3500km

parcourus

65km/h

de moyenne

+50

cascades somptueuses

1

Eruption volcanique

3trolls

(pétrifiés)

L’ Islande est très à la mode en ce moment et on comprend vite pourquoi lorsque l’on y va. Ce pays est magnifique ! A cheval sur les plaques tectoniques américaine et européenne, l’île connait une forte activité volcanique dans une ambiance de Grand Nord, le tout parsemé de cascades majestueuses, de lacs, d’immenses espaces vierges… C’est parfait ! Ce voyage a été mon premier road trip en solo, l’Islande se prête parfaitement à ce genre de voyage. Voici donc mon récit de ces 14 jours au pays des Volcans, des elfes et du peuple caché.


Quelques mots sur l'Islande

Bien que perdue au milieu de l’Atlantique nord par 66° de latitude, l’Islande fait partie de l’Europe. L’île a une superficie équivalente au cinquième de la France métropolitaine mais ne compte que 300 000 habitants. La population se concentre sur la bande littorale et notamment dans l’agglomération de Reykjavik qui accueille 200 000 personnes autant dire que le reste du pays est pratiquement vide ! L’Islande est donc un paradis pour les randonneurs en quête de solitude sauvage ou pour entreprendre un road trip durant lequel vous ne croiserez que une ou deux voitures par heure…

L’Islande est également intéressante d’un point de vue historique. Bien que son peuplement par des moines Irlandais remonterai au VIIIe siècle ap JC, l’île a connu un essor durant la période Viking au IXe et Xe siècle. Elle servie d’avant poste pour la conquête du Groenland par Eric Le Rouge (en 984) puis surement de Terre-Neuve (Vinland) par Leif Erikson. On retrouve de nombreuses reliques de cette époque dans le pays, que ce soit des bâtiments mais également dans un certain mode de pensée et dans certaines croyances.

Concernant les croyances il est intéressant de noter que 40% de la population croit aux elfes et dans une race d’humains invisibles mais bien présents, le peuple cachés. Cette croyance est si forte qu’elle est prise en compte lors de la construction de routes par exemple afin de ne pas détruire un lieu elfique.

L’Islande est également connue pour son activité volcanique. Nous avons tous en mémoire l’arrêt complet du trafic aérien en 2010 après l’éruption de l’Eyjafjöll. L’Islande est à cheval sur le rift Atlantique, c’est à dire qu’une partie du pays est en Amérique et l’autre en Europe pour simplifier. On recense environ 130 volcans actifs, des geysers, nombre de fumerolle et autres phénomènes telluriques, le volcanisme est omni présent. Les humains exploitent cette ressource pour créer de l’électricité (géothermie) ou pour se chauffer. Même l’eau de la douche à une petite odeur soufrée.

D’un point de vue climatique, l’Islande connait un climat relativement tempéré bien que situé juste sous le Cercle Polaire Arctique. Cela vient du fait que l’île est baignée par le Gulf Stream, les températures sont donc toujours relativement clémentes même en plein hiver si l’on compare avec d’autres pays à la même latitude ; par exemple la température moyenne du mois le plus froid (Janvier) est de -0,5°C. Toutefois le climat de l’Islande n’est pas à prendre à la légère, celui-ci est très changeant et peut être violent avec beaucoup de vent et de pluie. On peut facilement voir les quatre saisons en l’espace de quelques heures, un proverbe islandais résume très bien cette nature changeante de la météo : « Si le temps ne te plait pas, attends juste cinq minutes »


Premier Jour : de Paris à Reykjavik

On est début septembre et c’est le départ pour l’Islande pour un voyage qui me trottait dans la tête depuis longtemps. Décollage à 12h45 de Charles de Gaulle et quelques heures plus tard ça y est j’y suis ! Je serai tout seul pour ce voyage, mon premier voyage 100% solo… On verra ce que ça donne.

Une fois à l’aéroport je récupère ma petite voiture qui va être mon compagnon pour ces deux semaines, ça sera une Kia Rio rouge. J’aurai préféré un 4×4 pour explorer les fameuses F-Road mais le prix de la location tout seul était un peu élevé.

En Islande la plupart des routes intérieures sont des « F-Roads ». C’est route ne sont pas goudronnées et peuvent passer par des guets… L’utilisation d’un véhicule approprié est légalement obligatoire, il faut donc avoir un 4×4 pour les parcourir. Ne vous engagez pas à la légère sur ces routes surtout si vous devrez y traverser une rivière, sur ce point la F35 est très pratique car on y reste au sec tout du long.

