek du Landmannalaugar est LA randonnée à faire si vous allez en Islande, la beauté des paysages y est époustouflante.

La cascade est impressionnante, véritable mur d’eau de 60m.

La route continue et la série des superbes cascades aussi avec Seljalamdsfoss qui a la particularité de ne pas être accrochée à la falaise. On peut même passer derrière c’est très beau.

Je finirai la journée en rejoignant Gulfoss pour la nuit. J’y arrive relativement tard car la journée a été bien bien longue…

C’est bientôt la fin du voyage…


Treizième Jour : Retour à Reykjavik

De retour à Reykjavik en début d’après midi. La boucle est bouclée. 3500km à 57km/h de moyenne.

Je prends un lit dans le backpacker rue Laugavegur (que je trouve mieux que le Kex). J’y retrouve Pascal, mon camarade Québecois de Akureyri. Comme j’ai pas mal de temps j’en profite pour visiter la ville. C’est très sympa Reykjavik dans un style tout scandinave. La journée se passe tranquillement au soleil.

Le lendemain pareil, je visite, je prends le temps, je bois des cafés au Reykjavik Roaster (qui font d’excellents cafés).

En fin de journée, je rejoins Pascal avec qui on prend des verres au Dylon et avec qui on goutte le « Rotten Shark » du requin gardé sous terre plusieurs semaines. C’est horrible ça pue l’urine, immangeable… La soirée continue au bar de l’auberge de jeunesse avec des Français, un américain et d’autres personnes ; c’est toujours sympa c’est moment cosmopolites.

23h, je reprends une dernière fois la route en direction de l’aéroport, je rends la voiture puis s’amorce une longue attente car mon avion est tard dans la nuit.

Ça y est c’est le retour…bye bye Islande et à bientôt!


Conclusions

Quel pays absolument fantastique ! J’ai beaucoup utilisé de mots tels que « Superbe », « Magnifique » ou encore « Merveilleux » mais c’est parce que c’est le cas ! L’Islande offre vraiment des paysages à part. On retrouve les « codes » des paysages nordiques comme on peut le voir en Norvège mais le volcanisme ajoute vraiment un plus.

14 jours pour faire le tour que j’ai fait c’est un peu rapide avec le recul. J’aurai peu être dû passer plus de temps dans la partie entre Hofn et Reykjavik, dans le triangle d’or aussi mais je ne regrette pas les choix que j’ai fait. Les fjords du Nord Ouest par exemple m’ont pris quasiment trois jours mais ça valait le coup. Prendre un 4×4 aurait été également plus sympa, déjà pour aller plus vite sur les routes en gravier et aussi pour explorer le centre mais encore une fois entre le budget et le timing il fallait faire des choix.

Dans tous les cas j’ai adoré ce voyage, le faire seul lui aura donné un aspect différent mais très sympa aussi. L’Islande n’est pas très grande mais on peut y passer une vie à explorer je pense ! Ce qui est sûr c’est que je dois y retourner, que ce soit au Nord Ouest dans le Hornstrandir ou au centre faire la traversée,… les idées ne manquent pas… 

Pour conclure : si vous hésitez à aller en Islande, arrêtez ! Allez-y vous ne serez pas déçus !

Quelques infos utiles :

  • Site d'info généraliste sur l'Islande : Lien
  • L'excellent site météo Islandais qui donne aussi des infos sur l'activité volcanique : Lien
  • Un autre site intéressant qui donne l'état des routes : Lien