Première étape : rejoindre Reykjavik pour y finir la journée.

La route entre l’aéroport et la capitale met dans le bain rapidement : les paysages sont volcaniques et vide. C’est sympa même sous la grisaille.

J’arrive en une heure au centre ville. Bien que ce soit la capitale, il n’y a que 200 000 habitants à Reykjavik en comptant toute l’agglomération. La ville n’est donc pas bien grande. Je trouve l’auberge de jeunesse où je passerai la nuit (Kex Youth Hostel) et j’y dépose mes affaires. J’enchaîne ensuite sur un tour en ville et un complément de courses.

La ville est sympa mais je n’ai pas le temps de beaucoup me balader, je ferai ça le dernier jour.

Je finirai la soirée en mangeant dans un restaurant sympa qui propose des soupes servies dans une miche de pain creuse et en me couchant tôt pour être en forme pour le lendemain.


Deuxième Jour : Le Cercle d'Or

Levé matinal à 6h30 car aujourd’hui c’est la première vraie journée ici et elle est chargée. L’idée est de parcourir le Cercle d’Or, c’est à dire la région au nord est de Reykjavik et qui concentre nombre de lieux à visiter. C’est également une des zones les plus denses en terme de tourisme même si cela reste contenu.

Pour l’heure je quitte la ville et je suis la route 36 vers le lac de Þingvallavatn.

Le « Þ » se prononce à peu près comme le « th » anglais. On retrouve par exemple cette lettre dans le nom du célèbre dieu nordique Thor : Þórr

La paysage est beau surtout sous la lumière matinale. La végétation rappelle celle que l’on trouve dans les pays nordiques c’est à dire un camaïeu de vert sombre et de brun. Après quelques temps à rouler je m’arrête sur la route pour aller voir une faille typique de la tectonique locale. On voit parfaitement la cassure et la zone sent le souffre témoignant d’une proche activité volcanique.

Je continue ensuite ma route vers le célèbre Geysir, le geyser a qui l’on doit justement le nom du phénomène. On sent en arrivant sur place que le lieu est touristique mais il n’y a pas encore trop de personnes en cette heure matinale. La zone connait une intense activité géothermale : ça fume et ça boue partout.

Le clou du spectacle étant Strokkur le dernier geyser en activité, en effet Geysir a arrêté ses impressionnantes « éruption » il y a de ça quelques années.

N’ayant jamais vu de geysers auparavant je dois avouer que le spectacle est impressionnant, notamment le bruit que celui-ci fait lors de l’éjection de la colonne d’eau.

Après pas mal de temps à admirer Strokkur, je reprends la route en direction de la superbe cascade de Gullfoss. Cette cascade est de toute beauté notamment par le sentiment de puissance qu’elle dégage. Elle n’est pas forcément très haute mais le débit d’eau qui chaque seconde se déverse est hallucinant. Je m’arrêterai me faire un bon café juste au bord de l’eau admirer le spectacle.

Un peu de vocabulaire : le suffixe « foss » signifie la cascade.

Une fois le café fini, je fais demi tour vers la Þingvellir. Le site se trouve le long de la route 36. C’est un lieu très important de l’histoire Islandaise car c’est ici que c’est tenu durant des siècles de Þing c’est à dire l’assemblée. C’est également un superbe lieu pour observer la fracture du rift et faire de la plongée dans les eaux cristallines filtrées par les roches.

Je prends donc le temps de flâner jusqu’à ce que les touristes m’agacent et me poussent à continuer le voyage.

Ma route m’emmène ensuite vers la cascade de Glymur qui l’une des plus hautes d’Islande. Pour y accéder il faut d’abord suivre la route 47 et ensuite finir le chemin à pied par une petite randonnée très sympa même si ça grimpe pas mal à la fin. La cascade est très belle, nichée entre les falaises et haute de ses 198m.

Une fois arrivé en haut de la cascade je souhaite redescendre par l’autre côté pour varier. Le problème c’est qu’il faut traverser la rivière qui alimente la cascade. En soit rien de bien méchant si ce n’est que l’eau est gelée. Je ne traîne donc pas en traversant (en caleçon) et je manque de rien de trébucher dès les premiers mètres. De l’autre côté je m’arrête 2min me sécher avec de la mousse…

La descente est beaucoup moins sympa de ce côté (rive droite) car très boueuse…

De retour à la voiture je reprends la route et je rejoins enfin la route 1 qui m’accompagnera tout au long du voyage. Je ne reste pas très longtemps dessus car je bifurque ensuite sur la 60 en direction des fjords du Nord Ouest. Je m’arrêterai non loin de la route dans un coin sans charme pour passer la nuit dans la voiture.

Première bonne journée même si avec le recul j’aurai dû passer plus de temps à Þingvellir je pense.


Troisième Jour : Les Fjords du Nord Ouest

J’ai pas trop mal dormi dans la voiture (en position passager), mieux que ce que j’aurai pensé en tous cas.

Je reprends rapidement la route en direction des fjords.

Le premier arrêt sera à une réplique de la maison du Viking Eirik Le Rouge, premier véritable colon du Groenland selon les Sagas. J’aime beaucoup ces longues maisons au toit végétalisé avec peu d’ouvertures ; ça sent la rusticité pratique et salvatrice durant les longs hivers…

Je continue ensuite en suivant toujours la route 60. Nouvel arrêt après quelques kilomètres à Sælingsdalur.

C’est à présent pour aller voir une église du Peuple Caché. Cette église est une grosse colline pyramidale pour le commun des mortels mais d’après les dires locaux c’est un haut lieu spirituel du Peuple Caché. Je m’y rends donc afin de, peut-être, voir tout cela par moi même. J’entreprends donc l’ascension de la colline. La vue est sympa mais malheureusement pas de contact avec un éventuel Peuple Caché…

Après ce dernière arrêt j’attaque le vif du sujet des Fjords du Nord Ouest car la route n’est plus goudronnée. En Islande, il n’y a guère que la route principale (la 1) et quelques routes secondaires adjacentes qui sont bonnes. Le reste des routes est carrossable mais avec une petite citadine c’est pas l’idéal. J’avance donc au ralenti, pas beaucoup plus que 30km/h. Au moins j’ai le temps de profiter du paysage. Il y a quasiment personne sur la route le sentiment de solitude (positif) se met doucement en place.

Rapidement le temps vire à la tempête…  J’ai pas envie de me tremper à monter ma tente ce soir, ça sera donc encore une nuit dans la voiture. Je me pose à un petit col pas loin d’une statue. On voit rien dehors. Je suis totalement humide car j’ai voulu aller faire un tour sous la pluie… mauvaise idée. Je finis donc la soirée ainsi en mangeant froid … Youpi…


Quatrième Jour : Plus loin dans les Fjords

Au matin la pluie et le brouillard sont toujours là. Je repars donc sans rien avoir vu de la vue certainement belle du coin par beau temps. La route est toujours aussi mauvaise et j’avance pas très vite.

Vers la fin de matinée, le mauvais temps se calme un peu et le soleil a l’air de vouloir percer ; ce qui arrive finalement vers midi offrant ainsi un superbe spectacle d’arcs-en-ciel, de clairs obscurs et de lumière absolument superbes.

Je me dirige ensuite vers la cascade de Fjallfoss (également appelée Dyjandi). La route pour s’y rendre passe par les montagnes et je ne croise personnes durant plus d’une heure. Les effets de lumière sont toujours aussi beaux.

La cascade est également impressionnante avec 100m de haut et 30m de large. On dirait un voile posé sur la montagne.

La route m’emmène ensuite à Isafjorður. Je m’y arrête pour manger chaud (des frites et un burger !!!) et aussi refaire le plein et vérifier que la voiture va bien. Après cette pause je longe la côte qui ondule au rythme des fjords.

Plus loin pose pour observer la faune locale car un groupe de phoque séjourne dans la zone et par chance ils sont là à 50m. Ils gardent leur distance mais ils sont faciles à voir.

Il est temps de trouver un lieu pour la nuit, ce qui sera fait à la point d’Ogurnes. J’installe le camp pas très loin de la route mais vu le passage proche de zéro je ne serai pas embêté. Dernier spectacle de a journée, il y a au milieu du fjord un baleine dont j’aperçois le souffle, trop loin pour l’appareil photo mais très sympa quand même.


Cinquième Jour : Sortie des Fjords

Une bonne petit nuit bercé par le bruit du ressac et 0 voitures. Les matinées sont fraîches en ce début de septembre.

Je reprends la route afin de sortir des fjords. Avant de rejoindre Holmavik, je passe par une sorte de plateau totalement désolé et rocailleux. Ce vide est beau.

Holmavik n’est pas très intéressante comme ville. Je fais juste un petit tour pour aller une source sainte mais c’est pas très impressionnant. Je lis dans mon guide que dans une ville voisine, à Drangsnes, qu’il y a un troll pétrifié et surtout des bains publics gratuits.

J’y file donc surtout après ces 4 jours sans douches… La ville est toute petite mais ils ont installé en front de mer trois petits bassins alimentés par une source chaude certainement captée en amont. J’y plonge après avoir pris une petite douche. Quel bonheur d’être dans une eau à 35°C face à la mer. Je me pose et profite du moment.

Après ce bain bien mérité je vais voir Kerling la troll pétrifiée. C’est aujourd’hui un gros rocher posé là, c’est assez étonnant.

De mémoire la légende dit que trois trolls ont voulu creuser un canal pour séparer les fjords du nord ouest de l’Islande. Affairés à leur besogne il n’ont pas vu le soleil se lever et ont été pétrifiés sur place. D’après la légende, toujours, l’île de Grimsey face à Kerling serait son taureau lui aussi pétrifié. Les deux autres trolls sont de l’autre côté du fjord, on les verra plus loin.

Une fois cette pause trollesque effectuée je reprends la route et rejoins la numéro 1 après une pause repas face à la mer.

Les Fjords du Nord Ouest m’auront pris trois jours mais ça les valait. L’isolement du lieu est superbe, surtout en cette période car il n’y a vraiment pas grand monde à croiser.

Une fois sur la route principale je retrouve un peu de trafic et le coin est moins sympa, plus plat…

Je ferai également un petit crochet pour aller voir les deux trolls pétrifiés de ce côté du fjord.

Cette nuit je me poserai aux chutes de Kolufoss. Il pleut bien je prends donc mon repas sous la pluie mais je ferai la nuit dans la voiture.


Sixième Jour : Geocaching et Route Perdue

Déjà 1700km…pas mal. Aujourd’hui je n’ai pas de gros programme, mon but principal est de réaliser une geocache perdue au bout d’une route à Skagafjord.

Le principe du Geocaching est simple : des personnes (n’importe qui) vont cacher des petites boites dans des lieux intéressants et simplement renseigner leurs coordonnées GPS sur le site. Le but n’est pas tant de retrouver la boite en tant que telle que de découvrir quelque chose, une lieu, un brin d’histoire. Quasiment tous les arrêts que je fais en Islande ont été motivés par une geocache jusqu’ici. https://www.geocaching.com/play

Le début de la route pour la geocache est plutôt bon et ça avance bien. Par contre rapidement je me retrouve sur une toute petite route caillouteuse et pas large du tout. Impossible de faire demi tour… J’avance quasiment au pas. Je dois parfois sortir de la voiture pour enlever les cailloux sur la route… J’avoue qu’à un moment je me demande un peu ce que je fais là. Après 2h pas facile j’arrive enfin dans la petite ferme abandonnée. De là il faut descendre vers la rivière et ensuite traverser par une sorte de caisse en bois suspendue par trois câbles au dessus des flots déchaînés… Pas rassurant mais ça passe bien. La géocache est enfin là ! Il faut la mériter celle-ci !

Pour la suite de la journée je retournerai sur la route 1, ce qui me prendra du temps depuis la géocache, pour ensuite m’engager sur la route 76 en direction de Siglufjorður, joli petit village aux maisons colorées. Il y a aujourd’hui un tunnel qui relie cette ville à Olafsfjorður mais je préfère emprunter l’ancienne route de montagne (la 802).

Je m’arrêterai pour la nuit au niveau du minuscule refuge. L’endroit est beau même sous la grisaille. Je profiterai calmement de la fin de soirée en admirant le paysage et en bouquinant.


Septième Jour : Akureyri

Journée pas très chargée en perspective. J’en suis à peu près à la moitié de mon voyage et j’ai bien besoin d’une bonne douche, d’un bon repas et de me poser un peu. Direction donc Akureyri, la deuxième plus gros agglomération Islandaise avec 17000 habitants.

Avant cela je dois rejoindre la Route 1 mais comme il est encore tôt je décide de revenir sur mes pas et de monter faire un tour au petit lac de de Hraunsvatn. Pour cela il faut se garer à une petite ferme non loin de la Route 1. On attaque ensuite le chemin de montée par une barrière à bétail (qu’il faut bien refermer évidemment).

La montée est sympathique surtout qu’il fait beau, par contre il y a un vent à décorner les boeufs surtout au niveau du lac.

Le site est beau, niché entre de petits sommets à pics. Le Lac est connu pour la pêche aux salmonidés. Je fais une petite géocache et je redescends.

Je prends ensuite la route vers Akureyri. Je passerai la nuit au Akureyri Backpackers, auberge de jeunesse dans la petite rue de Hafnarstraeti. L’auberge est sympa et bien tenue. L’après midi je fais un petit tour en ville mais il n’y avait rien de bien excitant à voir (je n’ai pas non plus exploré très loin). Le soir je profiterai d’être en ville pour manger un bon repas le soir, chaud et cuisiné !

Ça me fait du bien de voir un peu de monde et de papoter (notamment avec un Québecois et une Allemande de ma chambre) mais j’ai aussi hâte de retrouver la nature et la solitude, on y prend vite goût surtout dans ces paysages.


Huitième Jour : Myvatn et Krafla

Malgré quelques ronflements la nuit n’aura pas été si mauvaise. Le matin je déjeune avec Pascal, le Québecois. Je prends ensuite la route en direction de l’ouest et du Myvatn qui est une région assez dense en activité volcanique.

Sur le chemin je m’arrête à Godafoss, lieu historique car c’est ici que, selon la légende, les icônes païennes ont été jetées aux flots lorsque l’Islande a décidé de se christianisé. Je contourne ensuite le Myvatn par le sud, c’est un grand lac à l’est duquel on aperçoit déjà quelques structures intéressantes. Myvatn signifie « Lac des Mouches », en effet en été le lac est recouvert d’une nuée de mouche pouvant être un véritable calvaire. Il y en a beaucoup moins en septembre mais celles-ci restent agaçante car attirées par le CO2 c’est à dire par la bouche, les narines et les yeux.

Je commence mes visites autour du Myvatn par Dimmuborgir. Ce lieu étonnant est un ensemble de structures basaltiques aux formes extravagantes et formant un véritable labyrinthe. Je visite avec Stéfie, l’allemande du backpacker de la veille que j’ai croisé sur le parking.

Nous continuons ensuite vers Hverfell, un immense cône de scorie d’origine manifestement volcanique. Il fait gris en cette fin de matinée, cela donne donc à l’ensemble une impression de Mordor ou de paysage Lunaire. La vue du haut est belle et l’ensemble est impressionnant.

Pour la descente on fait ça pleine pente, c’est plus marrant et plus rapide.

On se rend ensuite à pied à une grotte géothermal, Grjotgja. La grotte se niche dans une faille bien fumante et de l’eau y remonte bien, bien chaude.

Au retour de la grotte Stéfie continue la route de son côté. Pour ma part je me dirige vers le Krafla. Le soleil est enfin de retour et ça change tout !

Je roule donc les vitres grandes ouvertes, la musique à fond ! Les paysages changent c’est de plus en plus beau.

Après une grosse colline, je m’arrête à Hverir qui est une grande zone à la riche activité volcanique : fumerolles, bains bouillants et une bonne odeur de souffre. C’est très beau, les couleurs sont folles.

Je continue la route quelques kilomètres avant de tourner sur la gauche vers Krafla, un volcan de 818m d’altitude à la riche activité sachant que la dernière éruption date de 1984. L’endroit est très venteux aujourd’hui, ça ajoute à la majesté de la nature ici avec le cratère et son lac aux eaux d’un bleu irréaliste. C’est beau.

Je vais ensuite me promener dans une coulée de lave qui a quelques années. La vie y reprend doucement ses droits au beau milieu des roches noires. Il n’y a pas grand monde, il fait beau, tout cela invite à flâner.

Retour ensuite sur la route 1. Direction plein est dans des paysages absolument merveilleux ! On voit à des dizaines de kilomètres à la ronde. Il n’y a personne, il fait beau, j’appuie un peu (trop) sur l’accélérateur ; la sensation de liberté est absolue !

Après les kilomètres vite avalés, je prends à gauche sur la route 864 qui me mènera à Detifoss. Mais pour l’heure je vais trouver un petit coin pour la nuit car il se fait tard et je n’avance pas vite sur cette petite route de graviers.

Je me poserai pas loin de la route mais comme d’habitude il n’y a personne pour m’embêter… Au loin j’aperçois le Krafla malgré sa distance de 40km environ. Superbe lieu de bivouac. Cela aura été certainement la meilleure journée du voyage. Tant de belles choses à voir …


Neuvième Jour : Detifoss, Seydisfjordur et Snaefell

Quel silence la nuit… Cela donne une impression presque inquiétante parfois car l’esprit va vite à inventer des bruits et leurs origines…

Toujours que je reprends la route rapidement car il fait frais ce matin, je prendrai donc le petit déjeuner plus loin. J’arrive à Detifoss au bout de 40min de route un peu difficile car très ondulée et donc inconfortable.

Je descend vers la chute d’eau, c’est grandiose ! Detifoss est la cascade d’Europe qui possède le plus gros débit avec 200 000 litres à la seconde pour une chute de 44m… C’est la chute d’eau la plus impressionnant qu’il m’ait été donné de voir. Ce qui est bien en Islande c’est qu’il y a peu de barrière, on peut donc ici avancer jusqu’à avoir les pieds dans l’eau au bord de la chute…impressionnant…

La scène d’intro du film Prometheus a été tournée à Detifoss.

Je remonte ensuite à pied le long du fleuve Jökulsá á Fjöllum vers la cascade de Selfoss en amont. Egalement impressionnante par sa largeur.

Après être retourné à Detifoss profiter encore un peu du spectacle et avoir fait une geocache dans le coin, je remonte au parking prendre un café et le petit déjeuner.

Demi-tour ensuite vers la route 1. Le soleil brille, le ciel est bleu et la route toujours aussi « tôle ondulée ». Le sol est noir cendre cela donne des airs lunaires. Au loin un nuage m’attire le regard, en regardant bien c’est le panache de fumée de l’éruption du Bárðarbunga qui était en court lorsque j’y étais. Malgré la distance on le voit bien.

Je file plein Est ensuite. Les paysages toujours aussi grandioses défilent trop rapidement. J’arrive vers Egilsstaðir mais la ville est très décevante et je ne m’arrête que le temps de faire des courses et le plein d’essence.

J’attaque ensuite la route 93 qui me mène à Seydisfjordur. La descente est particulièrement intéressante et sympa en voiture. Le petit village est niché au fond d’un fjord, c’est sympathique. Je m’arrête à la petite auberge/restaurant prend un verre au soleil.

Une scène du film Walter Mitty a été tournée à cet hôtel (quand il y a l’éruption après la descente en longboard)

Demi tour ensuite et je reprends direction de la 1 mais pas pour très longtemps car j’oblique vers la 931 dans l’idée de monter sur le plateau du Snaefell. La vue est belle sur les hauteur en venant d’Egilsstaðir mais on voit bien une sorte de brouillard grisâtre qui est dû à l’éruption du Bárðarbunga.

La montée sur le plateau, par la route 910, est impressionnante. En haut, changement total d’ambiance : on se retrouve dans une sorte de toundra à perte de vue. Au loin le Snaefell, point culminant de l’Islande avec 1833m, ainsi que le Vatnajökull.

Le Vatnajökull est un gigantesque glacier qui recouvre 8% de l’Islande soit quasiment la surface de la Corse en comparaison. Pouvant atteindre 1000m d’épaisseur, il renferme plusieurs volcans en son sein dont certains actifs.

Pour le soir je me trouve un beau coin avec une super vue pour planter la tente. Le glacier n’étant pas loin il fait particulièrement froid et il y a pas mal de vent. Il y a normalement pas mal de rennes dans ce coin mais je n’en ai pas vu pour l’instant… peut-être demain. Dans la nuit, je sors la tête pour voir si il n’y a pas d’aurore (comme quasiment toutes les nuits), pas d’aurore mais au loin je vois des nuages tous rouges malgré la nuit vu la direction je pense que c’était la réflexion de la lumière émise par la lave de l’éruption du volcan sur les nuages. L’impression était singulière.


Dixième Jour :Journée de transition

Nuit froide ! Mais ça a été. Le programme de la journée n’est pas bien chargé car je suis un peu dans un entre-deux.

Je prends donc mon temps le matin, je commence par aller voir le barrage hydroélectrique qui est dans le coin. Demi tour, sur le chemin je ne roule pas très vite pour essayer de voir des rennes mais ils font la tête et se cachent… pas grave.

A la descente je suis témoin d’un phénomène sympa : il y a tellement de vent qu’une cascade accrochée d’ordinaire à la paroi monte en direction du ciel… pas banal….

Je roule ensuite en direction du sud. Plutôt que de suivre uniquement la route 1 j’emprunte la 939 qui passe par la montagne et est bien plus jolie.

La descente vers la côte est belle. Il fait beau mais il y a pas mal de nuage, cela donne donc des effets de lumière très sympa.

Après une pause repas dans le village de Djupivogur, je continue sur la route 1 vers Hofn. J’y passe rapidement sans trop prendre le temps.

Le temps passe vite et il est déjà temps de trouver un endroit où dormir. Tâche ardue ce soir car aucun coin ne me dit ni n’est bien approprié.

Après une longue recherche je me dirige vers le Flaajokull. Pour cela il faut que je prenne une route bien mauvaise mais ça passe.

Le glacier est une langue mourante du Vatnajokull. On note malheureusement le recul du glacier du fait de sa fonte…

Le soir après avoir bouquiné je jette un coup d’oeil dehors et là Ô miracle une AURORE !! Alors oui c’est pas mal couvert et l’aurore n’est pas très forte mais que c’est beau ! Je tente la photo ci-dessous mais le rendu n’est pas fou…ça aura été un beau cadeau quand même.


Onzième Jour : Jokulsarlon, Skatafell et Sandar

Journée chargée aujourd’hui qui commencera avec le très connu Jokulsarlon.

Sur la route qui me mène à la route 1, j’ai la magnifique surprise de tomber sur un troupeau de rennes. Il doit y avoir environ un vingtaine de bêtes et un superbe mâle à la ramure impressionnante. Je profite un peu en les regardant paître.

La route vers Jokulsarlon est rapide. J’arrive sur le site auquel il y a déjà un peu de monde.

Le site est beau, l’immense glacier se jette dans un grand lac de fonte qui se jette ensuite dans la mer. Comme le glacier se casse au moment d’arriver dans le lac celui-ci est rempli d’iceberg bleus et gris. C’est très beau. Pour couronner le tout des phoques vivent ici et se laissent approcher. Sur la plage de sable noir les icebergs s’échouent donnant ainsi des contrastes saisissant.

Ce lieu a été le tournage de nombreux films dont Lara Croft et James Bond Demain ne meurt jamais.

Après Jokulsarlon, je reprends la route et je m’arrête à un glacier pour faire une geocache.

Une scène de Batman begins a été filmé près de ce glacier.

Je continue ensuite vers une autre geocache cachée à côté d’une belle église au toit tout de végétal.

Direction Skaftafell. Skaftafell est un parc national offrant beaucoup de randonnées et d’activité. Avec le recul j’aurai dû y passer une journée entière mais bon faut faire des choix.

Je décide de réaliser la petite randonnée qui mène à la cascade de Svartifoss. Il y a des arbres ce qui est relativement rare en Islande. Le chemin est sympa et facile. La cascade superbe : c’est une falaise en fer à cheval constituée d’orgues basaltiques. C’est très beau.

J’aurai dû rester un peu plus longtemps dans le Skaftafell mais j’ai continué ma route vers les Sandar.

Les Sandar, ceux sont d’immenses étendues de sable noir qui sont créés lors des éruptions. Les volcans font fondre la glace, notamment celle du Vatnajokull, ce qui créé d’énormes coulées de boues chargées de roches et dévastant tout sur son passage.

Alors les Sandar c’est un peu déprimant … Du sable noir à perte de vue et sous le ciel gris ça ne rend pas les choses plus gaies…

Pour la nuit je me dirige vers Fjaðargljufur. C’est un canyon de 2km, les parois sont verticales avec la rivière au fond. Les verts sont impressionnants, avec le Sandur noir au fond c’est beau.

La vue pour la nuit est bien, plus que quelques jours en Islande, il faut que je profite.


Douzième Jour : Hjorleifjskofði, DC-3 et Cascades

Une longue journée en prévision. Elle commencera par la visite de l’Hjorleifskofði. Ce lieux m’a été conseillé par un pote, Julien, qui y est allé en février. Ce lieux est historique c’est un des premiers lieux de peuplement d’Islande et un tombeau viking s’y trouve au sommet. Le lieu est un peu magique, on dirait une île perdue au milieu d’une mer de sable noir. Dans le passé c’était une île mais le niveau de la mer a baissé reliant ainsi la « colline » à l’Islande.

L’ascension des 220m de la colline, seul, sous la pluie a quelque chose de mystique. Personne ne vient ici car ce n’est pas connu. En haut la vue depuis le tombeau est sublime surtout par mauvais temps je pense. Un peu plus bas on trouve les ruines de la ferme d’Arnarson. Je retrouve aussi la trace du passage de mon pote sur le logbook de la geocache du sommet. Je suis content d’être venu ici.

Ma prochaine étape est l’épave d’un vieux DC-3 qui s’est crashé ici après guerre. Pour y aller faut trouver le début du chemin que je ferai à pied car la voiture passerait pas je pense.

Rendu sur place j’attaque la balade de 3,5km. J’avance bien, dans l’immensité du Sandur, et au loin je commence à apercevoir l’avion.

Sauf que… sauf que plus je me rapproche plus je me dis qu’il y a un problème : une bonne grosse rivière au débit important me coupe le chemin pour l’avion… Je décide de descendre plus bas afin d’essayer de voir si il y a un passage. Mais non, pas de passage. Plutôt que de prendre des risques à traverser je rebrousse chemin. En regardant de plus prêt je me rends compte de mon erreur et je reprends donc la voiture pour pousser 400m plus loin et prendre au final la bonne entrée pour l’avion… J’attaque de nouveau les 4km. L’avion se rapproche de nouveau mais pour de bon cette fois-ci.

C’est un peu surréaliste de le voir la comme ça. Il ne reste pas tous les morceaux mais l’avion est en bon état.

Encore 4km de retour à la voiture et hop c’est reparti direction la superbe cascade de Skogafoss qui est également le début de la randonnée du Landmannalaugar.

Le trek du Landmannalaugar est LA randonnée à faire si vous allez en Islande, la beauté des paysages y est époustouflante.

La cascade est impressionnante, véritable mur d’eau de 60m.

La route continue et la série des superbes cascades aussi avec Seljalamdsfoss qui a la particularité de ne pas être accrochée à la falaise. On peut même passer derrière c’est très beau.

Je finirai la journée en rejoignant Gulfoss pour la nuit. J’y arrive relativement tard car la journée a été bien bien longue…

C’est bientôt la fin du voyage…


Treizième Jour : Retour à Reykjavik

De retour à Reykjavik en début d’après midi. La boucle est bouclée. 3500km à 57km/h de moyenne.

Je prends un lit dans le backpacker rue Laugavegur (que je trouve mieux que le Kex). J’y retrouve Pascal, mon camarade Québecois de Akureyri. Comme j’ai pas mal de temps j’en profite pour visiter la ville. C’est très sympa Reykjavik dans un style tout scandinave. La journée se passe tranquillement au soleil.

Le lendemain pareil, je visite, je prends le temps, je bois des cafés au Reykjavik Roaster (qui font d’excellents cafés).

En fin de journée, je rejoins Pascal avec qui on prend des verres au Dylon et avec qui on goutte le « Rotten Shark » du requin gardé sous terre plusieurs semaines. C’est horrible ça pue l’urine, immangeable… La soirée continue au bar de l’auberge de jeunesse avec des Français, un américain et d’autres personnes ; c’est toujours sympa c’est moment cosmopolites.

23h, je reprends une dernière fois la route en direction de l’aéroport, je rends la voiture puis s’amorce une longue attente car mon avion est tard dans la nuit.

Ça y est c’est le retour…bye bye Islande et à bientôt!


Conclusions

Quel pays absolument fantastique ! J’ai beaucoup utilisé de mots tels que « Superbe », « Magnifique » ou encore « Merveilleux » mais c’est parce que c’est le cas ! L’Islande offre vraiment des paysages à part. On retrouve les « codes » des paysages nordiques comme on peut le voir en Norvège mais le volcanisme ajoute vraiment un plus.

14 jours pour faire le tour que j’ai fait c’est un peu rapide avec le recul. J’aurai peu être dû passer plus de temps dans la partie entre Hofn et Reykjavik, dans le triangle d’or aussi mais je ne regrette pas les choix que j’ai fait. Les fjords du Nord Ouest par exemple m’ont pris quasiment trois jours mais ça valait le coup. Prendre un 4×4 aurait été également plus sympa, déjà pour aller plus vite sur les routes en gravier et aussi pour explorer le centre mais encore une fois entre le budget et le timing il fallait faire des choix.

Dans tous les cas j’ai adoré ce voyage, le faire seul lui aura donné un aspect différent mais très sympa aussi. L’Islande n’est pas très grande mais on peut y passer une vie à explorer je pense ! Ce qui est sûr c’est que je dois y retourner, que ce soit au Nord Ouest dans le Hornstrandir ou au centre faire la traversée,… les idées ne manquent pas… 

Pour conclure : si vous hésitez à aller en Islande, arrêtez ! Allez-y vous ne serez pas déçus !

Quelques infos utiles :

  • Site d'info généraliste sur l'Islande : Lien
  • L'excellent site météo Islandais qui donne aussi des infos sur l'activité volcanique : Lien
  • Un autre site intéressant qui donne l'état des routes : Lien